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«Dans cinq ans, la majorité pensera comme nous» : le combat des féministes identitaires face aux militantes «woke»

  • par Charlotte Paroielle (Le Figaro)
  • 22 avr., 2024

«Dans cinq ans, la majorité pensera comme nous» : le combat des féministes identitaires face aux militantes «woke»

Tout comme aux États-Unis, on commence à voir en France quelques signes encourageants face au mouvement woke ! Le collectif Némésis fait partie de ce mouvement qui va contribuer à mener une révolte salutaire ! Un portrait à lire dans le Figaro.


RÉCIT - Le collectif Némésis, marqué très à droite, multiplie les actions contre l’islamisme ou la délinquance étrangère, angles morts des combats féministes traditionnels.

«Le féminisme est devenu un véritable champ de bataille», assure d’emblée la présidente et fondatrice du collectif Némésis, Alice Cordier. «Mais nous, nous sommes là pour lever des tabous que les associations féministes de gauche ou d'extrême-gauche ont trop longtemps mis sous le tapis». Ainsi, dès la première page de son site, le collectif suivi par près de 65.000 personnes sur X donne le ton : il faut «dénoncer l'impact dangereux de l'immigration de masse sur les femmes occidentales» et «promouvoir la civilisation européenne, non pas comme ayant réduit les femmes au rôle d'objet, mais comme le berceau de leur épanouissement».

Némésis récuse désormais le qualificatif d’«identitaire» : «Nous l’avions choisi à l’époque pour montrer que nous allions parler des femmes françaises. Nous n’avions pas vocation à parler de toutes les femmes du monde», tient à préciser Alice Cordier. «Aujourd’hui, il est trop associé à une identité fermée sur elle-même. On lui préfère l’expression de féminisme de droite, ou encore de féminisme du réel».

Face à elles et dans le cadre d’un duel «sororicide», les associations mastodontes, dont #NousToutes ou Osez le féminisme!, s’emportent. «C’est simple, pour nous, le féminisme d’extrême-droite n’existe pas, tacle Gwen de #NousToutes. Car si le féminisme est pluriel, il ne peut en aucun cas défendre des idées racistes, anti-immigration, anti-choix et très conservatrices». Pourtant, le mouvement né en octobre 2019 ne cesse de prendre de l’ampleur.

Cologne, la naissance de la «colère»

Mais d’où vient-il précisément ? À l’aube de l’année 2016, l'idée de ce groupe germe dans l’esprit de plusieurs jeunes femmes, dispersées aux quatre coins de la France. Âgées de moins de 20 ans, ces dernières sont choquées par les terribles événements qui secouent l’Allemagne dans la nuit du 31 décembre 2015 au 1er janvier. Ce soir-là, plus de 1000 femmes sont agressées simultanément, dont environ 650 à Cologne et 400 à Hambourg, par plus de 2000 hommes, selon un rapport de l'Office fédéral de police criminelle allemand.

En quelques jours, la polémique enfle sur les réseaux sociaux car ces crimes auraient été commis par des migrants ou des bandes d’hommes d'origine étrangère. Un fait qui plonge les associations féministes dominantes dans l’embarras. Chez nos voisins d’Outre-Rhin, le sujet enflamme l’opinion publique et un collectif organise une manifestation pour que la chancelière Angela Merkel durcisse le ton contre les demandeurs d'asile condamnés. Une enquête publiée six mois après les agressions montre que parmi les 120 suspects identifiés à cette date, la plupart était d'origine algérienne ou marocaine. Et près de la moitié d’entre eux étaient en Allemagne depuis moins d'un an. «Nous sommes la génération Cologne», signe donc Némésis sur son site internet. En résumant : «L’île où les naufragés du féminisme peuvent se réfugier». «Car dans cette affaire, les femmes n’ont pas été crues. Alors que d’habitude, les victimes sont toujours écoutées immédiatement», déplore Alice Cordier.

Mais dès le départ, le combat était en fait plus large : «Le jour où nous avons fondé le collectif, nous étions sept. On s’était rencontré via des groupes Facebook avant de se voir en vrai autour d’un verre. On s’est rendu compte que loin d’être antiféministes, on ne se retrouvait simplement pas dans les groupes déjà existants», détaille Alice Cordier. Parmi elles, une jeune femme en veut particulièrement aux associations féministes majoritaires et très marquées à gauche : agressée par un homme au nom à connotation maghrébine, la jeune femme a été obligée de «franciser» ce dernier pour «éviter la polémique». Le témoignage allait en effet être rendu public et ne devait pas participer à la «stigmatisation» des personnes issues de l’immigration.

Cristallisation sur l’Islam

«Il y avait donc de la colère entre nous», résume Alice Cordier. «Encore aujourd’hui. De la colère contre le silence de certains médias, contre l'inaction de l'État, contre le fait que les féministes ne nous défendent pas alors qu'elles se targuent de défendre toutes les femmes. D'où le nom de Némésis, la déesse de la colère». «Dans les mythologies grecque et romaine, Némésis renvoie aux notions de vengeance et de pudeur», précise Jean-Yves Camus, qui dirige l'Observatoire des radicalités politiques de la Fondation Jean-Jaurès. Le mot signifie certes la colère mais celle qui s’abat sur les hommes capables d’«ubris», donc de «démesure», poursuit le spécialiste.

Cette nouvelle mouvance pense ainsi «qu'aujourd'hui, les femmes sont menacées par deux types de comportements : la négation de la différenciation des genres (différentiation ne signifie pas inégalité mais complémentarité) par la gauche radicale et la soumission à une culture musulmane vue comme intrinsèquement opposée à la liberté des femmes», détaille-t-il. Car la base de ce féminisme, «c'est l'ethno-différentialisme», poursuit le spécialiste. «C'est-à-dire la conviction qu'il existe une incompatibilité radicale entre la civilisation européenne et, essentiellement, l'islam en tant que système politique - et pas seulement religieux - qui stipule la soumission comme valeur centrale, que ce soit celle de la femme à l'homme ou de la raison à la charia».

C’est en effet principalement sur l’islam que les deux pôles militants s’écharpent : «On ne peut pas être pour le port du voile en France, et contre celui-ci en Iran», tranche d’abord Alice Cordier «D'ailleurs, je reçois beaucoup de messages d'Iraniennes qui nous saluent», poursuit-elle. Gwen, de #NousToutes, voit les choses différemment. Elle, qui refuse d’évoquer la «religion» mais préfère parler de «patriarcat», avance : «Ce que nous défendons, c'est la liberté de choisir. Si des femmes souhaitent le porter en France, elles le portent, et si elles ne veulent pas le porter en Iran, elles ne doivent pas être obligées à le faire».

Des échanges impossibles

Le dialogue est d’autant plus difficile que les militantes ne se croisent pas souvent. «Discuter serait stérile car on ne parle pas le même langage», lance en effet la porte-parole de #NousToutes dès qu’elle se voit proposer un échange avec les militantes identitaires. Et cela peut avoir des répercussions sur la polarisation de chaque camp. Pour la féministe Marguerite Stern, ancienne membre des Femen, ce militantisme marqué à droite est une réponse - si ce n’est une réaction - à la prise en main du féminisme par les «intersectionnelles de gauche» et à l’impossibilité de dialogue.

La militante à l’origine des collages féministes qui ont fait le succès de ces mouvements de gauche ces dernières années, estime qu’il existe aujourd’hui une sorte de «pureté militante et une injonction à la pensée unique» dans ces groupes. Elle et Dora Moutot, avec qui elle a créé l'association «Femelliste» pour «lutter contre les dérives de l'idéologie transgenre », en ont d’ailleurs fait les frais. «Elles ne veulent pas nous voir, on n'est jamais conviées aux différents festivals féministes. Dès que l'on sort du dogme du féminisme d'extrême gauche, dès qu'on n'adhère plus à tous les points mis en place, on n'a plus voix au chapitre», assure Dora Moutot. En soufflant : «Et ce féminisme est célébré partout, par les médias, par le service public…»

Leur «dogme» se fonde sur de multiples idéaux affichés par #NousToutes sur leur site : antiracisme, identité de genre, statut de «migrant·e·s», entre autres. «À l’époque, on nous avait reproché de ne pas assez prendre des positions sur des sujets, et justement on a essayé de le faire», justifie Gwen, de #NousToutes. Mais pour Nelly Garnier, élue LR de la ville de Paris qui a travaillé sur la question, ce jeu peut être dangereux : «Quand on met le féminisme au service d'une autre cause, on se pose toujours la question du combat que l'on porte en premier», analyse-t-elle. Par exemple, certains mouvements [de gauche] ont passé sous silence les viols du 7 octobre pour ne pas nuire à la cause palestinienne», détaille-t-elle. Et pour l’élue, les défauts sont identiques à droite : «Aujourd'hui, je m'inquiète qu'il se passe la même chose quand on met le féminisme au service d'un discours anti-immigration».

Némésis se défend pourtant et explique pourquoi elle ne parle que de ce sujet : «Évidemment, sur les actions qu'on mène, nous avons fait un focus sur les violences dont personne ne parle», détaille Alice Cordier. «On n'aurait pas de plus-value sur les violences conjugales car #NousToutes le fait déjà très bien. Or, le but est de taper sur toutes les violences, donc on a décidé de faire le sale travail, de parler de sujets dont personne ne veut lever le tabou».

Des happenings chocs

Et pour imposer ses sujets dans le débat public, le petit groupe multiplie les «happenings», c'est-à-dire les interventions chocs lors de manifestations pour la cause féministe, où elles ne sont pas les bienvenues. «La première fois, en novembre 2019, un mois après notre création, nous sommes arrivées dans le cortège de #NousToutes et tous les médias avaient les yeux rivés sur nous : on critiquait les féministes de l’époque comme Marlène Schiappa ou Caroline de Haas qui avait proposé d’élargir les trottoirs pour mettre fin au harcèlement de rue». Plus récemment, Némésis a même fait un choix plus radical : «Après avoir été exclues à plusieurs reprises de manifestations, nous avons décidé de venir en burqa, avec des pancartes chocs : “Ma burqa, mes choix” et “Mon coran, mes lois”. Et loin d’être virées, on a gagné le concours des 10 meilleures pancartes», détaille encore la fondatrice du collectif.

Laquelle voit d’ailleurs l’avenir d’un bon œil. «Nous sommes aujourd’hui 200, dans une quinzaine d’antennes à travers la France. Mais cela va grossir». D’autant que pour la militante, le féminisme «woke» tel qu’il existe aujourd’hui est voué à disparaître : «Depuis 5 ans, le paysage médiatique a changé. Les événements dramatiques vont se multiplier montrant que les combats de ces féministes sont contradictoires», appuie-t-elle en faisant référence à plusieurs affaires récentes dont celle de Shemseddine - un jeune homme roué de coups à mort car coupable d’avoir échangé des messages relatifs à la sexualité avec la sœur de l’un de ses agresseurs. Et le collectif ne s’arrête pas là. Il se réjouit d’avoir ouvert son groupe à d’autres horizons : «Nous avons dans nos rangs des macronistes, des LR et des RN et Reconquête. Nous avons aussi des gens de différentes obédiences religieuses et des femmes issues de l’immigration», explique Alice Cordier, avant de lancer, bravache : «Je donne cinq ans pour que la majorité pense comme nous».



par Bernard Carayon 9 avril 2025
Magnifique tribunedans le JDD de notre ami Bernard Carayon qui souligne parfaitement toutes les incohérences de la Commission Européenne  en matière de défense !

par Pauline Condomines (VA) 8 avril 2025
"Ce mercredi 26 mars, au Palais des Sports, une conférence sur la menace islamiste a rassemblé un large public au Palais des Sports de Paris. Bruno Retailleau, Manuel Valls et de nombreux militants, chercheurs et auteurs ont appelé à la lutte contre un fléau qui “menace la République”."

par Lignes Droites 5 avril 2025

Nouveau grand succès pour la conférence de Lignes Droites du 3 avril !

Tous nos remerciements à Monsieur Patrice Michel pour son exposé très pédagogique sur le système judiciaire français, ses liens avec les instances européennes, son histoire, et son organisation au sein des différentes justices administratives, civiles et pénales.

Tous les participants (environ 75 personnes) ont particulièrement apprécié la clarté de cet exposé et quelques idées pour améliorer son efficacité. Deux rappels essentiels ont été fait :

- notre système judiciaire est là pour faire respecter la loi et bon nombre des reproches qui lui sont fait viennent en fait du politique.

- la neutralité de la justice française a été largement entamée par certains individus, en particulier issus du syndicat de la magistrature. Ce devrait être au Conseil Supérieur de la Magistrature de garantir cette neutralité politique.  Mais sans doute par corporatisme et lâcheté, il n'intervient pas assez, même face à des situations extrêmes comme celle du "mur des cons". Là encore ce devrait être au politique d'avoir le courage de mener à bien les réformes nécessaires pour s'assurer du bon fonctionnement du Conseil de la Magistrature.

par Maxime Duclos 4 avril 2025

Aujourd’hui, la France traverse un moment décisif. Dans une décision qui ne laisse aucun doute, Marine Le Pen se voit infliger une peine d’inéligibilité, à seulement deux ans des présidentielles. Ce verdict dépasse largement le simple domaine juridique pour s’inscrire dans un affrontement politique direct.

La magistrate Bénédicte de Perthuis affirme s’inspirer d’Eva Joly pour son parcours judiciaire et son engagement en tant que magistrate. Elle l’a d’ailleurs déclaré sans ambiguïté : « Eva Joly a changé mon destin. » lors d’un podcast en 2020. Une phrase forte, qui traduit bien plus qu’une simple admiration professionnelle. On y perçoit une affection profonde pour une figure dont les opinions, notamment sur la justice, sont tranchées et assumées.

Mais Eva Joly, au-delà de son parcours de magistrate, reste aussi un personnage politique clivant, dont l’engagement écologiste et les prises de position marquées ne laissent personne indifférent. L’apprécier, c’est souvent adhérer aussi, d’une certaine manière, à une certaine vision du monde et des combats idéologiques. Dès lors, difficile d’ignorer que cette inspiration, aussi sincère soit-elle, puisse laisser planer un doute sur une possible proximité idéologique.

Dans ce contexte, le Syndicat de la magistrature, connu pour ses positions marquées à gauche et ayant publiquement appelé à voter contre l’extrême droite le 12 juin 2024 ajoute une dimension particulière à cette affaire. Cette prise de position contribue à brouiller la frontière entre engagement idéologique et impartialité judiciaire.

Dès lors, difficile de ne pas voir dans cette condamnation un verdict dont l’écho dépasse le cadre strictement juridique pour résonner sur le terrain politique, au moment même où se prépare une échéance électorale majeure.

Encore plus inquiétant, l’identité des deux assesseurs qui ont participé au verdict reste inconnue, un manque de transparence qui renforce le sentiment d’un coup d’État judiciaire. Ce flou soulève des questions cruciales sur l’impartialité et l’indépendance de notre système judiciaire, surtout à l’approche d’un scrutin historique.

Ce moment demeure un symbole fort : la justice, qui devrait être la gardienne impartiale de nos lois, se retrouve aujourd’hui au centre d’interrogations profondes. Si la magistrate ne revendique pas ouvertement d’engagement politique, son admiration pour une figure aussi marquée qu’Eva Joly, ainsi que le contexte entourant cette décision, peuvent laisser penser que son jugement pourrait être influencé par une certaine orientation idéologique. Cela envoie un message clair à l’ensemble du paysage politique français et soulève inévitablement des questions sur la frontière, de plus en plus ténue, entre justice et politique.

Face à cette situation inédite, la nécessité de transparence s’impose, et il est essentiel que les interrogations sur l’indépendance de la justice soient pleinement abordées. Ce moment marque un tournant dans la vie politique française et pose une question fondamentale : la justice peut-elle encore être perçue comme une institution neutre, ou court-elle le risque d’être influencée par des dynamiques idéologiques qui dépassent son cadre strictement juridique ?

Comme l’ont souligné plusieurs responsables politiques, dans un moment aussi décisif, même si une condamnation doit être prononcée, le fait de rendre Marine Le Pen inéligible à seulement deux ans des présidentielles soulève des doutes légitimes sur la volonté politique et idéologique de l’empêcher d’accéder au pouvoir. Selon des estimations récentes de l’IFOP, Marine Le Pen aurait eu la possibilité d’obtenir entre 34 et 38% des voix au premier tour des présidentielles de 2027, selon plusieurs sondages récents. Cette décision semble dépasser le simple cadre juridique. Ce choix, dans un contexte aussi crucial, appartient au peuple et non à une juridiction.

Il en va de la confiance des 11 millions d’électeurs qui, sans pouvoir débattre, parlementer ou exercer leur droit démocratique, se voient privés de la possibilité de voter pour la représentante politique qui, selon les projections, aurait toutes les chances de jouer un rôle clé dans la politique de 2027. Cette décision semble porter une forme de nonchalance envers ces électeurs, en les privant de la possibilité d’exprimer leur voix de manière libre et démocratique. Ce n’est pas simplement une question de légalité, mais une tentative potentielle de déstabiliser le Rassemblement National, d’affaiblir ses capacités à se renforcer et à atteindre, d’ici 2027, une représentativité de 37% des suffrages, au moment où le débat politique pourrait être radicalement transformé par leur ascension.



NDLR : Merci à Maxime Duclos pour ses billets d'humeur toujours très intéressant. On pourrait ajouter queBénédicte de Perthuis n'avait pourtant pas une réputation de sévérité particulière puisque c’est elle qui avait prononcé la relaxe du ministre Olivier Dussopt, jugé pour favoritisme (et finalement condamné en appel !). Deux poids et deux mesures ?


par Pierre Lemaignen 2 avril 2025

Par la voix d'Eric Lombard, le ministre de l’économie, Bpifrance annonçait la semaine dernière vouloir collecter 450 millions d’euros auprès des Français pour les entreprises de défense, et la création à cette fin d’un fonds baptisé « Bpifrance Défense », réservé aux particuliers et destiné à la défense et à la cybersécurité.

Voyons le côté positif des choses : les Français vont peut-être enfin découvrir ce qu'est le private equity et ses bienfaits ! Sur la période 2013/2023, les rendements du private equity français ont été de l'ordre de 13% brut. Quelqu'un qui aurait investi 500 € en France dans cette classe d'actifs aurait aujourd'hui un capital net de frais d'environ 1000 €. Sur le papier, cet investissement a donc tout pour plaire avec des entreprises qui existent déjà et qui sont souvent bien implantées, un marché a priori florissant dans les années à venir et a priori une montagne de commandes à venir. Mais comme cela est répété pour toute publicité pour un placement financier : " Les performances passées ne préjugent pas des performances futures ". Car dans ce cas de figure en particulier, il y a des hics et pas des moindres ... Le problème essentiel n'est pas l'investissement ! Il y a énormément d'épargne et de trésorerie sur le marché actuellement. Le problème essentiel c'est qu'il faut des commandes sur le long terme. Or ces commandes publiques annoncées par les pays européens seront-elles encore là dans cinq ans ?

Il faut souligner plusieurs aspects sur le risque qui porte sur ces commandes publiques en particulier pour la France :

1. Chaque pays européen va investir en fonction de deux logiques :

- diplomatique : certains continueront à acheter du matériel américain quoi qu'il arrive

- industrielle : les commandes seront soumises à des impératifs nationaux pour soutenir l’industrie locale.

On peut donc toujours mettre en avant les investissements prévus pour l'ensemble de l'Europe, l'essentiel des retombées pour l'industrie française seront essentiellement issues de la politique nationale et pas seulement européenne ...

2. Quelle confiance peut-on avoir dans les annonces d'aujourd'hui ? L'Europe a toujours été une vraie girouette sur les sujets relatifs à la défense européenne, à la fois en termes de stratégie et d'investissement.

Encore aujourd'hui, un label ESG dans ce domaine est, de fait, quasi impossible (aux côtés de l’alcool, du tabac et des jeux d’argent ...).

Même la France qui a pourtant fait partie des bons élèves en termes d'investissement dans le domaine de la défense n'a pas toujours fait preuve d'une réelle constance (en particulier sous Hollande).

Au lendemain d'un inéluctable traité de paix signé entre l'Ukraine et la Russie dans l'année à venir, ou après un hypothétique effondrement du régime russe dont ils rêvent tous, l'hystérie collective de nos dirigeants européens sera-t-elle encore d'actualité ?

3. Acheter des chars est un investissement qui trouvera toujours des détracteurs acharnés dans notre société. Bien malin est celui capable aujourd'hui de nous dire qui sera au pouvoir en France en 2030 à l'échéance de ce fond d'investissement.  

4. Comment la France compte tenu de son endettement pourra-t-elle financer ces investissements ? Compte tenu de notre niveau d'endettement, il faudra soit augmenter la fiscalité (mais nous sommes déjà champion du monde ce qui plombe nos entreprises), soit trouver des arbitrages au détriment d'autres dépenses ... Mais quels sont les arbitrages que les français accepteront : la justice ? l'éducation ? La santé ? Je ne vous parle même pas des retraites ! Certains sondages montrent qu'une majorité de Français (et j'en fais partie) est favorable aujourd'hui à cette politique de réarmement ... Mais dès que le même sondage pose des questions sur les moyens de financer cette politique, d'ores et déjà, cette majorité s'effondre. Qu'en sera t'il dans deux ou trois ans ?

La France fait déjà aujourd'hui face à un mur de la dette absolument vertigineux ( la question n'est pas son existence mais la distance à laquelle il se trouve et le temps qu'il nous reste avant qu'on se le prenne en pleine figure) et une incapacité depuis 50 ans à apporter la moindre réforme à son modèle social. Comment peut on considérer sérieusement les annonces d'augmentation du budget français de la défense de plusieurs dizaines de milliards d'euros ?

Bref, ce type de financement peut éventuellement être une poule aux œufs d'or. Il présente aussi des risques intrinsèques majeurs ! Et il faudra regarder en détail l'offre qui sera faite et analyser de manière très prudente les engagements sur les commandes à venir. Mais il est fort à craindre que dans la précipitation, nous soyons en train de mettre la charrue avant les bœufs pour participer au développement de nos entreprises !

par LR31 1 avril 2025
par Lignes Droites 13 mars 2025
Lignes Droites soutiendra toutes les candidatures d’union des droites. Bonne chance à David Gerson et à sa future équipe !

par Emmanuel Chaunu 13 mars 2025
par Maxime Duclos, adhérent Lignes Droites 10 mars 2025
Billet d'humeur d'un de nos adhérents,Maxime Duclos :  


En 1997, l’année de ma naissance, le taux de fécondité était de 1,71 enfant par femme, un chiffre déjà bien inférieur au seuil de remplacement des générations, estimé à environ 2,1 enfants par femme, sans que cela signifie pour autant que la parentalité allait de soi. Mais en 2024, les chiffres sont sans appel : 1,62 enfant par femme, et une chute des naissances qui semble inarrêtable. Comment en est on arrivé là ? Et surtout, pourquoi les jeunes d’aujourd’hui ne veulent-ils plus fonder de famille ?

La natalité française a connu une première chute importante après 1972, Mai 68 a profondément transformé la société française, et même si la chute de la natalité après 1972 n’est pas directement causée par ces événements, ils ont joué un rôle dans l’évolution des mentalités et des comportements qui ont ensuite influencé la fécondité. L’entrée massive des femmes sur le marché du travail, l’accès à la contraception et la légalisation de l’IVG en 1975 ont profondément modifié les comportements familiaux. Cependant, après cette période de déclin, la fécondité s’est stabilisée autour de 1,8-2 enfants par femme pendant plusieurs décennies. Depuis 2010, en revanche, la chute est spectaculaire : entre 2010 et 2024, le nombre de naissances est passé de 832 800 à 663 000, soit une baisse de 21,50 %. Un effondrement historique qui ne cesse de s’accélérer, sans qu’aucun véritable sursaut ne semble pointer à l’horizon.

Les raisons sont multiples, mais elles pointent toutes vers une réalité inquiétante : avoir un enfant en 2024 est devenu un choix difficile, parfois même un luxe. Pourtant, il est essentiel d’être honnête avec nous-mêmes : la précarité économique, bien que réelle, n’explique pas tout. Trop de jeunes se cachent derrière cet argument pour justifier un refus d’engagement bien plus profond. Aujourd’hui, nombreux sont ceux qui préfèrent "profiter" avant d’avoir des enfants, cherchant un confort personnel au détriment de la responsabilité collective. Cette mentalité est en partie héritée d’une éducation plus permissive, où les limites ont été repoussées, où la contrainte est devenue un gros mot. Les méthodes pédagogiques modernes, comme Montessori, sont souvent citées comme un progrès, mais elles traduisent aussi un changement de paradigme issu des transformations post-68 : un enfant doit s’épanouir à son rythme, être libre de ses choix, et ne pas être contraint. Résultat ? Une génération qui repousse l’effort, qui cherche avant tout son propre bien-être, et qui voit la parentalité comme une privation de liberté plutôt que comme un accomplissement.

Au-delà de cette évolution sociétale, l’idée même de nation s’efface. Faire des enfants, c’est assurer le renouvellement des générations, maintenir une dynamique économique, préserver un équilibre social. Or, nous vivons dans une société où l’individualisme prime sur l’intérêt collectif. Nous consommons, nous voyageons, nous vivons pour nous-mêmes sans nous soucier des répercussions à long terme. Cette quête incessante de liberté, ce refus des obligations, nous mènent à une impasse. Car moins de naissances, c’est aussi moins de travailleurs demain, une économie qui s’essouffle, et des systèmes de retraite qui s’effondrent. Nous ne voulons plus d’enfants, mais qui paiera alors pour notre vieillesse ?

Peut-on encore inverser la tendance ? Il ne s’agit pas de forcer les jeunes à avoir des enfants, mais de redonner du sens à la parentalité. Il faut retrouver un intérêt commun, réapprendre à voir l’avenir autrement que par le prisme de la jouissance immédiate. Faire des enfants, ce n’est pas seulement une contrainte, c’est une transmission, une continuité, un acte fondateur pour une société. Il faut redonner envie, réhabiliter la famille comme un pilier essentiel du bien-être personnel et collectif, et non plus comme une entrave. Tant que nous resterons enfermés dans cette quête illusoire de liberté absolue, tant que nous refuserons de voir au-delà de notre propre existence, la chute des naissances n’aura aucune raison de s’arrêter. Et avec elle, c’est tout un modèle de société qui s’effondrera.

Sources :

INSEE “Bilan démographique annuel”

INED “Pratiques parentales et enfance"

par Pierre Lellouche 10 mars 2025

"Sans être entendu, je n’ai cessé de répéter depuis avant même qu’elle n’éclate que la guerre d’Ukraine aurait pu être évitée. Qu’elle aurait pu, même, être stoppée dès avril 2022. Qu’au lieu de préparer la « grande offensive » ratée de juin 2023, l’Ukraine et ses alliés auraient dû négocier, avant de se trouver dans une situation bien pire à l’arrivée, comme l’avait prévu, lui aussi, le chef d’état-major des armées américaines, le général Mark Milley, fin 2022."
Une tribune très instructivesur le conflit ukrainiende Pierre Lellouche,spécialiste reconnu en géopolitique:


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