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Agriculture et agroécologie : vers un changement de paradigme? 

  • par Bernard Augère
  • 11 févr., 2018

L’innovation technologique, l’agriculture numérique, la robotique et le bigdata agricole définissent ainsi une ère nouvelle, celle de « l’agronumericus », dans laquelle beaucoup d’agriculteurs sont déjà entrés. La droite doit donc prendre part à cette réflexion, sans idéologie partisane mais avec lucidité et pragmatisme au service du bien de tous.

En 2050, la population mondiale devrait atteindre 9 milliards d’individus, qu’il faudra nourrir, alors que les ressources naturelles ne sont pas inépuisables. Par ailleurs, il est impératif d’imaginer des méthodes d’exploitation respectueuses de la qualité de notre milieu de vie. Nous sommes donc confrontés à une double problématique : comment nourrir correctement autant de personnes tout en préservant notre environnement terrestre ? L’agroécologie, concept de plus en plus étudié, peut-elle constituer une réponse ?

 Qu’est-ce que l’agroécologie ? Actuellement, la communauté scientifique s’accorde sur la définition suivante : Il s’agit de l’étude intégrée du système agro-alimentaire complet qui prend en compte les dimensions agronomique, écologique, économique et sociale.

 Un changement de paradigme

Jusqu’à aujourd’hui, les pratiques agricoles résultent plutôt d’une démarche « Top-down » : l’innovation est issue des laboratoires de recherche et de l’industrie puis elle est « imposée » aux agriculteurs. Une autre approche dite « Bottom-Up/Top-Down » met les agriculteurs au centre de l’innovation. Leur savoir et leur expérience structurent la réflexion. Du statut d’utilisateurs de solutions, ils en deviennent les initiateurs.

 L’agroécologie bouscule les habitudes

La modernisation agroécologique de l’agriculture peut s’opérer soit en cherchant à produire plus tout en limitant les impacts environnementaux (maitrise des intrants par exemple) soit en remplaçant les intrants physico-chimiques par les régulations naturelles permises par la biodiversité. Cette approche nécessite d’élargir le champ des collaborations entre chercheurs (ingénieurs agronomes, géomaticiens..), monde socio-économique (filières agricoles, constructeurs de matériel agricole, organismes de gestion des ressources..) et agriculteurs.

 Conclusion : une nouvelle vision de la pensée agronomique

La modernisation agroécologique met en synergie toutes les compétences au service de l’agriculture dont l’agriculteur et/ou l’agricultrice constituent le pivot. L’innovation technologique, l’agriculture numérique, la robotique et le bigdata agricole définissent ainsi une ère nouvelle, celle de « l’agronumericus », dans laquelle beaucoup d’agriculteurs sont déjà entrés.  Bien évidemment, aucun parti politique n’a pas le monopole de la réflexion écologique. La droite doit donc prendre part à cette réflexion, sans idéologie partisane mais avec lucidité et pragmatisme au service du bien de tous.

par Franck Boutault 5 décembre 2024

Historiquement, la notion de « gauche » en politique est liée au positionnement des représentants élus du peuple dans leurs assemblées et remonterait à la révolution. Mais c’est surtout avec la 3ème république que la « gauche » commence à s’affirmer comme courant politique majeur. Ses racines se situent au niveau de L’Internationale Socialiste fondée en 1889 par Engels.  Ses représentants en France ont été notamment Jaurès, plutôt classé comme réformiste, et Jules Guesde, plutôt radical.

Ces deux tendances ont engendré la « gauche » moderne, bicéphale, directement issue en 1920 du congrès de Tours qui a vu la séparation entre deux courants qui s’étaient déjà opposés sur l’attitude à adopter vis-à-vis du premier conflit mondial :

-        Le courant révolutionnaire marxiste-léniniste, pacifiste, qui constituera le Parti Communiste,

-        Le courant modéré, ayant soutenu l’effort de guerre, à l’origine de la création de la SFIO.

Aujourd’hui encore ce clivage reste évident. Le Front Populaire de Léon Blum n’a pas résisté au second conflit mondial et le récent NFP n’est qu’un accord électoral de façade incapable de masquer les profondes divergences entre les divers protagonistes. Mais qu’en est-il réellement aujourd’hui des idées fondatrices de ces deux courants ?


1 – Le courant révolutionnaire (extrême gauche)

On peut considérer qu’il se manifeste essentiellement aujourd’hui dans notre pays par « La France Insoumise » (LFI), plus ou moins associée à ce qu’il reste du parti communiste ou de divers groupuscules marxistes et/ou trotskistes. Fondamentalement, il se réfère à Marx, à sa conceptualisation de la lutte des classes et à sa critique du capitalisme. Les ouvriers contre les patrons, les pauvres contre les riches !

Mais la situation de notre société n’est plus celle du début du XXème siècle. Certes il existe toujours une classe « prolétarienne », constituée dorénavant plus d’employés que d’ouvriers, regroupant notamment les smicards et apparentés. Mais est apparue une vaste classe moyenne, véritable continuum entre les plus riches et les plus pauvres, rendant artificiel tout clivage. Et au-dessus de cette masse de travailleurs existe désormais une hyperclasse microscopique de milliardaires transnationaux constituant le véritable capitalisme d’aujourd’hui. Or le courant qui se veut « révolutionnaire » s’attaque en fait en permanence aux « faux riches » de la classe moyenne (3 à 10 fois le SMIC) et épargne systématiquement les milliardaires (10 000 fois le SMIC au minimum). Il faut dire que nombre de ceux-ci financent les partis et associations gauchisantes, que ce soit directement (par le contrôle total des médias) ou indirectement (par les subventions aux associations), ce qui leur confère une forme d’immunité.

L’extrême gauche se présentait jadis comme le porte-parole des travailleurs. En fait elle défend surtout aujourd’hui ceux qui ne travaillent pas (étudiants, chômeurs, immigrés, etc.). Elle a définitivement abandonné le travailleur français pauvre, réduit à se terrer dans des logements sociaux périphériques envahis de populations étrangères au sein de quartiers où l’insécurité règne en maître. Pas étonnant qu’ils se tournent vers le RN lorsqu’il s’agit de voter. Et comment cette gauche peut-elle continuer à prôner l’immigration massive, principale source de paupérisation de notre prolétariat national ? Ont-ils oublié ce que Marx lui-même disait : « l’immigration est l’armée de réserve du capital »? Incroyable que cette pseudo-gauche se positionne aux côtés du MEDEF pour demander encore plus d’immigrés… Et ce n’est pas en soustrayant des pays africains leur jeunesse la plus active que l’on va les aider à se développer. Qu’ils prennent exemple sur l’Allemagne ou un parti d’extrême gauche (un vrai !) demande de stopper l’immigration ! (1)


2 – Le courant social-démocrate

Ayant coupé les ponts avec les marxistes-léninistes et leur admiration pour la sanglante révolution bolchévique, les sociaux-démocrates de la SFIO (qui deviendra le PS en 1971) ont acté en 1920 le respect de la démocratie. Mais ils ont depuis toujours peiné à déterminer une orientation politique précise. Pour simplifier, on pourrait dire qu’ils sont censés respecter les orientations de Jaurès sur la laïcité et la lutte contre les inégalités

Le concept de laïcité a été au départ une machine de guerre anti-chrétienne, visant plus particulièrement les catholiques, accusés entre autres choses de véhiculer une vision rétrograde de la famille et des rapports hommes/femmes. Mais on voit maintenant par contre une ouverture vers la « liberté de vivre selon sa religion » quand on parle des musulmans. Et là, pas un mot sur la façon dont la femme musulmane est traitée, non seulement dans les pays musulmans, mais également dans notre propre pays. Ceux qui ont rigolé pendant des années des dessins obscènes anti-chrétiens quasi quotidiens de Charlie Hebdo s’insurgent maintenant contre l’éventuelle islamophobie attachée à toute critique des comportements liés à cette religion. Même la lutte contre l’antisémitisme, pourtant fondamentalement liée à la gauche depuis l’affaire Dreyfus, se délite face à la montée du communautarisme islamo-gauchiste de Mélenchon et de LFI. Leur regard préfère se porter vers l’Ukraine pour se ranger aux côtés des milliardaires du complexe militaro-industriel nord-américain et des va-t’en guerre de l’Union européenne accrochés à l’OTAN.

Sur la lutte contre les inégalités, le discours s’est modulé. En matière d’éducation il reposait sur le concept « d’égalité des chances » qui remonte à la révolution. L’école du socialiste Jules Ferry appliquait ce dogme, chaque enfant ayant droit à la même éducation, quel que soit son milieu d’origine. Libre à lui d’en profiter… ou non ! Mais la gauche « moderne » n’adhère plus à ce principe, considéré désormais de droite, lui préférant celui « d’égalité des résultats ». Cela implique qu’on truque les résultats des examens (avec notamment la politique des « quotas », issue des milieux gauchistes nord-américains). Mais au final, quand tout le monde aura le même diplôme en peau de lapin, celui qui s’en sortira le mieux sera évidemment celui qui aura le soutien financier et relationnel de sa famille pour trouver le meilleur emploi possible. L’élève travailleur et méritant issu d’un milieu social défavorisé restera forcément exclu du système. Fin de l’ascenseur social.

Et que dire du discours de la gauche sur l’égalité homme/femme qui détourne les yeux de l’islamisme mais se focalise sur la lutte contre l’homophobie et la promotion des LGBT et du transgenrisme. L’égalité absolue est un leurre qui ne peut se concevoir que dans une population de clônes. Et l’état n’a pas à s’immiscer dans l’intimité familiale ni à inciter les enfants à changer de sexe comme cela se passe actuellement dès l’école primaire.

La lutte contre les inégalités a été supplantée par la défense du communautarisme, du sectarisme et du wokisme. La gauche caviar s’est définitivement corrompue au progressisme néo-libertaire.


Alors oui, la gauche est devenue la « gôche », coupée de ses racines, coupée du peuple, et espérons-le, définitivement coupée du pouvoir. Mais la droite est-elle la droite ? C’est à nous de répondre à cette question !


F. BOUTAULT

 

1 - https://www.lesechos.fr/monde/europe/allemagne-un-mouvement-de-gauche-anti-immigration-veut-supplanter-lextreme-droite-1989053



par L'observatoire du wokisme (UNI) 1 décembre 2024
La nouvelle révision du programme d'éducation à la vie relationnelle, effective et sexuelle à l'école a fait réagir bon nombre de nos concitoyens ces derniers jours , parfois même à l’intérieur du gouvernement avec par exemple l'intervention courageuse et pertinente du ministre délégué à la Réussite scolaireAlexandre Portier. Citons aussi les interventions remarquées à ce sujet de 
- Sophie Audugé directrise de SOS Education, 
- de nombreux pédopsychiatre comme Maurice Berger,
- des philosophes comme Jean-Claude Larchet,
- et de nombreux hommes politiques (voire en particulier la tribune collective dans FigaroVox "Éducation à la sexualité : Le militantisme n’a pas sa place à l’école»cosignées par 100 sénateurs LR).

Anne Genetet, ministre de l'éducation a cru pouvoir faire taire la polémique en affirmant: « La théorie du genre n’existe pas
Évidemment, personne n'est dupe, et en particulier pas l'"Observatoire du wokisme" une structure créée par l'UNI qui s'est donné comme vocation de traquer le wokisme au sein de nos instances et en particulier au sein de notre Education Nationale. Non, la sexualité n'est pas une matière à enseigner comme les mathématiques ou la géographie !  

Une tribune de l'Observatoire du Wokisme particulièrement instructive :

par Vincent Trémolet de Villers 30 novembre 2024
Un édito décapant de Vincent Tremolet de Villers dans FigaroVox :


"À quelques jours de la réouverture de Notre-Dame de Paris, le spectacle offert par le monde politique interpelle.

La cathédrale de Paris n’a pas encore ouvert ses portes mais le carnaval a déjà commencé. Depuis une semaine, on assiste à un spectaculaire défilé de mardi gras où, comme dans la fête médiévale, la règle, c’est qu’il n’y a plus aucune règle. En tête de cortège marchent en désordre les députés de la nation. Les Insoumis n’ont pas eu besoin de se déguiser ; pour eux, c’est tous les jours le cirque. Un député MoDem veut en venir aux mains avec un socialiste ; Charles de Courson demande la démission du chef de l’État ; les groupes de gauche et celui du RN veulent abroger non pas une mais deux réformes des retraites ; le « socle commun » fait mine de soutenir le gouvernement tout en rêvant de sa chute ; les chefs à plume complotent et se partagent déjà les ministères.


Viennent ensuite les géants du charivari : Emmanuel Macron qui affole les marchés en prophétisant la chute du gouvernement ; Jean-Luc Mélenchon, plus ambitieux, qui annonce la fin du président de la République ; Marine Le Pen qui lance des ultimatums au premier ministre comme un leader syndical ; Michel Barnier qui a la concession honteuse et refuse de tendre franchement au RN et à ses 11 millions d’électeurs une main qui le sauverait politiquement ; François Hollande qui joue une mi-temps avec LFI, une mi-temps contre ; Jordan Bardella qui crie victoire sur la baisse des prix de l’électricité mais assure juste après qu’il faut censurer le texte qui contient sa victoire ; Élisabeth Borne qui s’apprête à voter un budget dont elle n’approuve ni les recettes ni les dépenses ; la droite LR qui défend un texte à rebours de tout ce qu’elle promeut depuis quinze ans.

Il faudrait un Jérôme Bosch pour faire passer cette semaine du grotesque au sublime

Les magistrats aussi sont de la partie, qui, avec leurs réquisitions contre Marine Le Pen, hystérisent un peu plus encore une situation déjà électrique. Derrière encore, Jean-François Copé, défenseur infatigable de l’alliance avec Emmanuel Macron, annonce sa disparition politique, et puis une foule en transe qui crie « ligne rouge ! ligne rouge ! » en passant devant Matignon. Il faudrait un Jérôme Bosch pour faire passer cette semaine du grotesque au sublime. Mais comme il est introuvable, détournons le regard de la nef des fous pour contempler Notre-Dame retrouvée, sa voûte immaculée et sa flèche en plein ciel."



par Jean-Philippe Feldman (IREF) 24 novembre 2024
Une tribune intéressante de l'IREF (Institut de Recherches Economiques et Fiscales) qui souligne l'inadéquation des réactions de nos hommes politiques à l'annonce des différents plans de fermetures qui va toucher notre industrue française ... à l'exception de David Lisnard, un des rares qui sait mettre en cause un environnement fiscal et réglementaire étouffant, de même qu’une flambée des coûts énergétiques due aux atteintes portées au secteur nucléaire

par William Thay 2 novembre 2024
"L’exemple de la Grèce nous montre ce qui nous attend si rien n’est fait. Elle a sombré dans une crise économique majeure en raison de déficits publics incontrôlés, une dette croissante et des réformes structurelles sans cesse repoussées. Cet exemple montre que lorsqu’un État n’est plus jugé compétent pour s’occuper de prérogatives régaliennes (la protection des frontières pour les Grecs), les peuples refusent les réformes structurelles ou les économies pourtant nécessaires pour se redresser."

Une tribune de William Thay à lire sur le site Valeurs Actuelles : 
par Nicolas Baverez 2 novembre 2024
Une réflexion très intéressante de Nicolas Baverez publiée dans le Figaro le 21 octobre sur les impasses de la stratégie énergétique européenne :

CHRONIQUE - La stratégie de décarbonation de l’UE est une faillite qui contraste avec les succès des États-Unis et de la Chine dans ce domaine.
L’accélération du changement climatique s’est confirmée en 2023. L’année a établi un nouvel et inquiétant record de température de la planète, avec une hausse de 1,45 degré Celsius au-dessus de la période préindustrielle. Les phénomènes climatiques extrêmes se sont multipliés. Ils ont provoqué 74.000 décès et 250 milliards de dollars de dommages. Simultanément s’amplifie l’effondrement de la biodiversité avec une chute de 73 % des populations d’animaux sauvages au cours des cinquante dernières années.
À la veille de la COP 29 qui se réunit en novembre à Bakou - ce qui ne peut manquer de susciter le scepticisme -, l’urgence climatique est avérée. L’Union européenne, qui a réduit ses émissions de gaz à effet de serre de 32 % depuis 1990, a pris une longueur d’avance dans la conduite de sa transition. Mais la brutale embardée déclenchée en décembre 2019 après la poussée des partis écologistes se révèle destructrice pour sa compétitivité, pour sa sécurité et pour sa souveraineté. Le «Green Deal » se transforme en « green death ».
Le «Green Deal » entend instaurer la neutralité carbone dans l’Union en 2050 et obtenir une réduction de 55 % des émissions de gaz à effet de serre en 2030 par rapport à 1990. Au travers d’une soixantaine de textes, il bouleverse le modèle économique de nombreux secteurs - tels l’agriculture (« From farm to fork »), l’énergie, les transports ou la finance -, et soumet l’ensemble des entreprises à de nouvelles contraintes réglementaires très contraignantes et coûteuses via les directives CRDS (comptabilité extra-financière) et CS3D (devoir de vigilance) ou encore la taxonomie qui définit les activités dites « vertes ».
L'Union européenne a décidé de formater a priori l'offre et la demande des secteurs clés à l'horizon de 2050 et d'obliger les entreprises à s'y conformer à travers un carcan de normes, de taxes et de pénalités. Et ce sans aucune évaluation de leur impact économique, social, écologique et stratégique
Au lieu d’élaborer un cadre pour la décarbonation de l’économie en confiant aux acteurs économiques et sociaux le soin de s’y adapter, l’Union européenne a décidé de formater a priori l’offre et la demande des secteurs clés à l’horizon de 2050 et d’obliger les entreprises à s’y conformer à travers un carcan de normes, de taxes et de pénalités. Et ce sans aucune évaluation de leur impact économique, social, écologique et stratégique. Cette planification arbitraire, autoritaire et centralisée conduit l’Europe à la faillite, tout aussi sûrement qu’elle a provoqué l’effondrement de l’Union soviétique.
Faillite énergétique. L’Union, sous la pression de l’Allemagne, n’a pas fait le choix d’une énergie décarbonée associé à une neutralité des technologies, mais d’une priorité absolue en faveur des renouvelables - ce qui implique la sortie du nucléaire civil mais aussi militaire qui en est indissociable. Elle organise ainsi une pénurie structurelle d’énergie, qui a pour corollaire des coûts cinq fois supérieurs à ceux des États-Unis et deux à trois fois à ceux de l’Asie. Elle fragilise les réseaux d’électricité et crée des risques de black-out en éliminant les sources d’énergie pilotables au profit des intermittentes. Enfin, elle bride l’innovation utile pour subventionner des chimères, comme l’avion, le train ou la voiture à hydrogène.
Faillite économique. Le «Green Deal » planifie l’euthanasie des pôles d’excellence européens, dans la continuité de la liquidation du secteur des télécommunications qui dominait le monde en 2000. « Farm to fork », en prévoyant de réduire de 50 % le recours aux pesticides et de 20 % les engrais chimiques d’ici à 2030, en mettant en jachère 10 % des terres, en obligeant à faire progresser la part de la production biologique de 8,5 % à 25 % alors qu’elle n’a pas de marché, détruit l’agriculture européenne et organise la dépendance vis-à-vis d’importations qui n’appliquent aucune des normes européennes. L’interdiction du moteur thermique en 2035 programme la ruine des 17 000 entreprises de l’industrie automobile européenne qui emploient 13,8 millions de personnes, soit 8 % des emplois de l’Union. Elles devront verser 15 milliards de pénalités dès 2025 ou baisser leur production de 25 % pour se conformer à l’obligation de fabriquer 20 % de véhicules électriques - et ce alors qu’ils ne représentent que 12,5 % du marché et que les ventes ont reculé de 11 % sur un an en raison de leur faible autonomie, de leur fiabilité douteuse, de l’absence de réseau de recharge et de leur coût prohibitif.
Faillite stratégique. Le «Green Deal » organise la délocalisation de l’agriculture vers les grands émergents et celle de l’industrie vers les États-Unis, comme on le constate dans la chimie. Il offre les marchés de l’énergie et de l’automobile à la Chine qui, grâce à des aides publiques massives, a construit des positions de quasi-monopole dans le véhicule électrique, les batteries, les renouvelables, les matériaux critiques et leur raffinage.
Faillite politique. Comme on l’a constaté avec l’insurrection des agriculteurs, le «Green Deal » fonctionne comme une machine à détruire l’offre et l’emploi européens ainsi qu’à paupériser la population. Il constitue désormais, après l’immigration, le plus puissant vecteur du vote d’extrême droite sur notre continent.

Cesser de confondre la fin et les moyens

La dérive de la transition écologique en Europe contraste avec les succès des États-Unis et de la Chine. L’IRA, en stimulant l’offre par le bas, conjugue réindustrialisation, soutien de l’innovation, transition climatique et stabilisation de la classe moyenne. La Chine a marié compétitivité et impérialisme en planifiant depuis vingt ans la dépendance du reste du monde à sa production de produits, de matières premières et d’équipements vitaux pour la décarbonation de l’économie.
La transition écologique demeure un impératif et un atout potentiel pour l’Union. Mais à la condition de la repenser, comme le recommande Mario Draghi, du côté de l’offre, de l’investissement et de l’innovation. En la repositionnant dans la compétition des blocs qui structurent le système géopolitique. En réalignant États, entreprises et citoyens. En rompant avec les objectifs et les calendriers irréalistes. En réintroduisant la flexibilité dans les choix technologiques. En libérant les financements grâce à la révision de Bale 3, Solvabilité 2, des directives CSRD et CS3D et de la taxonomie - dont la défense doit être exemptée. En évaluant et compensant ses coûts économiques et sociaux. En la soumettant à l’impératif de la souveraineté de l’Europe et de la défense de la liberté. Bref, en cessant de confondre la fin et les moyens pour réconcilier enfin l’écologie avec la compétitivité, la solidarité et la sécurité.




par Othman Nasrou 29 octobre 2024

Dans Valeurs Actuelles, Othman Nasrou, le secrétaire d'État chargé de la Citoyenneté et de la Lutte contre les discriminations revient sur la radicalisation musulmane et dénonce la responsabilité de La France insoumise dans l'explosion de l'antisémitisme :





Valeurs actuelles . Les 13 et 16 octobre, nous commémorions les assassinats de Dominique Bernard et Samuel Paty ; 78 incidents ont été recensés lors des minutes de silence leur rendant hommage, indique l’Éducation nationale. Comment interprétez-vous ces chiffres ?
Othman Nasrou. Nos remontées ont malheureusement conduit à revoir ces chiffres à la hausse. On parle désormais de 119 incidents, avec des cas concrets extrêmement révélateurs du climat qui pèse sur notre pays. Dans un lycée d’Indre-et-Loire, un parent d’élève a demandé que sa fille n’assiste pas à la minute de silence.

Ce parent a cédé parce que la direction a tenu bon et le moment de recueillement s’est déroulé sans accroc. Théoriquement, il n’y a pas eu d’incident, mais je considère qu’il faut faire preuve de transparence et donc inclure ce type de comportements dans nos rapports. Aucune atteinte à la laïcité ne doit être banalisée. Le “pas de vague”, c’est terminé. On nomme les choses, on les caractérise, on les mesure, on les rend publiques et on les combat.

Alors nommons-les. Quelle est la typologie de ceux qui ont perturbé, voire refusé, ces minutes de silence ?
Nous assistons à des revendications identitaires qui visent à séparer ceux qui les expriment du reste de la société. La montée du communautarisme participe directement à ces atteintes à la laïcité et à la cohésion nationale. C’est une véritable guerre que nous devons mener en ne laissant passer aucune situation. Le temps joue contre nous.

Un communautarisme qui est essentiellement islamique ? On parle rarement de communautarisme protestant…
L’islamisme politique est aujourd’hui le premier ennemi de la laïcité. Cette idéologie progresse partout dans notre société et tout particulièrement chez les jeunes générations. Certaines données qui nous reviennent sont saisissantes.

En 2024, 21 % des mis en cause pour association de malfaiteurs à caractère terroriste sont des mineurs radicalisés. C’était 1 % en 2022 ! Une partie de cette jeunesse est aujourd’hui susceptible de rompre avec la République. Notre tâche est immense.

Il existe une responsabilité très lourde d’une partie de la gauche, qui insuffle dans les esprits l’idée que la France serait islamophobe.

Comment sanctionner plus sévèrement ces atteintes ?
En milieu scolaire, je souhaite que chaque signalement caractérisé d’atteinte à la laïcité et d’agression contre un membre de la communauté éducative donne lieu à un signalement pénal. Je sais que ma collègue Anne Genetet y veille. Notre main ne doit pas trembler et nous devons nous réarmer.

Le Premier ministre a ouvert la voie à l’instauration de courtes peines. Le garde des Sceaux a évoqué des exceptions à l’excuse de minorité. Avec Bruno Retailleau, nous estimons que les atteintes à la laïcité peuvent intégrer ces dispositifs.

Un individu qui aurait commis une atteinte à la laïcité pourrait donc, en théorie, passer quelques semaines en prison ?
Sur les faits les plus graves, c’est en tout cas mon souhait, oui. Frédéric Péchenard, l’ancien directeur général de la Police nationale, me parlait souvent en reprenant cette citation : « Ce qui compte, ce n’est pas tant la sévérité de la peine que sa certitude. »

Selon un sondage Ifop publié en décembre 2023, 78 % des Français musulmans estiment que « la laïcité telle qu’elle est appliquée aujourd’hui par les pouvoirs publics est discriminatoire envers les musulmans » . La question de la compatibilité entre l’islam et la laïcité doit-elle se poser ?
Je fais une différence nette entre nos concitoyens français de tradition, de culture et de confession musulmane et ceux qui veulent les séparer de la République. Je serai intransigeant sur la distinction entre une religion, l’islam, et une idéologie, l’islamisme, qui prend aussi une forme politique. Les citoyens musulmans qui respectent les règles doivent être respectés, les islamistes doivent être combattus.

Il existe également une responsabilité très lourde d’une partie de la gauche, qui insuffle dans les esprits l’idée que la France serait islamophobe et la laïcité incompatible avec l’islam. Tous ceux qui laissent croire cela le font à dessein pour obtenir un carburant électoral, notamment dans un certain nombre de quartiers. Ce discours vient évidemment donner du crédit aux thèses séparatistes. C’est extrêmement dangereux.

Contrairement à ce qu’affirme Jean-Luc Mélenchon, l’antisémitisme en France est tout sauf « résiduel » .

Jean-Michel Blanquer affirmait qu’une société où les femmes sont voilées n’était tout simplement pas souhaitable. Qu’en pensez-vous ?
La mixité entre les femmes et les hommes, l’égalité entre les femmes et les hommes, sont des principes non négociables. Concernant les tenues vestimentaires, nous devons aller au bout de ce qui est prévu dans nos textes : préserver les écoles et le service public des signes religieux et de l’entrisme. Nous avons aussi à faire appliquer jusqu’au bout la loi de 2010 sur le voile intégral.

Voile, qamis, les tenues vestimentaires sont-elles les signaux faibles du séparatisme ?
À l’école, elles sont pour moi au contraire des signaux forts. Gabriel Attal a eu raison de prendre une circulaire pour réaffirmer l’interdiction de l’abaya. Cette interdiction, contestée au départ, avec plus de 1 000 contestations signalées par les établissements au moment de son entrée en vigueur, est aujourd’hui entrée dans les mœurs.

Avec de la volonté politique, il est possible de réaffirmer nos principes. Mais il ne faut pas se tromper de débat : la question du séparatisme n’est pas qu’une simple question vestimentaire. L’école de la République doit inculquer les principes républicains à tous les enfants. Et ce que l’école apprend ne doit pas être déconstruit le soir par des parents ou des “grands frères”. Le rôle des familles est là aussi crucial.

Les actes antisémites sont en hausse de 1 000 % depuis l’attaque du 7 octobre. Qui en sont les responsables ?
La France insoumise a directement ouvert la voie à cette explosion de l’anti sémitisme. Il faut avoir le courage de le dire. Ce sont des chiffres qui devraient tous nous alarmer. La haine anti sémite se répand sur tout le territoire. Sur la dernière année, on parle de 1 600 actes répertoriés, 95 départements sont concernés.

Contrairement à ce qu’affirme Jean-Luc Mélenchon, l’antisémitisme en France est tout sauf « résiduel » .

Selon une étude de la Fondapol, 56 % des Français musulmans estiment que les juifs « utilisent dans leur propre intérêt leur statut de victimes du génocide nazi » . C’est 29 points de plus que dans le reste de la population…
Personne ne peut aujourd’hui nier le fait que l’islamisme politique, couplé à la rhétorique de l’extrême gauche, est le premier moteur de l’anti sémitisme dans notre pays. Ce sont des idées nauséabondes. La République ne connaît que des Français, égaux en droits et en devoirs et libres de croire ou non.

Les sénateurs Les Républicains Stéphane Le Rudulier et Roger Karoutchi ont déposé, le 1er octobre, une proposition de loi visant à pénaliser l’antisionisme. Qu’en pensez-vous ?
Sous couvert d’antisionisme, certains commentateurs versent évidemment dans l’antisémitisme le plus total. Des failles demeurent dans la législation actuelle. Nous signalerons à la justice chaque acte, chaque déclaration qui franchirait la ligne rouge et qui ferait de nos compatriotes de confession juive des cibles.

Je vois bien que ceux, à l’extrême gauche, qui font preuve de complaisance vis-à-vis de l’islamisme politique n’hésitent pas en revanche à prendre pour cible les chrétiens.

Quelles différences de mentalité établissez-vous entre l’ancienne génération d’immigrés et la génération actuelle ?
Le moteur de l’intégration est cassé. La France a renoncé à expliquer qu’elle était le fruit d’une longue histoire, riche et complexe dont on peut être fier. Elle a préféré marteler que le pays découlait d’une page blanche. Sous la pression d’une partie de la gauche, la France a peu à peu fait le choix de la “désassimilation”.

On a incité ceux qui arrivaient à se réclamer uniquement et exclusivement de leur pays d’origine, car on avait consciemment fait disparaître le socle commun national.

L’immigration est-elle une chance pour la France ?
Les flux non contrôlés ne peuvent pas être une chance. J’ai toujours pensé que l’immigration devait être choisie, à l’instar de ce que pratiquent certains pays européens.

Polémique autour de la vraie-fausse parodie de la Cène aux JO, Complément d’enquête sur l’établissement catholique Stanislas, flambée d’actes antichrétiens… Assiste-t-on, en France, à une vague de christianophobie ?
Les chrétiens sont aujourd’hui quotidiennement pris pour cible. Il n’y a pas de raison d’occulter ces actes, qui sont tout aussi inacceptables que les autres. Je vois bien que ceux, à l’extrême gauche, qui font preuve de complaisance vis-à-vis de l’islamisme politique n’hésitent pas en revanche à prendre pour cible les chrétiens.

Il est temps qu’on retrouve la force de défendre nos principes républicains, de manière universelle, sans outrance mais sans compromission.



par Samuel-Frédéric Servière 17 octobre 2024
Le budget qui nous est proposé est un budget en trompe l'oeil qui se base encore une fois essentiellement sur des hausses d’impôts ....

"Les 40 milliards d'économies affichées sont donc sans doute un peu gonflés pour contrer un tendanciel surestimé. Il est impossible de donner des ordres de grandeurs, mais dans la mesure où la dépense publique elle-même baisserait en volume de 0,5 point entre 2024 et 2025, on peut en déduire que les seuls vrais efforts en dépenses seront de 15 milliards d'euros par rapport à une dépense évoluant au même rythme que le PIB en valeur (soit +3% en 2025). Ainsi, contrairement à l’affichage de l’effort réalisé, il nous semble que les économies réellement effectuées permettant d’améliorer le solde public par rapport à celui de 2024 ne représenteraient pas 2/3 de l’ajustement proposé mais sans doute beaucoup moins, sans doute 15 milliards soit ¼ des efforts affichés"

A analyse détaillée à lire sur le site de l'IFRAP :
par Le bureau de Lignes Droites 17 octobre 2024


La conférence organisée par Lignes Droites le 10 octobre sur le sujet de l’indépendance de la presse a réuni plus de cinquante personnes autour de notre conférencier Monsieur Nicolas Boutin.

M. Boutin a livré une analyse synthétique et passionnante du métier de sa journaliste et de sa condition relative à son indépendance à l’égard de ses actionnaires, de ses sources et des influences politiques.

A l’aide d’exemples précis et documentés, et mû par une volonté de mesure et d’objectivité, M. Boutin a permis à l’audience de plonger au cœur du métier de journaliste, de ses contraintes et de ses doutes, aussi bien que de sa grandeur – en particulier pour ce qui concerne l’étape essentielle de la validation de l’information avant sa publication, le journaliste devant être avant tout respectueux de la vérité, droit primordial du lecteur.

Il a notamment illustré de façon singulièrement convaincante combien les choix éditoriaux ou les angles d’attaque permettent de placer la relation d’un fait au service d’une ligne éditoriale ou d’un message politique.

La séance très intense d’échanges avec la salle a ensuite permis d’étudier le sujet de la prédominance des médias de gauche dans le paysage politique ; cette prédominance, pour être un fait aujourd’hui, ne constitue aucunement une fatalité et les moyens de la contrer sont nombreux : augmentation des abonnements à la presse écrite de la part du public de droite, augmentation des interactions des citoyens de droite avec les journalistes afin de fournir des sources de droite aux journalistes, amélioration des conditions d’emploi des journalistes en début de carrière.

La conférence a également été l’occasion par M. Boutin de nous partager un vrai plaidoyer pour la presse, de nous transmettre un message d’optimisme au peuple de droite, et en particulier sur le fait que le paysage médiatique a amorcé un virage (Valeurs Actuelles, CNews, ParisMatch, Europe1, ...) qui lui permettra graduellement de secouer la mainmise des idéologies de gauche sur la ligne éditoriale de la plupart des médias. Mais il a souligné que l'information était désormais trop souvent gratuite, et de qualité déplorable .... et qu'il était donc essentiel d'éduquer nos jeunes à l'importance de soutenir les "vrais" journalistes, de faire l'effort de ne pas se contenter d'une information gratuite mais superficielle, de lire les articles de fond et de rechercher une information de qualité (en y mettant le prix), étape essentiel pour se construire un avis de citoyen réellement pertinent et éclairé.

Nous vous attendons nombreux pour nos prochaines conférences.

    Le bureau de Lignes Droites


par Bruno Retailleau 3 octobre 2024

Une interview de Bruno Retailleau dans le Figaro
Par Carl Meeus, Guillaume Roquette et Judith Waintraub , pour Le Figaro Magazine

LE FIGARO. - Pour Nicolas Sarkozy, «une triple erreur politique, administrative et judiciaire» a conduit au meurtre de la jeune Philippine. Partagez-vous son analyse   ?


Bruno RETAILLEAU. - Il y a eu à l'évidence des dysfonctionnements, qui ne sont pas nouveaux et qui se répètent. J'ai eu personnellement un ami assassiné par un homme qui s'était maintenu irrégulièrement sur le sol français malgré trois OQTF. En 2020, il avait incendié la cathédrale de Nantes. Au bout d'un an de détention provisoire, son état mental s'étant détérioré, il avait été libéré sous contrôle judiciaire par le juge des libertés et de la détention, puis avait tué mon ami prêtre, qui l'hébergeait. À l'époque, les beaux esprits m'avaient expliqué que toutes les règles, toutes les procédures avaient été correctement respectées. Il s'est passé exactement la même chose avec ce Tunisien incarcéré en août parce que suspecté d'enlèvement, de séquestration et de viol.

Placé en centre de rétention administrative (CRA) à Nîmes, il avait été libéré en moins de 48 heures par le juge des libertés pour raison médicale : il devait être opéré pour une rupture des ligaments croisés, une intervention qui n'a rien de vital. Et c'est là qu'il aurait commis ces crimes. Quand le droit ne protège plus, il faut le changer. Dans l'affaire Philippine, on retrouve également toutes ces carences juridiques qui finissent par désarmer l'État. Concernant les CRA, j'ai demandé à l'inspection générale de ma propre administration de me faire un point sur cette question. Comme Michel Barnier l'a annoncé, nous allons prolonger les délais de rétention.

Ils sont actuellement de 90 jours…

La directive européenne fixe un délai de six mois, c'est-à-dire 180 jours, qui peut être prolongé de 12 mois. Pour les actes terroristes la loi française prévoit déjà un délai pouvant aller jusqu'à 210 jours. Pour les crimes les plus graves, notre main ne doit pas trembler : il faut aller jusqu'à 180 jours, voire 210 jours. Pourquoi la France s'interdirait de faire ce que d'autres font pour protéger leurs populations alors que ces personnes sont, en plus, en situation irrégulière ? Bien sûr, cela nécessite le vote d'une loi mais chacun prendra ses responsabilités devant le peuple. Je souhaite que l'on agisse par tous les moyens. Je vais ainsi demander aux préfets qu'ils fassent systématiquement appel de la libération d'un CRA, même si cet appel n'est pas suspensif.

La juge des libertés avait-elle été informée par les services compétents de l'imminence de la délivrance du laissez-passer consulaire   ?

L'enquête que j'ai demandée à l'inspection générale le dira. Mais on ne peut que constater que le meurtrier présumé de Philippine a été libéré du CRA le 3 septembre et que le laissez-passer du Maroc est arrivé le lendemain. De même, les troubles graves à l'ordre public et notamment le risque de réitération doivent être des critères mieux appréciés lors de l'examen des dossiers. Je voudrais aussi que l'État soit plus exigeant vis-à-vis des associations qui interviennent en CRA. De même, je considère que le conseil juridique et social aux personnes retenues dans les CRA relève de l'OFII (Office français de l'immigration et de l'intégration) et non des associations, qui sont juge et partie.

Associations financées par l'État…

Oui, et qui, à ce titre, doivent agir en cohérence avec l'État.

Quel est le montant des subventions versées à ces associations   ?

Un milliard d'euros pour toutes les associations chargées d'accueillir et d'assister les migrants.

Le meurtre de Philippine soulève aussi la question de la justice des mineurs…

Oui, bien sûr. Son assassin présumé a été condamné à seulement sept ans de détention pour viol, grâce à l'excuse de minorité. Pour un majeur, c'est le double. Il faut sans doute inverser la logique pour faire de l'excuse de minorité l'exception, motivée par le juge, et non plus la règle. Ce qui requiert, là aussi, une loi.

Pour mettre davantage d'étrangers en situation irrégulière en CRA, il faut créer des places et recruter des agents. Le gouvernement est-il décidé à y mettre les moyens   ?

Oui, nous avons un programme de construction qui nous permettra d'atteindre 3000 places de CRA à l'horizon 2027. Il doit impérativement être tenu. Nous en avons besoin, notamment pour les individus les plus dangereux. Certains peuvent d'ailleurs être transférés dans leur pays d'origine pour y purger leur peine, sans passer par un CRA. La procédure de transfèrement existe, mais elle n'est pas suffisamment utilisée. Il faut intensifier le dialogue avec les pays d'origine. Prenons l'exemple du Maroc : en 2023, nous lui avons donné 238.750 visas et nous n'avons obtenu que 725 laissez-passer et réalisé 865 départs forcés. La semaine dernière, j'ai eu mon homologue marocain. Nous allons travailler ensemble à améliorer la réponse aux demandes de laissez-passer.

Gérald Darmanin a tenté un bras-de-fer avec le Maroc sur les visas, sans succès. Pourquoi réussiriez-vous là où votre prédécesseur a échoué   ?

Je compte utiliser trois leviers qui sont à notre disposition. Il faut assumer de conditionner notre politique de visas à la délivrance des laissez-passer, comme l'a dit le premier ministre, ce dont je me félicite. J'ai la compétence en matière de visas, je dialoguerai avec mon collègue ministre des Affaires étrangères pour que nous coordonnions nos efforts. Nous sommes très – trop – généreux, sans être payés de retour. En 2023, l'Algérie a obtenu 205.853 visas, et elle n'a repris que 2191 de ses ressortissants, dont 1680 en éloignement forcé. Ce n'est pas acceptable. Le deuxième levier, c'est la coopération et notamment l'aide au développement. C'est un outil fondamental, qui doit être utilisé. Nous devons exiger des contreparties à l'aide que nous accordons.

Enfin, un mécanisme de préférence commerciale, autrement dit de droits de douane, est actuellement en renégociation à Bruxelles : c'est une opportunité historique d'exiger la réciprocité sur des domaines qui sont importants pour les Européens. La clé de l'efficacité, c'est de ne rien négliger et d'agir dans le cadre d'une réponse globale cohérente. Car il n'y a pas de mesure miracle pour reprendre le contrôle de notre politique migratoire. Il faut utiliser tous les leviers, à partir de deux idées simples. D'abord, la France ne doit pas être plus attractive que les autres pays européens. Il faut revoir toutes nos règles pour faire en sorte de ne jamais être au-dessus de la moyenne européenne, qu'il s'agisse des aides, des soins ou du regroupement familial. Ensuite, il faut essayer de juguler les entrées.

Comment   ?

Il y a quelques mois, à l'initiative du Danemark, quinze pays européens ont envoyé une lettre à Bruxelles pour revoir la liste des pays sûrs pour les demandeurs d'asile, c'est-à-dire qui répondent à des exigences de protection des droits et des libertés individuelles. L'idée est que la demande d'asile soit examinée dans des pays sûrs hors de l'Union européenne. Cela nécessiterait une révision de la Constitution. Surtout, je souhaite que l'on négocie rapidement des accords avec ces pays tiers pour leur renvoyer des étrangers en situation irrégulière dès lors qu'on a la preuve qu'ils y ont transité ou qu'ils y ont des liens familiaux, même quand ces pays ne sont pas d'origine. Cela est permis par la directive Retour. Je pense, par exemple, au Kazakhstan ou à l'Ouzbékistan pour les Afghans. Je nommerai dans les semaines à venir une personnalité chargée de dialoguer avec ces pays pour préparer ces accords. C'est une voie qui a été trop peu explorée.

Au niveau européen, faut-il renégocier la directive Retour ? C'est un impératif. D'ailleurs, sa révision est en chantier depuis 2018 mais rien n'a avancé. Nous avons, là encore, une opportunité à saisir car de plus en d'États veulent la modifier, que leurs gouvernements soient conservateurs ou sociaux-démocrates, comme celui d'Olaf Scholz en Allemagne. Telle qu'elle est rédigée aujourd'hui, la directive Retour rend quasiment impossible les retours. D'autant plus que la jurisprudence de la Cour de justice de l'Union européenne a non seulement interprété plus restrictivement les dispositions de la directive en imposant d'accorder aux clandestins un délai d'un mois pour repartir volontairement. Résultat : ils s'évaporent dans la nature ! Il faut également renverser la charge de la preuve : si l'étranger n'est pas capable de justifier qu'il a droit à l'asile ou au séjour, il doit être placé en rétention ou en centre d'attente pour être ensuite éloigné. De ce point de vue, le Pacte asile et immigration nous fournit un outil juridique qui peut nous aider, puisqu'il considère qu'un étranger arrivant aux frontières de l'Europe n'est pas juridiquement sur le sol européen, ce qui permet de le placer en zone d'attente. L'Europe doit reprendre le contrôle de ses frontières.

L'Allemagne les a rétablies alors que la directive Retour est toujours en vigueur…

Ce qu'ont fait les Allemands, nous le faisons depuis l'attentat du Bataclan en 2015. Tous les six mois, une prolongation de cette dérogation au principe de libre circulation est demandée. Dans quelques jours, je vais signer la 18e demande de dérogation. Nous allons renforcer les contrôles aux frontières, notamment sur des points névralgiques. La difficulté, c'est que contrairement à la plupart des partenaires européens, nous n'avons pas de corps unifié de garde-frontière ; nous allons y remédier. Mais encore une fois, c'est dans les pays d'origine que beaucoup se joue. L'Italie a diminué de 65 % le nombre de clandestins arrivant sur ses côtes grâce aux accords qu'elle a pu nouer avec la Tunisie et avec l'Égypte.

Et sur le plan national   ?

Tous les décrets de mise en œuvre de la loi immigration n'ont pas encore été pris et d'autres mesures peuvent être prises au niveau réglementaire. J'attacherai beaucoup d'importance à ce que très vite, l'ensemble de l'arsenal soit effectif. Je vais aussi donner des instructions aux préfets pour resserrer les conditions du regroupement familial. Elles doivent être plus restrictives.

Il suffit d'une circulaire   ?

Oui, pour partie. Pour le reste, il faudra passer par la loi. Mais trop souvent, l'administration ne va pas au maximum de ce que le droit autorise. Par exemple, sur les protections dont bénéficient les étrangers condamnés pour leur expulsion. J'avais fait adopter au Sénat un amendement sur la levée de ces protections lors de l'examen du texte de loi sur l'immigration. Je veux être bien certain que les préfets les mettent en œuvre et nous en ferons ensemble le suivi. De même, nous avons la possibilité de prendre des mesures de rétention en vue de l'éloignement des demandeurs d'asile qui ne font pas leur demande à un guichet unique. Pourquoi n'est-elle pas utilisée systématiquement ?

Si vous passez par de nouvelles lois, vous aurez besoin du soutien des députés macronistes. Seront-ils tous d'accord pour les voter   ?

J'ai été nommé pour répondre à une aspiration majoritaire des Français : remettre de l'ordre, en matière de sécurité comme en matière d'immigration. Aujourd'hui, quelles que soient leurs sensibilités, y compris dans l'électorat LFI, les Français exigent majoritairement une reprise de contrôle. Il faut entendre ce message et y répondre, sans sectarisme, mais sans démagogie. Car je ne raconterai pas d'histoire aux Français. Je leur tiendrai un langage de vérité, comme l'a demandé le premier ministre. La seule chose qui compte pour moi, c'est d'obtenir des résultats. Car s'ils ne viennent pas, alors nous ouvrirons la porte aux démagogues et aux populistes.

Êtes-vous prêt à restaurer le délit de séjour irrégulier   ?

Il faut évidemment le rétablir. Quand quelqu'un pénètre chez vous, par une fenêtre, c'est un délit, mais quand un étranger pénètre par effraction sur le sol français, ce ne serait pas un délit ? Je considère que violer une frontière, c'est violer la loi. Par ailleurs, le rétablissement de ce délit donnera de nouveaux pouvoirs d'enquête à nos policiers et à nos gendarmes.

Ça ne risque pas de poser un problème, dans la mesure où ce serait contraire à une directive européenne   ?

La seule chose qui serait contraire au droit européen serait une peine d'emprisonnement. D'autres pays européens ont d'ailleurs mis en place le délit de séjour irrégulier. C'est d'ailleurs un point sur lequel nous sommes d'accord avec une majorité d'États européens dans le cadre de la révision de la directive Retour. Mais la remise à niveau de notre droit ne s'arrête pas là. Par exemple, les prises d'empreintes sous contraintes pour les irréguliers existent dans d'autres pays, mais pas en France. Même chose pour l'AME  : l'écrasante majorité de nos voisins n'offrent pas un tel panier de soins. Sur le regroupement familial, il est également possible de rehausser encore les durées de séjour, les conditions de ressources ou de logement décent. Globalement, en Europe, nous sommes moins exigeants ou mieux-disant suivant les cas que les autres. Ce que je demande, ce n'est rien de plus que de mettre la France au niveau de la moyenne des pays européens pour ne pas être plus attractif en raison du bénéfice de davantage de droits sociaux.

Qu'allez-vous faire pour diminuer l'immigration légale   ?

Pourquoi le gouvernement danois, dirigé par des sociaux-démocrates, a-t-il considérablement durci sa politique migratoire ? Parce que les Danois tiennent à l'État providence, ils ont compris qu'ils devaient faire un choix : préserver leur modèle social ou laisser les frontières ouvertes. Pour moi, une aide sociale n'est pas un dû : elle est le fruit des cotisations de ceux qui ont travaillé. Je reste favorable aux délais de carence sur les aides. Comme je suis partisan de subordonner la délivrance d'un titre de séjour à un étudiant au caractère réel et sérieux de ses études. Ces mesures ont été censurées, sur la forme, par le Conseil constitutionnel. Il faudra y revenir par une loi.

Et pour limiter le nombre d'immigrés par quotas   ?

Pour les quotas, il faut une révision de la Constitution. Dans le contexte actuel, il n'y a pas au parlement de majorité des 3/5e pour la faire adopter.

Reste le référendum…

Comme le disait le général de Gaulle, en France, la Cour suprême, c'est le peuple. L'immigration est sans doute le phénomène qui a le plus bouleversé la société française depuis un demi-siècle et pourtant, jamais les Français n'ont eu leur mot à dire sur cet enjeu vital. Prenez le regroupement familial, autorisé par un simple décret en 1976 : quand un gouvernement a voulu revenir dessus, le Conseil d'État a dit non. Il n'y a eu sur cette question fondamentale aucun vote des Français ni de leurs représentants. Je suis évidemment favorable à un référendum sur l'immigration mais cela nécessite, là aussi, une révision de notre Constitution, pour élargir les domaines référendaires.

Le Conseil d'État comme le Conseil constitutionnel doivent-ils prendre conscience davantage de cette demande et ne pas uniquement juger en fonction des principes généraux du droit   ?

La démocratie libérale, c'est à la fois l'État de droit et la souveraineté du peuple. Mais il ne faut pas confondre l'État de droit, qui fixe des grandes exigences en termes de liberté et de dignité, avec l'état du droit, qui varie selon les contextes, parce qu'ils doivent correspondre aux demandes des citoyens. C'est le principe même de la démocratie : élire des représentants pour qu'ils fassent la Loi ! Face aux désordres, il faut trouver le bon point d'équilibre entre la protection des libertés individuelles et la protection de la société. Quand la CEDH nous interdit d'expulser des Tchétchènes qui avaient commis des crimes de sang, alors le curseur n'est plus au bon endroit puisqu'on protège davantage les droits des individus dangereux que ceux des victimes.

Sur la sécurité, vous voulez «rétablir l'ordre». Comment comptez-vous vous y prendre   ?

D'abord en parlant clair. Certains expliquent qu'il n'y aurait qu'un « sentiment d'insécurité ». Aujourd'hui, les chiffres montrent le contraire. La France connaît un véritable ensauvagement. Toutes les vingt minutes, il y a un refus d'obtempérer. Toutes les heures, une attaque avec arme. Et tous les jours, un millier d'agressions. Derrière ces froides statistiques, il y a des corps brisés, des existences mutilées et des vies volées. L'État doit aux citoyens une juste fermeté car s'il ne le fait pas, il se rend complice.

Oui, mais comment   ?

D'abord en apportant un soutien indéfectible aux forces de l'ordre. Sur ce point, mon prédécesseur, Gérald Darmanin, s'est toujours tenu à leurs côtés. Pour cela, je lui rends hommage et je veux dire à nos policiers, nos gendarmes, nos pompiers, que pour eux je ne tolèrerai rien : aucune offense, aucune atteinte ni à leur intégrité physique ni à leur intégrité morale. Ceux qui, par des discours irresponsables, placent une cible dans le dos de nos forces de l'ordre me trouveront sur leur route.

Vous êtes donc favorable à la mise en place de la présomption d'innocence pour les policiers   ?

J'y suis favorable, mais il faut étudier les conditions juridiques. Tirons également les leçons des Jeux olympiques. Car la visibilité des forces de l'ordre a eu un véritable impact. Enfin, l'une de mes priorités sera la lutte contre le narcotrafic qui est à l'origine de multiples crimes et délits, et qui représente aujourd'hui entre 3 et 6 milliards d'euros. Nous ne pouvons pas avoir, dans certains quartiers, de petits « narco-États ».

Continuerez-vous les opérations «places nettes XXL»   ?

J'attends un retour d'expérience sur ces opérations. Une chose est sûre : nous obtenons de meilleurs résultats quand il existe une étroite coopération entre les forces de l'ordre, les magistrats et les douanes. Mais ce n'est pas suffisant. J'avais moi-même diligenté une commission d'enquête au Sénat sur le narcotrafic, présidée par un sénateur socialiste, Jérôme Durain, et dont le rapporteur était le sénateur LR Étienne Blanc. C'est la preuve que nous pouvons aborder ces questions de manière transpartisane. Je suis persuadé qu'il existe une majorité pour adopter de nouvelles mesures, pour mieux protéger les indics, accorder un statut aux repentis, systématiser les enquêtes de patrimoine et la saisie des biens également. Car je vous rappelle qu'Al Capone est tombé sur une enquête fiscale…

Rétablir la sécurité passe aussi par la justice…

Je ne veux pas déborder de mon champ de compétence. Mais si nous voulons obtenir collectivement des résultats, il faut une réponse pénale très ferme. Car il ne sert à rien d'interpeller les délinquants si le délit n'est pas sévèrement puni. C'est aussi ce que nous demandent les forces de l'ordre. Mon premier déplacement, je l'ai fait au commissariat de La Courneuve où j'ai rencontré et vu un policier, pris à partie par un mineur, qui a eu la main brisée et 42 jours d'ITT. Ce mineur avait 33 antécédents, dont l'un de vol avec acte de torture. Il n'a pas écopé d'une seule journée de prison. Est-ce normal ? J'aurai, très régulièrement, des réunions avec le Garde des Sceaux, Didier Migaud.

Après la mort de Philippine, il s'est dit ouvert à examiner des évolutions de notre arsenal législatif. Je m'en félicite. Ces évolutions sont nécessaires. Car les alternatives à la prison, privilégiées depuis des années, ne marchent pas : non seulement la sanction ne dissuade plus mais la surpopulation carcérale ne cesse d'augmenter. En réalité, on incarcère trop tard. Les Pays-Bas ont fait le choix inverse, avec de courtes peines de prison dès les premiers délits graves. L'effet, dissuasif, permet de briser les parcours délinquants, et donc de diminuer la population carcérale. C'est une réussite dont nous devons nous inspirer, comme l'a souhaité le premier ministre lors de sa déclaration de politique générale.

Êtes-vous favorable à la suppression de l'excuse de minorité, au retour des peines planchers   ?

J'ai quelques idées sur ces sujets, mais ce n'est pas à moi qu'il revient de faire la politique pénale. Je pense qu'il faut redonner du sens à la sanction, et pour cela qu'elle soit certaine et rapide.

Comment comptez-vous lutter contre l'islam politique   ?

Il faut mener une guerre totale au totalitarisme islamiste et pour cela, agir dans deux directions. La première, c'est de conforter nos moyens sécuritaires, notamment pour mieux suivre les islamistes sortant de prison qui arrivent en fin de peine. Je veux d'ailleurs rendre hommage à nos services anti-terroristes qui, régulièrement, déjouent des attentats, sauvent des vies. Le second enjeu, c'est de reconstruire nos défenses immunitaires, c'est-à-dire de réaffirmer nos valeurs, nos principes. Pas d'accommodements déraisonnables. Ensuite nous devons passer d'une lutte contre le séparatisme vers une lutte contre l'islam politique, en particulier contre le frérisme. Notre laïcité n'est pas négociable, et nos lois non plus : les Français peuvent être sûrs que pour fermer des mosquées islamistes, expulser des prêcheurs de haine ou dissoudre des groupes séparatistes, ma main ne tremblera pas. Nous devons avoir cette fermeté, et d'abord pour nos compatriotes musulmans dont la foi est défigurée par l'islamisme.

Aurez-vous le soutien du président de la République   ?

Nous sommes dans une situation totalement inédite. Elle nous oblige les uns et les autres. Comme gaulliste, je suis respectueux de la fonction présidentielle. Mais je suis également attaché à notre Constitution qui affirme, dans son article 20, que le gouvernement détermine et conduit la politique de la nation. Chacun doit donc être dans son rôle même si, naturellement, il faut du dialogue, du respect, de la coopération, notamment sur les questions internationales où le président de la République a un rôle clé. Dans ce moment de tous les dangers, nous devons collectivement incarner l'union des bonnes volontés. Ma seule obsession, c'est d'être utile à la France, d'obtenir des résultats pour les Français. C'est, pour moi, la seule chose qui compte.




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