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Irresponsabilité pénale ou irresponsabilité ministérielle ?

  • par Natacha Gray
  • 20 juin, 2019

Nicole Belloubet, Garde des Sceaux, vient de faire part de son intention de fixer le seuil de l’irresponsabilité pénale à treize ans, déclenchant quelques prises de position favorables, notamment de membres du Syndicat de la Magistrature dont on connaît les engagements très à gauche, mais avant tout un torrent de protestations, surtout à droite. 

Qu’en est-il exactement ? L’article ci-dessous fait le point longuement sur l’état très inquiétant de la délinquance des mineurs qui justifiait, jusqu’à présent, un certain consensus sur la nécessité de faire évoluer l’ordonnance de 1945, jugée inadaptée à la situation actuelle, dans le sens d’un durcissement. A contre-courant de la tendance générale, le projet Belloubet se dirige a contrario vers l’irresponsabilité pénale des mineurs de moins de treize ans, dont la part dans la délinquance des jeunes est pourtant en progression inquiétante. Même si dans les faits cette mesure ne va pas changer grand-chose à la situation, un enfant n’allant jamais en prison et les peines prononcées, quand il y en a, étant strictement éducatives, c’est pour beaucoup, sur le plan symbolique, un très mauvais signal, celui d’une impunité renforcée et d’une totale invisibilité de l’acte délictueux, que l’on donne d’une part à de jeunes délinquants souvent récidivistes qui défient déjà en permanence, conscients de ne pas craindre grand-chose, l’autorité parentale, policière, judiciaire, professorale, d’autre part aux réseaux crapuleux qui utilisent déjà de plus en plus fréquemment ces « intouchables » en raison, précisément, de leur impunité.

Pourquoi cet article sur Lignes Droites ? D’une part parce que la droite peut, au moins sur ce sujet précis, se rattraper de la négligence dans laquelle, dans un contexte national entièrement monopolisé par la crise des Gilets Jaunes, elle a laissé adopter en décembre dernier une réforme judiciaire de grande ampleur, votée dans l’indifférence générale, à l’exception des principaux intéressés (collectifs d’avocats, de magistrats, de greffiers dénonçant, entre autres, une Justice déshumanisée, privatisée et ubérisée). Mais au-delà des arguments apportés au moulin de ceux qui se dressent contre le projet Belloubet, il s’agit de pointer en quoi l’évolution envisagée est l’archétype d’une certaine gauche et, en tous cas, le modèle de tout ce que n’est pas, ne doit pas être, la droite. A l’heure où celle-ci, du moins ceux qui dans ses rangs n’ont pas rejoint la majorité présidentielle, cherche aujourd’hui, dans la débâcle électorale, à se définir quelque part entre la République en marche et le Rassemblement national, il est sans doute possible de trouver, au travers de cet exemple éloquent, matière à tracer les contours de ce que la « vraie » droite n’est pas et ne devra jamais être, que ce soit en termes de méthodes, d’idées ou de valeurs. Et de se souvenir, ce faisant, de ses fondamentaux indissociables : liberté, responsabilité, pragmatisme.

Le lecteur qui souhaite trouver matière à comprendre et à se faire un avis sur la question pénale pourra s’informer en parcourant les premiers chapitres (1. Le constat ; 2. Une délinquance aux causes multiples ; 3. … dopée par le sentiment d’impunité ; 4. Un projet irresponsable et à contre-courant).

Celui qui s’intéresse avant tout aux enseignements à tirer pour la droite en reconstruction peut directement se référer au dernier chapitre : 5. De quoi Nicole Belloubet est-elle le nom ?

 

1.   Le constat : la délinquance des mineurs, un fléau en constante augmentation

La délinquance des mineurs, et plus généralement de ceux que les médias appellent pudiquement les « jeunes », même lorsqu’ils n’ont plus l’excuse de minorité, est un fléau en inquiétante augmentation. Ils sont même les principaux responsables des dégradations, agressions, violences et du climat de terreur qui règnent sur certains quartiers de jour et de nuit. Les statistiques (Chancellerie et Infostats Justice) et témoignages de terrain sont sans appel, même si elles sont considérablement minorées par rapport à la réalité: les chiffres officiels ne prennent en effet en compte que les affaires élucidées dont les auteurs ont été identifiés, ce qui ne se prête guère à la délinquance de rue (bandes mobiles, pas toujours identifiables ou refus d’identification de la part de victimes terrorisées par les menaces de représailles…). Encore faut-il qu’une plainte ait été déposée, ce qui exclut, comme d’ailleurs pour les faits de sexisme, d’homophobie, d’antisémitisme, la majorité des délits de petite, voire de grande, délinquance par peur d’une réaction de l’agresseur, certitude d’une démarche que l’on sait d’avance inutile car on ne retrouvera pas les coupables ou parce que l’on sait qu’ils resteront impunis.

Si l’on ne s’attache qu’aux mineurs parmi ces délinquants, le premier constat est qu’ils sont de plus en plus nombreux à commettre des délits, et de plus en plus violents, y compris entre eux. Ils se sont également féminisés. Et ils sont de plus en plus actifs : les faits qui leur sont reprochés ont bondi de plus de 50% en vingt ans, avec une nette accélération ces cinq dernières années. Leurs exactions sont aussi de plus en plus graves : aux « bêtises » traditionnelles (qui ont parfois, surtout en matière d’incendie, des conséquences mortelles!) comme les tags sur les murs, feux de poubelle, vandalisme sur le mobilier urbain, les incendies de voitures, les vols à l’arrachée, le trafic de stupéfiant, se sont ajoutés ce que la Chancellerie nomme des « faits particulièrement graves » et qui, selon les statistiques (sources de 2015) ont bondi de 58% en dix ans : dégradations à grande échelle (destruction de stades, mise à sac d’écoles), cambriolages non opportunistes –i.e programmés-, vols avec armes, généralement un couteau même si les armes à feu circulent aussi dans les zones de non-droit, augmentation significative des violences physiques non crapuleuses (en clair , les coups et blessures dits « gratuits »), les agressions sexuelles qui concernaient déjà, il y a quatre ans, 21% des mineurs interpellés pour des délits , et même des crimes (vengeances et assassinats entre adolescents pour un regard, une rivalité amoureuse, une dispute, une volonté d’appropriation d’un bien…). En 2019, 57% des infractions commises par les mineurs sont des atteintes violentes aux personnes !

Ils sont aussi de plus en plus jeunes : dans ce contexte d’explosion de la délinquance des mineurs, celle qui touche les moins de 13 ans augmente plus rapidement que dans les autres tranches d’âge. Si l’on cherche par exemple sur Internet la liste des écoles incendiées ou vandalisées, on tombe sur des listes interminables à la lecture desquelles on apprend que les auteurs, une fois identifiés, se révèlent être souvent des jeunes de 9 à 13 ans. C’est pourquoi de nombreux maires ont été contraints de mettre en place des couvre-feux pour les mineurs (comme celui de Marmande en octobre dernier), le dernier en date étant celui de Mazingarbe (juin 2019), près de Lens, explicitement destiné à empêcher les enfants de moins de 13 ans de traîner dans les rues entre 23h et 6 h du matin et mettre fin au climat de terreur dénoncé par les habitants (violences physiques, vols, feux de poubelles, mobilier urbain dégradé, représailles en cas de résistance…). Ajoutons que les très jeunes, en raison de leur impunité pénale, sont notamment utilisés par les dealers ou des réseaux pour le trafic de stupéfiant ou les vols.

 

2.   Une délinquance aux causes multiples

Il n’est pas question ici de s’enfoncer dans le maquis des causes de cette augmentation exponentielle de la délinquance des jeunes, et notamment des très jeunes, qui s’inscrivent d’ailleurs d’une part dans un constat d’ensauvagement de la société française, d’hystérisation des rapports entre individus dont ces enfants et adolescents violents ne sont, finalement, que le reflet, d’autre part dans la multiplication des zones de non-droit, « territoires perdus de la République » où enfants et pré-adolescents sont largement utilisés par des réseaux crapuleux.

 Emissions violentes, jeux-vidéos, réseaux sociaux, sexualité dépersonnalisée et ostentatoire, tout concourt à banaliser la violence voire l’éradication de celui qui gêne. L’enfant n’est plus un enfant : grâce aux films, aux jeux, à Internet, il connaît ses droits, qui sont immenses par rapport à ses devoirs, la loi, le moyen de la contourner, il sait et voit la violence du monde, à commencer celle d’autres enfants-soldats médiatisés que certains prennent comme modèles, il n’ignore rien de ce que l’on appelait « la vie », notamment en termes de sexualité, d’image stéréotypée de la virilité ou de la femme, et il tente à son tour de s’y conformer.

Les flux de migrants que la République n’intègre ni n’assimile plus, faute de moyens d’un côté, d’une réelle volonté d’assimilation pour certains de l’autre, ont ajouté un nouveau paramètre, surtout lorsqu’il s’inscrit, comme dans les autres cas, dans un phénomène de bande et d’affirmation de soi face au groupe.

Ces jeunes, notamment dans les quartiers dits difficiles, s’ils ne tombent pas d’eux-mêmes dans la délinquance, par imitation, envie d’appropriation, problème psychologique, sont de plus en plus sollicités par les grands frères et des bandes organisées, voire par de véritables réseaux crapuleux dont certains donnent leurs ordres depuis l’étranger car l’enfant de moins de 13 ans ne peut être poursuivi pénalement, ni être mis en garde à vue. Un article récent du Figaro témoignait du phénomène des « mineurs marocains » (dont très peu sont marocains, environ 1 sur 6, et encore moins sont réellement mineurs), qui agissent en bande au cœur de certaines grandes villes qu’ils écument (vols avec violence, agressions au couteau), ne parlant que peu le français mais parfaitement au courant de leurs droits et de leur impunité « en tant que mineurs », qu’ils récitent comme une fiche apprise par cœur, probablement briefés à l’avance par les personnes qui les manipulent et les utilisent au sein de ces filières organisées. Le même phénomène est connu depuis longtemps avec les enfants liés à des réseaux de Roms d’Europe de l’Est qui les envoient sur des vols à l’étalage, à l’arrachée, à la roulotte.

Il faut également prendre en compte l’islamisme radical qui, dans certains quartiers, en liant habilement les trafics illégaux et la question identitaire, justifie les agressions contre des mécréants et dresse des jeunes esprits manipulables contre la société française, et, au-delà, sa législation et ceux qui sont chargés de faire respecter les règles.

Dans les mêmes quartiers mais également dans des zones plus huppées, sont également à considérer l’effondrement des valeurs et le désengagement de parents dépassés ou négligents qui se reposent sur l’Ecole qui n’instruit plus mais est censée « éduquer » leurs gosses et pallier les carences parentales. Sauf que cette mission-là, l’’Ecole-nounou n’est plus en mesure de l’exercer correctement non plus.

Car à l’amont de la délinquance juvénile, on trouve évidemment l’échec de l’Education Nationale où les enseignants, dépouillés de toute autorité, voire discrédités et moqués, souvent méprisés et calomniés, longtemps soumis aux théories pédagogistes qui avaient envahi cabinets ministériels et Rectorats et qui dissimulent l’impuissance sous le beau nom de « bienveillance » (ne pas punir, ne pas contrarier, ne pas ennuyer l’élève, l’amuser, ne pas lui demander d’effort et surtout lui éviter toute frustration), n’ont plus les moyens d’instruire et encore moins d’éduquer des enfants-roi à qui l’on a donné tous les droits sans jamais exiger d’eux aucun devoir.

Le sentiment d’impunité s’acquiert tôt, de la famille démissionnaire ou contaminée par la bienveillance et l’égalitarisme (l’enfant est l’égal de l’adulte) à l’Ecole désarmée où, à l’inverse de leurs usagers, les enseignants sont désormais systématiquement soumis, par les parents et leur administration obnubilée par le « pas de vagues », à la « présomption de culpabilité ». Et c’est bien là que réside, dans leur impunité, et le fait qu’ils en ont parfaitement conscience, le principal problème qui empêche de regarder en face la question de la délinquance des mineurs.

 

3.   Une délinquance dopée par le sentiment d’impunité.

A dire vrai cette impunité, plus qu’un sentiment, est une réalité juridique dont les conséquences sont désastreuses.

La majorité pénale est fixée à 18 ans, âge à partir duquel les prévenus sont jugés selon des procédures de droit commun. Pour les mineurs, depuis l’ordonnance de 1945, les infractions, voire crimes et délits, sont jugés selon une procédure spécifique par des juges et tribunaux pour enfants. Cette Justice des mineurs privilégie les réponses éducatives à l’action pénale, en d’autres termes c’est une sorte d’action sociale judiciarisée qui considère le délinquant comme une victime à rééduquer. Et pour les moins de 13 ans, l’incarcération est impossible et ils ne peuvent pas être mis en garde à vue. Ceci dit, pour les plus de 13 ans, la détention, généralement provisoire, reste également une mesure grave et exceptionnelle.

Il n’y a pas, pour l’instant, d’«irresponsabilité pénale » pour autant: un juge peut aujourd’hui mettre l’enfant en examen et examiner les faits en fonction de la capacité de discernement du jeune délinquant que des spécialistes et lui-même sont chargés d’évaluer (et que la plupart des experts situent entre 7 et 8 ans) . Avant dix ans la sanction consiste exclusivement en mesures éducatives : remise aux parents, services d’assistance à l’enfance, placement dans un établissement spécialisé…. Entre 10 et 13 ans des sanctions peuvent s’appliquer : interdiction de fréquenter certaines personnes, travaux scolaires, confiscation d’objets, stages de formation civique …. Entre 13 et 18 ans des peines plus lourdes sont possibles, dont la prison qui reste une mesure très rarement appliquée, ne serait-ce que faute de moyens (voir ci-dessous).

L’année dernière on a ainsi pu voir un juge mettre en examen un enfant de dix ans, coupable d’avoir volontairement incendié une tour à Aubervilliers et qui avait causé le décès d’une mère et de ses trois enfants. La sanction a été une mesure d’éloignement. Cette sanction peut paraître dérisoire mais elle n’a été possible, justement, que parce qu’il n’y a pas à ce jour d’irresponsabilité pénale des mineurs.

 

Le problème toutefois est que même les mesures éducatives (sanctions que l’on peut considérer comme « soft ») sont rarement mises en œuvre lorsqu’elles sont prescrites. Parfois même le délinquant en est exempté et ressort avec un énième rappel à la loi. Pour les vols simples, c’est le cas 7 fois sur 10, même en cas de récidive : c’est en toute impunité que le jeune délinquant peut ainsi collectionner ces mises en garde répétées, épées de Damoclès purement fictives, qui deviennent des trophées auprès de ses camarades. Il faut voir dans cette clémence certes la marque de l’idéologie partisane de certains juges laxistes qui se contenteront d’admonestations sans lendemain (dont les prévenus se contrefichent), mais plus souvent encore la conséquence d’un dramatique manque de moyens. En novembre 2018, 15 magistrats du Tribunal pour enfants de Bobigny lançaient un véritable signal d’alarme et appel au secours dans une tribune publiée dans Le Monde : ils y expliquaient que, faute d’être appliquées, les mesures qu’ils prennent restent « fictives » ; il dénonçaient la dégradation accélérée des dispositifs de protection de l’enfance, pointaient des délais de prise en charge « inacceptables » pour les mesures d’assistance éducative (900 familles désespérées étaient alors en attente), le manque de personnel, le sous-effectif des éducateurs au département ou dans les milieux associatifs, et même chez les greffiers du Tribunal totalement submergés ; ils prévenaient que cette impunité de fait provoquerait à l’âge adulte davantage de passages à l’acte criminel faute de rééducation par un suivi éducatif ou la possibilité d’un placement.

Cette insuffisance des moyens constitue donc un véritable casse-tête pour éducateurs, enseignants et policiers qui s’évertuent à faire respecter la loi à des jeunes parfaitement conscients qu’ils ne craignent rien. Témoignage confirmé l’autre jour à la radio par une mère dont l’enfant aujourd’hui majeur est tombé dans la délinquance depuis l’âge de douze ans. Cette femme criait sa colère et son désespoir : depuis des années elle avait frappé à toutes les portes pour obtenir de l’aide, en vain, que ce soit en raison d’une législation inadaptée (pas de possibilité de réponse pénale), de délais trop longs pour espérer une aide par les structures éducatives débordées, du manque de psychologues, du refus d’examiner la demande parentale de lui infliger au moins des travaux d’utilité générale, de la violence d’un mineur baraqué qui menace physiquement ses parents, éclate de rire devant les policiers en répétant qu’il ne risque rien en tant que mineur, qui n’a en 6 ans écopé que d’un seul rappel à la loi mais qui est allé jusqu’à porter plainte au commissariat au nom des droits de l’enfant lorsque son père, ne sachant plus comment lui faire entendre raison, a fini un jour par lui donner une claque.

 

Tout ceci entretient un sentiment, pire une certitude, d’impunité totalement délétère. Comme précisé plus haut, cela commence très tôt, dès l’école maternelle. Car ces jeunes se savent pratiquement intouchables, eux que l’enseignante et essayiste Barbara Lefebvre appelle la génération « j’ai le droit » : ils connaissent à l’école l’interdiction pour l’adulte de les toucher, de leur répondre, de les frapper, voire même de se défendre, usent fréquemment avec perversité de la provocation, voire de l’agression, puis de l’inversion accusatoire qui mettra en cause la parole de l’enseignant ou du policier (qui ont commencé, qui n’avaient pas qu’à les poursuivre, ou à les empêcher de …) et ils récitent leurs droits sitôt qu’ils se retrouvent dans la position de l’accusé. Il y a quelques années les chiffres de la Chancellerie montraient ainsi qu’un délinquant mineur de moins de 13 ans présentait 1,6 fois plus de risques de repasser à l’acte qu’un jeune condamné de 15 à 25 ans, et 2,3 fois plus qu’un délinquant condamné entre 30 et 39 ans. En clair, plus l’impunité et les risques sont réduits, plus on recommence. C’est cette impunité des mineurs qui est précisément utilisée par réseaux et filières pour accomplir leurs basses œuvres.

C’est pourquoi, depuis une vingtaine d’années un consensus s’était établi sur le fait que l’ordonnance de 1945, qui privilégiait des mesures éducatives plutôt que des réponses pénales, devait être profondément revue et modifiée et ne pouvait l’être que dans un sens qui amplifierait le répressif, aujourd’hui quasiment absent, au détriment de l’éducatif, qui ne fonctionne plus sur les générations nouvelles, réfractaires à l’autorité, sur des mineurs violents et parfaitement conscients de ce qu’ils font et de ce à quoi ils s’exposeraient s’ils étaient majeurs. Beaucoup réclamaient même l’abaissement à 16 ans, voire moins, de la majorité pénale à partir de laquelle des crimes et délits de droit commun sont jugés selon une procédure de droit commun et en encourant des sanctions de droit commun. Plusieurs projets de durcissement de la loi de 1945 ont ainsi vu le jour. Et même des réalisations, comme les Tribunaux correctionnels pour les mineurs récidivistes de 16 à 18 ans créées en 2011 mais supprimés, malgré une efficacité reconnue, dès 2013 par la Garde des Sceaux Christiane Taubira (suppression effective 2017).

 

4.   Un projet irresponsable et à contre-courant !

Et voilà que dans ce triple contexte (la hausse inquiétante de la délinquance des moins de 13 ans, en particulier sur des faits graves ; la quasi impossibilité de la juguler compte tenu d’une législation inadaptée et d’un sentiment d’impunité de la part des fautifs ; la réflexion collective menée sur le durcissement de l’ordonnance de 1945), la Ministre de la Justice annonce dans les médias un projet personnel, déjà présenté en novembre et qui avait provoqué une levée de boucliers dans les milieux spécialisés, concocté sans concertation avec les parlementaires, visant à fixer cette fois le seuil de l’irresponsabilité pénale à 13 ans. Loin d’aller vers davantage de répression, comme demandé par de nombreux acteurs, on se dirige donc vers une dé-judiciarisation des délits, y compris les plus graves.

Officiellement, on avance qu’il faut se mettre en conformité avec la CIDE (Commission Internationale des Droits de l’Enfant) et avec les recommandations des experts de l’ONU qui demandent à ce que soit retenu un âge butoir.

Dans ce cas pourquoi 13 ans ? Les psychologues fixent l’âge du discernement, sauf cas particulier étudiés au cas par cas, entre 7 et 8 ans. Pour l’âge de responsabilité pénale, la Grèce a retenu 7 ans, l’Angleterre, le Pays de Galles, la Suisse 10 ans. Seules l’Espagne, le Portugal (16 ans) et l’Allemagne (14) sont au-dessus. Généralement il apparaît que cet âge a été fixé dans les différents pays en tenant compte du terrain et des réalités de la délinquance juvénile. Quelle réponse apportera-t-on aux enfants de moins de 13 ans qui feront bêtise sur bêtise si la justice n’intervient plus ? Pense-t-on les orienter vers l’ASE (Aide sociale à l’Enfance) et vers les services sociaux des départements déjà surchargés et exsangues ?

            Pourquoi maintenant ? Comme l’ont déjà fait remarquer en novembre les parlementaires, députés et sénateurs, dont des commissions travaillent sur le sujet depuis des mois, alors que la Garde des Sceaux manifestait son intention de faire passer ces mesures de façon unilatérale par ordonnance, il y a « non-urgence ». Quel intérêt y a-t-il donc pour jeter ainsi sur la place publique un sujet d’experts que l’on sait clivant et que rien n’oblige à précipiter ? Comme pour la PMA, ne s’agit-il pas pour la Garde des Sceaux d’une volonté égotique de marquer la Justice de sa réforme mais en même temps d’une énième manœuvre politique pour détourner opinion des autres mesures impopulaires ? On sait que les questions sociétales sont le meilleur outil pour faire en sorte que les Français se déchirent et se polarisent sur des débats clivants, même lorsque ceux-ci ne concernent qu’une poignée d’individus et, par conséquent, qu’ils délaissent les autres questions.

            Un autre argument avancé est le besoin de réduire le délai entre la faute et le traitement de la faute. En effet les délais sont longs (en moyenne huit mois) entre la constatation des faits et la décision d’un Tribunal. Le prévenu, souvent, n’a plus véritablement le souvenir de sa faute (surtout si, récidiviste, il a ajouté plusieurs délits entre temps), ce qui lui donne un sentiment d’incompréhension, voire d’injustice. Découpler ainsi pénal (qui disparaîtrait) et réponse éducative permettrait (en théorie) de réduire ce délai. En théorie car il faut qu’il y ait cette réponse éducative et l’on voit qu’aujourd’hui elle est déjà souvent, presque systématiquement, « oubliée » faute de pouvoir être appliquée. Au-delà du fait que pour de nombreux magistrats ce délai est au contraire nécessaire (examen des faits, préparation de la défense mais également temps nécessaire pour la victime pour se remettre, éventuellement s’éloigner, recherche de la meilleure solution éducative, puisqu’il n’en est pas de pénale stricto sensu), on se rend compte qu’une fois encore, pour ne pas voir la maladie, on casse le thermomètre, alors qu’il faudrait au contraire renforcer les moyens de la Justice des mineurs, et des structures éducatives qui interviennent dans le traitement de la délinquance (sanction ou prévention) si l’on veut réduire ledit délai. Pas faire disparaître purement et simplement la possibilité d’intervenir ! Effectivement s’il y a irresponsabilité pénale, il n’y a plus de jugement, donc plus de sanction, donc la question du délai ne se pose plus. Il fallait y penser !

Mais, au-delà, il y a cette insupportable culture de l’irresponsabilité, de l’inversion de culpabilité et de la culpabilisation de l’autre portée par une certaine gauche bien-pensante, droitdelhommiste, pédagogiste et donneuse de leçons dont la Ministre de la Justice est l’incarnation: le coupable, c’est l’adulte, la société, ou celui qui possédait ce que l’enfant n’avait pas. Le mineur délinquant n’est considéré que comme un « enfant en danger ». En danger pour lui-même, il l’est assurément. Mais il est aussi, et même avant tout, un danger pour autrui. Quant au qualificatif d’enfant, l’est-on encore totalement, au-delà de l’âge que mentionne l’état civil, quand on traîne la nuit à 3h du matin en bandes, que l’on incendie volontairement les biens d’autrui, que l’on agresse sexuellement un autre enfant, que l’on programme des guets-apens parfois avec intention de tuer, que l’on parle de sexe et de virilité comme un adulte et que l’on récite des fiches législatives prouvant que l’on est parfaitement conscient de l’absence de risques encourus ? Sans compter que les jeunes d’aujourd’hui présentent souvent de nos jours, très tôt, un physique et un comportement d’homme ou de femme, du moins une attitude en conformité avec les stéréotypes véhiculés par les médias !

Alors certes on trouvera toujours, comme pour toute cause, des experts, ici des psychologues de l’enfance, pour valider la cause que l’on prétend juste, souvent déconnectés du terrain, comme les pédagogistes dans l’Education nationale dont on a pu constater les effets pervers de leurs théories bienveillantes. A l’exception des satisfecits prodigués au projet par des membres du Syndicat de la Magistrature, que l’on sait très à gauche et souvent accusé d’obéir à des intentions plus militantes qu’à des considérations juridiques, les réactions politiques, judiciaires, éducatives au projet Belloubet, en novembre comme ces jours-ci, sont majoritairement hostiles, voire scandalisées et inquiètes. La plupart rejoignent au moins la Garde des Sceaux pour reconnaître que toute transgression implique une réaction la plus rapide possible. Mais aucun ne propose de supprimer la responsabilité pénale pour autant, juste de trouver les moyens, qui sont avant tout financiers, de réduire les délais entre le délit et la réaction judiciaire.

Il ne s’agit évidemment pas de mettre des enfants en prison. A moins de 13 ans, aujourd’hui, ils n’y vont pas, et les réponses, quand toutefois elles existent, sont uniquement éducatives. Mais même plus âgés, même majeurs, ils y vont rarement. Certes ces enfants sont des « victimes », mais il ne faut pas oublier qu’ils sont avant tout coupables de transgressions et que, comme le montrait déjà un rapport alarmiste du Sénat en 2002, un grand nombre de leurs victimes sont d’autres mineurs, qu’il s’agit de protéger aussi et dont la résilience dépend aussi de la reconnaissance de la culpabilité de l’agresseur et d’une forme de sanction. Si on veut les faire progresser, leur redonner des valeurs citoyennes, les faire « grandir », il serait irresponsable de leur enlever leur part de responsabilité. Lorsque l’on fuit la police, que l’on fait tout pour dissimuler ses actes, que l’on prétend, même pris sur le fait, n’avoir aucune responsabilité, que l’on ment sur son identité et son âge, c’est que l’on est conscient d’avoir mal agi et de s’exposer à une sanction, ne serait-ce que parentale. Pourquoi la société ne serait-elle pas habilitée à s’autoriser, pour se défendre et se protéger, ce que tout parent responsable est incité à faire devant les désobéissances de ses enfants : interdire, fixer des limites, avertir, menacer de punition, puis punir en cas de transgression ? La menace et la certitude que la punition aura lieu, l’expérience aussi si l’on a déjà été sanctionné, suffisent d’ordinaire à dissuader l’enfant intelligent de franchir la ligne rouge qu’il connaît parfaitement. A contrario les parents qui sont en permanence dans l’avertissement sans passage à l’acte, la renonciation, la discussion d’égal à égal avec leur enfant, sont généralement débordés. Pourquoi cette exigence de responsabilisation de l’enfant ne s’appliquerait-elle pas hors de la sphère parentale, dans la Justice ?

Pour les éducateurs, les parents d’enfants délinquants, les enseignants, les policiers, il s’agit donc d’un très mauvais signal qui fera des primo-délinquants déclarés irresponsables pénalement, des multirécidivistes puis de véritables caïds à 18 ans, habitués à l’impunité. Car le sentiment d’impunité des jeunes déviants n’en sera que davantage renforcé. En outre cela risque de faire tomber plus encore les très jeunes, désormais intouchables pénalement, dans le réseau de la délinquance.

 

5.   Mais de quoi Nicole Belloubet est-elle le nom ?

Elle représente assurément une certaine gauche, bien présente dans le gouvernement Philippe, tant sur le plan des méthodes que des idées.

Elle est l’archétype de cette gauche doctrinaire qui manque de pragmatisme, celle qui ne part jamais du réel mais de ses idées, qui plaque sur des réalités éprouvantes des concepts totalement inadaptés et qui tente ensuite de faire entrer le réel de force dans la doxa. Elle représente le gauchisme culturel dominant depuis mai 1968, qui défend une culture de l’irresponsabilité, de l’inversion de culpabilité, du procès d’intention et de l’excuse victimaire. Son irénisme, sa bonne conscience sur le dos des victimes, malheureusement ne colle plus, et de moins en moins, avec l’évolution de la société, des nouvelles générations et de ces « enfants » qui, justement, quittent l’enfance de plus en plus tôt.

 

Irresponsable parce que déconnectée de la réalité, l’ancienne rectrice de l’académie de Toulouse laisse transparaître dans ce projet une idéologie à la fois gauchiste et pédagogiste, une naïveté partisane et une vision compassionnelle de la Justice que l’on retrouve aussi à l’œuvre dans le Syndicat de la Magistrature. On peut y lire également le typique aveuglement de classe, celui des privilégiés qui n’ont jamais été confrontés à la délinquance violente, généralement en bandes et qui prennent pour des « fachos » sans cœur et des bourreaux d’enfants les gens qui osent réclamer davantage de sévérité (au moins un peu plus qu’un rappel à la loi) pour des voyous, même en culotte courte… Contrairement à ce que croit cette gauche, la sévérité n’est pas le totalitarisme et la liberté n’est pas celle de tout se permettre ni l’impunité. Parler de sécurité n’est pas antidémocratique, garantir celle des personnes et des biens est même la première mission de l’Etat.

 

Mais il y a évidemment une autre raison, qui tient du court-termisme, de l’électoralisme et de petits calculs budgétaires et d’une forme d’irresponsabilité ministérielle. La raison majeure de la mansuétude de la justice, surtout de gauche, envers les « jeunes », mineurs ou pas, tient en effet à la rencontre entre une idéologie compassionnelle et l’insuffisance des moyens : difficultés des services de police, limités juridiquement ainsi qu’en termes d’effectifs et de moyens face à des jeunes prêts à se victimiser, à chercher l’affrontement ou la blessure puis à hurler aux violences policières ; insuffisances de la Justice, également en termes de moyens mais aussi en raison d’une législation devenue inadéquate ; manquements des services d’accompagnement (pas assez de psychologues, de structures adaptées…).

Ne pas poursuivre des mineurs de plus de 13 ans ou de jeunes majeurs, c’est également lutter contre la surpopulation carcérale que l’on ne s’est pas donné les moyens de réduire autrement. Rappelons que sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy avait été lancé un plan de rattrapage dans la construction de prisons que Christiane Taubira s’est empressée d’annuler dès son arrivée place Vendôme. Son successeur, Jean-Jacques Urvoas, en homme d’Etat soucieux de la continuité de la fonction au-delà des alternances politiques, avait budgétisé avant son départ et pour son successeur un peu moins de la moitié des places de ce qui était jugé urgent (soit 30 000 places sur les 75 000 à construire), plan à nouveau annulé par N. Belloubet, E.Macron annonçant qu’on en construirait finalement…9000 ! L’argent prévu a certainement été utilisé pour renflouer les caisses trop rapidement entamées par les premiers cadeaux fiscaux du gouvernement.

 

Comme s’était évertué à le faire François Hollande par simple esprit partisan, il s’agit aussi pour cette gauche revancharde, intolérante et manichéenne de détruire ce qui marche parce que cela a été mis en place par les adversaires politiques. Ainsi en fut-il de la défiscalisation des heures supplémentaires, ou sur le plan judiciaire du « plan prisons », et cela à deux reprises, par Ch. Taubira puis par N. Belloubet, la première ayant de surcroît supprimé, entre autres, par une simple circulaire et sans concertation, comme mentionné ci-dessus, les tribunaux correctionnels pour les mineurs récidivistes de 16 à 18 ans créés en 2011.

Il s’agit également d’une manœuvre désormais parfaitement rodée : dès qu’il y a difficulté en vue pour le gouvernement, cette gauche, dont N. Belloubet a toujours fait partie sur son aile la plus dure, sort du chapeau telle ou telle réforme sociétale qu’elle sait clivante et qui occupera la scène médiatique et les débats pendant que le « reste » passera plus facilement. Cela s’accompagne, comme de bien entendu, d’un discours catastrophiste ou prétextant l’urgence, et d’une rhétorique compassionnelle, doublée de procès d’intention, qui fait passer toute critique du projet pour un manque de bienveillance, voire une tendance autoritaire.

La méthode employée également est révélatrice : il y a les sachants, le camp du Bien, qui sait et peut imposer ses décisions à tous puisque cela sera dans l’intérêt de ceux que l’on présente comme des victimes. Ces tentations totalitaires ne sont pas nouvelles. En novembre les parlementaires, qui travaillaient de longue date dans deux commissions, au Sénat et à l’Assemblée Nationale, sur la question de la prévention et du traitement de la délinquance des mineurs, ont eu la désagréable surprise de se voir présenter les projets de réforme de la Justice sans avoir été consultés, dans une démarche verticale et autoritaire top-down, modifications qui devaient leur être imposées par ordonnances et sur lesquelles ils n’étaient appelés qu’à donner un avis. Les événements concomitants liés à la fronde des Gilets Jaunes ont néanmoins différé l’actuel projet. Echaudée par les réactions d’alors, sa conceptrice le remet aujourd’hui sur la table, de façon plus souple, puisqu’on donnera cette fois aux parlementaires du temps pour le discuter, voire proposer des amendements.

Comme d’habitude à gauche, quand il y a un problème on casse le thermomètre. Cela commence dès l’école, que Belloubet a eue en charge dans l’Académie de Toulouse : on ne sait plus gérer des enfants de plus en plus agités, réfractaires à l’autorité ? On invente le concept de classe vivante (certains inspecteurs allant même aujourd’hui jusqu’à sanctionner les enseignants « à l’ancienne » qui tiennent trop leur classe !). On n’écoute plus le Maître, on est incapable de se concentrer ? On met en œuvre la classe inversée, où l’élève devient le professeur. Il y a du bordel ? On développe le concept de « bruit pédagogique ». De plus en plus d’enfants présentent des lacunes immenses en langue française et ne comprennent plus le sens des mots. On allège par conséquent les programmes de français, on simplifie la grammaire, on valorise l’oral, on enjoint de ne plus sanctionner l’orthographe, on réécrit la littérature jeunesse en expulsant adjectifs compliqués, adverbes, et temps du passé, tout en ayant au préalable jeté aux oubliettes les textes littéraires classiques jugés exigeants pour les remplacer par une sous-littérature correspondant aux goûts et au vocabulaire, aux tics de langage de jeunes illettrés. Il faut également saper l’autorité du professeur qui ne pourra plus sévir. Si l’on ne sévit plus, c’est qu’il n’y a pas de problème. Circulez, il n’y a plus rien à voir.

 

La suite est dans la même logique. On ne sait pas traiter la délinquance des mineurs ? On fait alors en sorte qu’on ne puisse plus parler de délinquance des mineurs. Pénalement irresponsables, ces mineurs feront des « bêtises », de plus en plus graves, de plus en plus nombreuses, de plus en plus violentes, mais elles seront désormais invisibles car volontairement invisibilisées, hors statistiques. Rappelons-nous que cette gauche, la gauche en général d’ailleurs, est nominaliste : seul existe ce que l’on peut nommer. Ce que l’on ne nomme pas n’existe donc plus. Inversement, en mettant un nom sur ce qui n’est pas (facho, populiste, danger, urgence …), on donne corps et réalité aux fantasmes et procès d’intention.

 

Qu’on ne prétende pas que Macron est à droite. Il le devient partiellement sur le plan économique mais il est pleinement de gauche sur le plan sociétal, à l’image de la ministre de la Justice qui semble une incarnation de cette gauche doctrinaire et déresponsabilisante. Aujourd’hui, dans la débâcle actuelle et l’effacement de ce qui pourtant se situe quelque part entre la République en marche et le Rassemblement National, beaucoup se demandent ce qu’est la droite, si ceux qui s’en réclament peuvent encore parvenir à se rassembler sur des fondamentaux communs en dépit de sensibilités différentes. Il n’est sans doute pas facile de dessiner les contours de ce qui reste à reconstruire. Mais comme dans toute définition, il est toujours possible de commencer par cerner une notion en éliminant ce qu’elle n’est pas. Et la droite n’est pas, ne doit pas être, tout ce qui a été décrit ci-dessus : peu pragmatique, doctrinaire, déconnectée du terrain, irresponsable, victimaire, dans une démarche autoritaire top down qui fait fi de la concertation, obsédée par la table rase, droitdelhommmiste et bien-pensante. Et s’il y a deux notions inséparables qui la caractérisent mais que la gauche ne sait pas conjuguer, c’est bien d’abord la liberté, dans le sens que lui donnaient les philosophes des Lumières, limitée pour chacun à l’endroit où commence celle du voisin, balisée par des limites et des sanctions, dans l’acceptation des règles du jeu collectif qui garantissent les droits, la sécurité, l’autorité de ceux qui en sont les dépositaires. Le second principe est celui de la responsabilité, qui devrait être le quatrième pilier, invisible, du Temple républicain. Et la seule méthode possible doit rester le pragmatisme, ancré dans la réalité et dans l’écoute des personnes concernées, loin de tout dogmatisme. La gauche part des idées, la droite doit s’ancrer sur le terrain et élaborer des solutions à partir de ses constatations. Devant les bêtises dangereuses de la gauche doctrinaire et déconnectée des réalités, la droite sait au moins ce qu’elle ne doit pas devenir et de quoi elle ne doit, en aucun cas, se montrer complice.

 

Annexes

L’ ordonnance n° 45-174 du 2 février 1945 relative à l'enfance délinquante ainsi que ses principales modifications jusqu’en 2019 (il y en a eu 39)


 https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=LEGITEXT000006069158

 

L’article 122.8 sur la responsabilité pénale pour les mineurs capables de discernement (2002) . En résumé, les mineurs capables de discernement sont pénalement responsables, sans limite d’âge même si en principe, les mineurs âgés de moins de 10 ans sont considérés comme irresponsables.https://www.legifrance.gouv.fr/affichCodeArticle.do?idArticle=LEGIARTI000006417222&cidTexte=LEGITEXT000006070719

 

Comparaison : le droit pénal des mineurs en Europe

http://www.justice.gouv.fr/europe-et-international-10045/etudes-de-droit-compare-10285/le-droit-penal-des-mineurs-en-europe-12987.html

 

Loi du 23 mars 2019 de programmation 2018-2022 et de réforme pour la justice

https://www.vie-publique.fr/actualite/panorama/texte-discussion/projet-loi-programmation-2018-2022-reforme-pour-justice.html

 

La CIDE (Convention Internationale des Droits de l’Enfant), qui demande à ce que les pays signataires fixent un âge butoir pour la responsabilité pénale. https://www.vie-publique.fr/focus/decrypter-actualite/convention-internationale-droits-enfant-cide-1989.html

Le Tribunal correctionnel pour mineurs (2012-2017)

https://fr.wikipedia.org/wiki/Tribunal_correctionnel_pour_mineurs

 

Chaîne pénale (simplifiée) pour les mineurs http://www.justice.gouv.fr/art_pix/chainepen.pdf

 

par Tugdual Denis 5 mars 2025

“Je veux, aujourd’hui, simplement faire partager mes convictions sur l’urgence vitale d’un effort de redressement national.”

Une longue interview de François Fillon à lire dans Valeurs Actuelles
par Alexis Feertchak (Le Figaro) 25 février 2025
L'histoire fort instructive du rôle et des prérogatives du Conseil Constitutionnel à lire dans le Figaro :


"À l’origine, l’institution était un outil de contrôle du Parlement, mais il s’est progressivement octroyé le rôle d’un producteur de droit, quitte à entrer en concurrence directe avec le législateur. L’histoire des sages de la rue de Montpensier est celle d’une révolution politico-juridique.

Le 13 mars 1959, le nouveau Conseil constitutionnel tenait sa première séance dans une « remarquable indifférence » , racontait en 2014 son président, Jean-Louis Debré, fils de Michel Debré, l’ancien premier ministre de De Gaulle, qui fut le véritable père de l’institution de la rue de Montpensier, bien plus que le Général, qui n’avait pas l’âme d’un juriste. La presse préférait alors s’amuser du nom de son premier président, Léon Noël, qui formait un palindrome.

La figure de style était loin de résumer la révolution juridique qui se profilait à bas bruit : la loi, toute-puissante depuis la Révolution française, tombait de son piédestal puisqu’un juge était dorénavant chargé de contrôler sa conformité à la Constitution. Certes, il y avait eu sous la IVe République un embryon de « comité constitutionnel », mais, avec la Constitution du 4 octobre 1958, le « contrôle de constitutionnalité » faisait son entrée en force au cœur d’un État légicentriste : comme le résume le Conseil constitutionnel lui-même dans une décision du 23 août 1985, la loi votée par le Parlement n’exprime la volonté générale que dans le respect de la Constitution.

Cette limitation peut sembler anodine, mais, au pays de Montesquieu, la loi est sacrée et ne se juge pas. Dans le livre XI de De l’esprit des lois , le philosophe procède à une implacable démonstration : « Si (la puissance de juger) était jointe à la puissance législative, le pouvoir sur la vie et la liberté des citoyens serait arbitraire puisque le juge serait également législateur […] Puisque les juges de la nation ne sont que la bouche qui prononce les paroles de la loi, des êtres inanimés, ils n’en peuvent modérer ni la force ni la rigueur. »

Dans l’éventualité d’un silence de la loi, c’est au législateur seul de parler. En 1936, le Conseil d’État, dans son arrêt Arrighi, refusa d’écarter un règlement pris en application d’une loi qui aurait été contraire à la Constitution. Ce n’était pas de son ressort, la loi faisait écran. « Si large qu’ait été l’extension des pouvoirs du juge dans l’interprétation de la loi, elle ne saurait aller jamais jusqu’à priver de force un acte législatif » , expliquait le commissaire du gouvernement Roger Latournerie.


«Remarquable indifférence»

La chose paraît si abstraite qu’on imagine mal qu’elle fasse l’objet de disputes passionnées. Et, pourtant, en 1921, l’ouvrage d’Étienne Lambert, Le Gouvernement des juges , fit grand bruit : les Français y découvrirent le modèle américain de la Cour suprême, dont l’auteur montrait la toute-puissance. Le débat a agité l’Angleterre voisine depuis le XVIIIe siècle. Déjà, sir William Blackstone, contemporain de Montesquieu, vantait la figure d’un juge qui serait un « oracle vivant » , bien plus créateur de droit que s’il était seulement la « bouche de la loi ».

La révolution qui commence en 1958 ne cesse depuis de gagner en ampleur, toujours dans la même « remarquable indifférence ». Tout juste polémique-t-on quand un membre du Conseil constitutionnel s’exprime publiquement au risque de manquer à son devoir de réserve, à l’image de propos de Laurent Fabius sur l’immigration et l’écologie, ou d’Alain Juppé en faveur d’une loi sur la fin de vie. Et la possible nomination de Richard Ferrand, qui n’a aucune formation académique en droit, à la tête du Conseil fait grincer des dents. Ce débat sur la compétence des Sages est aussi vieux que l’institution elle-même.

Et se posera de plus en plus dans les années à venir

Frédéric Rouvillois, professeur de droit public

Ces polémiques ponctuelles masquent le véritable débat de fond, celui d’un Conseil constitutionnel qui a si profondément évolué qu’une question politique fondamentale, celle de l’équilibre entre le législateur et le juge, se pose derechef avec acuité. « Et se posera de plus en plus dans les années à venir » , prédit le professeur de droit public Frédéric Rouvillois. Quand le Conseil constitutionnel est porté sur les fonts baptismaux par Michel Debré et son comité chargé des travaux préparatoires, il se borne à être « une arme contre la déviation parlementaire » , selon la formule du gaulliste, qui, en 1958 devant le Conseil d’État, explique vouloir en finir avec « le régime d’assemblée, où la totalité du pouvoir appartient à un Parlement ».

Rationaliser le parlementarisme : tel est le projet du constituant en 1958, qui définit strictement le domaine de la loi (article 34) et consacre un domaine réglementaire qui recouvre tout ce qui n’est pas législatif (article 37). Le gouvernement dispose d’un pouvoir autonome capable de survivre à « l’arbitraire parlementaire ». Le Conseil constitutionnel est ainsi « le chien de garde de l’exécutif » au « canon braqué vers le Parlement ».


Se fonder sur le préambule

Aujourd’hui, le Conseil constitutionnel n’est plus seulement ce « cerbère » , mais est « devenu le garant des droits et libertés fondamentales » , se félicitait récemment Alain Juppé. L’universitaire Georges Bergougnous écrivait en 2013 que, face à « un législateur toujours malhabile, sinon malfaisant » , le Conseil constitutionnel « assure ce que, en quelques mots sublimes, à l’article 16 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, les hommes de 1789 ont assigné à toute Constitution ». Ces mots, ce sont eux : « Toute Société dans laquelle la garantie des Droits n’est pas assurée, ni la séparation des Pouvoirs déterminée, n’a point de Constitution. » Le Conseil constitutionnel entend marcher sur ses deux pieds.

Cet acte II a commencé il y a cinquante ans lorsque, dans sa décision du 16 juillet 1971, le Conseil constitutionnel donne au principe de liberté d’association une valeur constitutionnelle. Pour la première fois, le juge ne se fonde pas sur le texte austère de la Constitution, qui décrit le fonctionnement des institutions, mais sur son préambule, qui intègre la fameuse DDHC de 1789 et celui de la Constitution de 1946, qui consacre les droits sociaux. Avec la révision constitutionnelle de 2005, ce « bloc de constitutionnalité » s’élargit à la charte de l’environnement de 2004.

C’est par un coup d’Etat que le Conseil s’est emparé de ce contrôle de fond en 1971. Mais le constituant a validé ce coup de force et la même confortée en ouvrant sa saisine

Anne-Marie Le Pourhiet, professeur de droit public à l’université Rennes-1

Pour Anne-Marie Le Pourhiet, professeur de droit public à l’université Rennes-1, « c’est par un coup d’État que le Conseil s’est emparé de ce contrôle de fond en 1971. Mais le constituant a validé ce coup de force et l’a même conforté en ouvrant sa saisine ». En 1958, seuls le président de la République, le premier ministre et les présidents des deux Chambres pouvaient saisir le Conseil constitutionnel qui exerçait un contrôle a priori de la loi, avant sa promulgation. Cette saisine a été élargie à 60 députés ou 60 sénateurs lors de la révision constitutionnelle en 1974. Celle de Nicolas Sarkozy en 2008 a consacré un contrôle de constitutionnalité a posteriori avec l’introduction de la « question prioritaire de constitutionalité ».


«Le Conseil n’en fait qu’à sa tête»

En soixante-six ans, le Conseil constitutionnel a dégagé une abondante jurisprudence qui fait du juge, plus que la simple « bouche de la loi » , un véritable « oracle » participant à la fabrique du droit. Certes, il manie « la gomme » et non « le crayon » — la formule citée par Alain Juppé est du doyen Georges Vedel — mais la marque du Conseil constitutionnel irrigue tout l’ordonnancement juridique. Que l’on pense — le sujet n’est pas nouveau ! — à la décision du 13 août 1993 relative à la loi Pasqua sur l’immigration : les Sages la censurent, reconnaissant pour « tous ceux qui résident sur le territoire de la République » « des libertés et droits de valeur constitutionnelle » , parmi lesquels « la liberté d’aller et venir, la liberté du mariage, le droit de mener une vie familiale normale […] des droits à la protection sociale ».

Certes, le législateur tient toujours le stylo, mais peut-il échapper à la gomme du juge ? Guillaume Drago, professeur de droit public à l’université Panthéon-Assas, est formel : « Toute réforme d’ampleur en matière d’immigration ne peut faire aujourd’hui l’économie d’une réflexion constitutionnelle ». D’autant qu’en trente ans, le Conseil constitutionnel a resserré son étau : sous Laurent Fabius, dans une décision du 6 juillet 2018, les Sages ont élevé la « fraternité » en principe constitutionnel, écartant la possibilité d’un retour du délit d’aide au séjour irrégulier. Sur le conditionnement des aides sociales à cinq ans de résidence, la jurisprudence a varié ces dernières années. « Le Conseil n’en fait qu’à sa tête et plonge le législateur dans l’incertitude permanente  », déplore Anne-Marie Le Pourhiet.

L’État de droit est avant tout un impératif de prévisibilité et de sécurité juridiques, or justement le pouvoir d’appréciation discrétionnaire des juges le compromet

Anne-Marie Le Pourhiet, professeur de droit public à l’université Rennes-1

Souvent, il ne tranche pas sur le fond, mais sur la forme : en dénichant des « cavaliers législatifs » , il a vidé de sa substance la loi immigration de 2024 dans sa version amendée par la droite, la ramenant à sa version originelle issue du bloc macroniste. « Le juge habille une décision politique d’arguments juridiques contestables » , regrette Guillaume Drago.

Fait-on face, déjà, à un « gouvernement des juges »  ? « Si, par gouvernement, l’on entend le fait de participer de manière active à l’élaboration des politiques, alors oui » , répond prudemment Frédéric Rouvillois, qui observe un paradoxe : alors que le contrôle de constitutionnalité s’est imposé de concert avec la notion d’État de droit, cette convergence pourrait finir en divergence. « Dans un État de droit, l’État est lui-même soumis à la loi telle qu’elle a été établie à l’origine selon la volonté de son auteur. Le risque, c’est que le Conseil constitutionnel devienne le défenseur de certains droits et de certaines libertés. On serait alors dans une oligarchie ou dans une juristocratie » , précise l’universitaire. « L’État de droit est avant tout un impératif de prévisibilité et de sécurité juridiques, or justement le pouvoir d’appréciation discrétionnaire des juges le compromet » , abonde Anne-Marie Le Pourhiet.


Réflexion sur la souveraineté nationale

La question ne saurait être celle du contrôle de constitutionnalité en lui-même dont les développements s’observent partout en Europe. Allemagne, Espagne, Italie, Belgique… Les cours constitutionnelles évitent que la loi « bavarde » et qu’un législateur imprudent ébranle la norme supérieure. Michel Debré lui-même avait cette intime conviction, dès 1945 dans Refaire la France , qu’un contrôle de la loi était une nécessité pour « protéger les principes fondamentaux de tout régime libéral ».

Outre-Atlantique, le pouvoir de la Cour suprême y est d’autant plus grand, et politiquement assumé, qu’il s’agit d’un régime présidentiel. Elle n’est pas seulement une juridiction constitutionnelle spécialisée, à l’image de celles du Vieux Continent, mais est la plus haute juridiction de tout le pouvoir judiciaire fédéral. Aux États-Unis, « la justice occupe une place à part afin d’assurer la défense des individus contre ce chef très puissant » , expliquait Michel Debré en 1958, excluant qu’un tel modèle puisse s’adapter dans l’Hexagone.

Le Conseil constitutionnel a pourtant toutes les caractéristiques d’une juridiction, mais, comparés au Tribunal constitutionnel fédéral d’Allemagne, certains de ses membres sont moins expérimentés, ses nominations moins impartiales, ses jurisprudences moins argumentées

Guillaume Drago, professeur de droit public à l’université Panthéon-Assas

En France, la Cour constitutionnelle ne s’appelle que « Conseil », comme si cette vieille institution n’assumait pas sa propre nature, dans l’ombre du général de Gaulle et de sa célèbre formule « la cour suprême, c’est le peuple ». « Le Conseil constitutionnel a pourtant toutes les caractéristiques d’une juridiction, mais, comparés au Tribunal constitutionnel fédéral d’Allemagne, certains de ses membres sont moins expérimentés, ses nominations moins impartiales, ses jurisprudences moins argumentées » , regrette Guillaume Drago, qui observe que Karlsruhe a édifié depuis ses arrêts So Lange une importante réflexion sur la souveraineté nationale vis-à-vis du droit européen. Le Conseil constitutionnel a bien dégagé, dès 2004, l’idée d’ « une identité constitutionnelle » de la France, mais « sans lui donner véritablement de contenu » , constate le professeur d’Assas.


«Intransigeant»

Lors, ce fossé entre le juge et le législateur risque de se creuser davantage, le premier entravant toujours plus l’action du second, le second dénonçant en miroir le péril d’un « gouvernement des juges ». À force que les lois seront gommées, la tentation sera grande de tout simplement réviser la Constitution. Déjà, en 2022, au sujet de l’immigration, toutes les droites, de Valérie Pécresse à Éric Zemmour, s’accordaient sur le principe d’une telle révision. « Cette problématique sera d’autant plus forte en 2027. En cas de changement de cap politique, le Conseil constitutionnel sera intransigeant » , avertit Frédéric Rouvillois.

Dans son livre La Démocratie, sa nature, sa valeur , le grand juriste autrichien Hans Kelsen (1881-1973), père de la hiérarchie des normes, avait déjà perçu ce risque : la justice constitutionnelle, écrivait-il, ne doit pas être « conçue comme une sorte de limite extérieure au système de la démocratie, mais comme une institution qui peut et doit tenir sa place au sein même du régime représentatif  ». Sans quoi, législateur et juge se feront éternellement la guerre."




par Maxime Duclos 24 février 2025
Après un long moment de silence lié à un problème technique avec notre hébergeur, nous avons la joie de vous proposer enfin le billet d'humeur d'un nouveau (et prometteur) sympathisant de Lignes Droites !
N'hésitez pas à faire de même ...

La défaite de Louis Boyard un revers pour LFI à Villeneuve-Saint-Georges

Villeneuve-Saint-Georges, commune du Val-de-Marne, a été le théâtre d'une élection municipale anticipée tendue et révélatrice. La victoire de Kristell Niasme (Les Républicains) face à Louis Boyard (La France Insoumise) n'est pas seulement une victoire pour la droite, mais un rejet clair
des dérives idéologiques et des alliances douteuses de LFI.

Une campagne sous tension

La campagne a été marquée par des pratiques inquiétantes. Le média Frontières , présent sur le terrain, a dénoncé des intimidations répétées visant ses journalistes pour avoir osé exposer les méthodes employées par LFI. Ces pressions n'ont pas empêché Frontières de révéler les coulisses troublantes de cette campagne : manipulations communautaires, discours populistes et candidats controversés.

Des candidats pro-Hamas et au passé douteux

Parmi les colistiers de Louis Boyard figurait Mohammed Ben Yakhlef, connu pour avoir exprimé publiquement sa sympathie pour le Hamas, qu'il qualifiait de "mouvement de résistance". Ces positions ont suscité l'indignation, y compris au sein du Parti Socialiste, qui a refusé toute alliance avec LFI tant que ce candidat restait sur la liste. En outre, plusieurs colistiers avaient un casier judiciaire pour violences ou infractions graves, ce qui a encore terni la crédibilité de la liste LFI.

La victoire du bon sens

Avec 49 % des voix , Kristell Niasme a su incarner une alternative crédible face à une gauche divisée et radicalisée. Les Villeneuvois ont rejeté les manipulations et les alliances douteuses de LFI. Cette victoire est un signal fort : les électeurs ne veulent ni chaos ni complaisance envers l'extreme gauche.

Conclusion

Villeneuve-Saint-Georges a montré que le pragmatisme et le courage politique peuvent triompher face aux dérives idéologiques. Grâce au travail courageux de médias comme Frontières , la vérité a éclaté au grand jour. Cette élection rappelle que l'extrême gauche ne peut imposer ses dérives sans en subir les conséquences. Villeneuve-Saint-Georges a envoyé un message fort : le bon sens fini toujours par triompher.



Sources :
  • Frontières Média : "Villeneuve-Saint-Georges : révélations sur les pratiques douteuses de LFI".
  • RMC : "Louis Boyard battu : une bonne nouvelle pour Villeneuve-Saint-Georges".
  • Les Échos : "Le test manqué de LFI à Villeneuve-Saint-Georges".
  • Marianne : "La défaite de Louis Boyard, un triple échec pour LFI".




par Edouard Tetreau (FigaroVox) 14 février 2025

Une tribune d'Édouard Tétreau dans le FigaroVox


https://www.lefigaro.fr/vox/societe/edouard-tetreau-bruno-retailleau-a-raison-de-culpabiliser-enfin-...

TRIBUNE- Le ministre de l’Intérieur a lancé une nouvelle campagne ciblant, non plus les dealers, mais les 6 à 7 millions de «drogués» en France. Une démarche courageuse qui permet de sortir de la culture déresponsabilisante qui prédominait jusqu’alors, estime l’essayiste.

« Dans le for de ma conscience, je suis contre la peine de mort, et je n’ai pas besoin de lire les sondages qui me disent le contraire   : l’opinion majoritaire est pour la peine de mort.   » Il est souvent admis que c’est lors de l’émission « Cartes sur table » du 16 mars 1981, que François Mitterrand a fait basculer l’opinion publique en sa faveur, pour s’installer au pouvoir le 10 mai 1981, pour quatorze ans. Était-ce du courage, de la conviction, ou le énième choix tactique du grand bonimenteur de la politique française de l’après-guerre - l’homme du faux attentat de l’Observatoire, le résistant à la francisque, le catholique de droite provinciale grimé en socialiste ?

Toujours est-il que cette prise de position, à rebours de la pensée dominante, et qui rejoignait «   celles des églises   » , comme le rappelait Mitterrand, a fait mouche. Quand un homme politique affiche une conviction d’intérêt général, au risque de se faire désavouer par l’opinion majoritaire, le message est si rare qu’il est entendu, et le leader, suivi.

On soutiendra ici que le ministre de l’Intérieur,Bruno Retailleau, en lançant et en assumant une campagne délibérément culpabilisatrice, ciblant les 6 à 7 millions de drogués en France s’inscrit dans ce sillage si peu emprunté. Il y a en effet de quoi faire blêmir nombre de conseillers et stratèges politiques, abonnés aux approches électoralistes usuelles. La France compte 1,1 million de cocaïnomanes réguliers (3,7 millions au moins une fois dans leur vie), 5 millions de drogués au cannabis (21 millions y ont déjà goûté), 850.000 consommateurs d’héroïne, et 750.000 défoncés à la MDMA ou à l’ecstasy. Ajoutés les uns aux autres, ces contingents ont un poids électoral deux fois supérieur à celui des retraités de la fonction publique (3,4 millions).

Mauvais pour le business

La démarche inédite de Bruno Retailleau a le mérite de débusquer les fausses victimes : les drogués, leurs vendeurs (les dealers) qui ne trouveraient pas de travail dans un pays où 520.000 emplois sont à pourvoir, leurs entourages indulgents, passifs ou complices, et leurs coachs addictologues, tous vent debout contre cette démarche très mauvaise pour leur business.

Ainsi de Catherine Delorme, présidente de la puissante Fédération Addiction (1er réseau d’addictologie en France), sur le clip de cette campagne : « Ça risque d’éloigner également du soin, car quand on est présumé coupable, victime de surstigmatisation (sic) comme avec ce clip, ça ne donne pas envie de se soigner (re-sic) (…) on ne peut pas parler uniquement des risques liés à la drogue (…) il y a des gens qui s’amusent, se désinhibent, tiennent le rythme, trouvent une solution à des problèmes…  » Eurêka.

Déresponsabilisation

Débusquer les fausses victimes, qui surfent sur cette culture pleurnicharde et déresponsabilisante. Et identifier les vraies victimes : 110 personnes assassinées et 341 blessées dans le trafic de stupéfiants en 2024, dont 47 mineurs ; 638 morts par overdose en 2022 ; 700 personnes assassinées chaque année sur la route dans des accidents impliquant un drogué (cannabis ou autre) ; sans compter ce qui est difficilement chiffrable, à savoir les conduites à risque permises par la désinhibition, les viols sous drogues, l’effondrement de la volonté et de la psyché personnelles chez les plus jeunes, etc. Il faut regarder la drogue en face, comme on regarde la mort en face. Et mettre un terme à cette forme d’indulgence collective, qui est une complicité criminelle : les drogues ne sont pas récréatives, elles tuent.

Une indulgence souvent accompagnée d’un discours confondant, prônant la dépénalisation de la drogue au nom de la liberté (chacun fait ce qu’il veut) et d’un pseudo-argument sécuritaire : cela dégonflerait les revenus des trafiquants et donc leur dangerosité. Raté : les Pays-Bas et la Belgique sont au bord de devenir des narco-États, justement parce que la dépénalisation n’a fait qu’accroître la taille, et la diversité, de leurs marchés de drogues.

Idem pour le Canada et les États américains ayant franchi ce pas : la dépénalisation banalise la consommation de cannabis chez les enfants, et incite les adultes à se shooter plus fort. Le libéralisme du renard libre dans le poulailler libre.

Faire campagne contre les drogués, que l’on a insuffisamment culpabilisés ces dernières décennies, c’est faire campagne pour la France. C’est rappeler que derrière chaque barrette de shit, rail de coke, pilule d’ecstasy consommés par des millions de Français, il y a des Kalachnikovs, un gang de passeurs et de tueurs, qui mettent aujourd’hui en coupe réglée nos villes - notamment les villes moyennes - et nos campagnes.

Il y aura, aussi, un temps pour aller à la racine du mal : débusquer au cœur de nos sociétés la détresse, ou le vide, qui pousse nos concitoyens à se droguer en masse

Édouard Tétreau

Il faut louer le courage de Bruno Retailleau, et œuvrer pour aller beaucoup plus loin sur la responsabilisation des drogués : seulement quelques dizaines de milliers d’amendes ont été infligées (une sur deux recouvrées). On peut imaginer mieux, à savoir le retrait de permis de conduire ; la suspension de la carte Vitale pour éradiquer ce fléau de santé publique ; un fichier à la disposition des mutuelles et assureurs, etc.

« Il y a un temps pour tout », rappelle l’Ecclésiaste. Il y aura, aussi, un temps pour aller à la racine du mal : débusquer au cœur de nos sociétés la détresse, ou le vide, qui pousse nos concitoyens à se droguer en masse. La déchristianisation, la perte de sens, la vitesse de mutation de nos sociétés, un pays qui repose sur l’ardeur au travail d’une minorité d’actifs, lesté par un nombre excessif d’inactifs, pensionnés et assistés, sont des raisons très probables. En attendant, la seule réponse ne peut pas être d’exposer les vies de nos policiers et gendarmes aux narcotrafiquants sans que nous prenions tous part à ce combat, les drogués au premier chef.




par Marc Baudriller 9 février 2025

Une tribune de Marc Baudriller dans Boulevard Voltaire.

Dans un contexte où toute exigence d'efficacité est a priori coupable de sacrilège envers cette vache sacrée de l’idéologie gaucho-mondialiste, la France devrait sans doute s'inspirer de l'exemple américain pour mesurer les dérapages de l’aide publique au développement (APD) et de l’aide française au développement (AFD).

par Yann Bizien 6 février 2025


Une magnifique tribune de Yann Bizien ( ancien officier supérieur au Ministère des Armées ) publiée sur sa page Facebook :

La France d’Emmanuel Macron est désormais un pays paralysé, débarrassé de sa souveraineté, sans âme nationale, un pays dépassé, conquis et dans la nasse de la division permanente
La France est imbibée par une culture économique dépensière de gauche.
Notre pays est sclérosé, étouffé et asphyxié par trop de prélèvements obligatoires, d’impôts et taxes.
La France est assommée par sa dette à 3300 Md€, par la dérive de ses déficits, par ses dépenses publiques exorbitantes, par le coût de l’assistanat et des charges salariales.
La France est empêchée par des lois trop nombreuses, molles et inefficaces et une surrèglementation obsolète.
La France est engourdie par une culture bureaucratique tatillonne et ses lourdeurs administratives.
La France est endormie par son débat sémantique, tronqué et aseptisé sur de nombreuses réalités qu'il ne faut pas voir ni chercher à comprendre.
La France est contrainte par l’avalanche des normes environnementales imposées par des idéologues de l’écologisme.
La France est statufiée par trop de gras et son manque de muscles dans la fonction publique.
La France est pétrifiée par une gauche moribonde qui ajoute toujours plus de dépenses dans nos budgets, qui supprime des économies et s’attache à alourdir les prélèvements.
La France est déconcertée par la domination et les polémiques répétées de la gauche anti France dans la rue et dans les médias ainsi que par ceux qui crachent sur la République, qui pratiquent l’art de l’inversion accusatoire, qui dansent sur les dépouilles de nos morts, qui collaborent avec l’étranger, qui brûlent nos églises, notre drapeau, nos commissariats, nos Mairies, nos médiathèques, qui vont profaner nos cimetières et qui attaquent nos forces de l’ordre.
La France est frigorifiée par les dérives et le poison du progressisme, par le wokisme, par la dictature des minorités ainsi que par les idéologies qui cherchent à nous rééduquer, qui viennent pervertir toute notre société et que le système dominant interdit de contester, comme le racisme anti-blanc et l’anti-masculinisme, en particulier depuis les élections de François Hollande et d’Emmanuel Macron.
Notre pays est devenu un hôpital psychiatrique à ciel ouvert. Le wokisme est tellement intense qu’il s’apparente aujourd’hui à une véritable inquisition. Trump entend stopper cette folie autodestructrice avec un retour à la raison.
La France est assiégée par la Commission européenne qui lui a dérobé sa souveraineté et son indépendance nationale.
La France est encadrée et piégée par le Gouvernement des Juges. La France est verrouillée par les décisions du Conseil Constitutionnel, par le Conseil d’Etat, par les Tribunaux administratifs et par la Cour des Comptes.
La France est intimidée par les organisations patronales, par les syndicats, des ONG et des associations militantes.
La France est immobilisée par son manque de compétitivité, de créativité et d’innovation. Elle est marginalisée par sa désindustrialisation.
La France est terrorisée par la poussée et l’expansion islamiste. Quand la puissance publique recule, l’islamisme progresse.
La France est submergée par une immigration massive et incontrôlée qui nous mène désormais une guerre culturelle et identitaire. François Bayrou, Premier ministre, a récemment admis être inquiet des réalités de cette submersion migratoire et par la perte de maîtrise de nos frontières. En novembre 2024, le Ministre de l’Intérieur assurait que l’immigration, telle que nous la subissons, n’est plus une chance. Tous les chiffres nous indiquent par ailleurs que cette immigration participe pour une large part à l’explosion de la violence en France. Une partie du Gouvernement, seulement, siffle la fin du déni, d’une grande arnaque, de l’occultation du réel et d’un mensonge honteux.
La France est terrifiée et humiliée par la puissance des forces intérieures étrangères installées sur notre sol, c’est-à-dire par les fameux « soldats de l’ombre » évoqués récemment par des activistes algériens installés dans notre pays, qui revendiquent pour certains un statut de « moudjahidin » du régime et qui conditionnent la politique intérieure et étrangère de l’exécutif paralysé face à la prise en otage arbitraire de Boualem Sansal.
La France est effrayée par la réalité, par le lexique explosif de l'extrême gauche, par la contradiction, par la liberté de pensée, d’opinion et d’expression. Les « autorités d’occultation » se chargent de censurer tout ce que nous ne devons pas voir et savoir.
La France est épouvantée par l’élection du Conservateur et patriote Donald Trump aux Etats-Unis qui nous donne des leçons de pugnacité, d’intelligence électorale, d’amour de son pays, de patriotisme économique et d’efficacité politique. Sa victoire est une victoire populaire sur des élites déconnectées qui croient toujours détenir la vérité alors qu’elles multiplient les échecs ».
La France est troublée par l’idée de devoir reprendre en main sa défense et sa sécurité sans le parapluie américain.
La France est dérangée par l’idée de devoir défendre avant tout ses propres intérêts nationaux. Elle n’y était tout simplement plus habituée depuis les élections de François Hollande et d’Emmanuel Macron.
La France est embrouillée par des politiques publiques contradictoires, changeantes, néfastes et erratiques. Chaque nouveau Ministre s’attache à défaire ce que son prédécesseur avait engagé sans aboutir. On additionne toujours des strates inefficaces, on dilue toujours plus les responsabilités et on ne règle jamais nos nombreux problèmes.
La France est prisonnière des petits calculs, des arrangements politiciens, des excès de la communication et de sa presse partisane, militante et subventionnée.
La France est bouleversée par ses errances éducatives, par les avancées, puis par les retours en arrière en matière d’éducation de nos enfants. En sept ans, la rue de Grenelle aura connu 7 Ministres dont cinq différents sur la seule année 2024 !
La France est déréglée par le manque de clarté, de constance et de fermeté dans les caps politiques et les engagements pris.
La France est effarouchée par la Loi du plus fort qui émerge dans le monde, en particulier avec la guerre en Ukraine, celle du Proche Orient, l’émergence de la Chine, des pays du BRICS et l’élection de Donald Trump.
La France est inhibée par ses fractures, ses divisions, ses obsessions et ses guerres internes.
La France a peur de prendre des risques, peur du changement, peur de l’audace, peur du courage, peur de renoncer à l’assistanat couteux, peur de récompenser l’initiative, l’effort et le travail, peur de reconnaître le mérite, la réussite et l'excellence.
La France est désorientée par l’instabilité politique, les remaniements, une dissolution, le risque de censure et les chutes de Gouvernements.
La France est bloquée, sacrifiée et pénalisée par une classe politique sans courage, sans audace, impotente, ankylosée, glacée par les réalités, incapable de s’adapter, inapte à la fermeté et intolérante au changement. La France est dans une situation de grand péril. Mais cette classe politique engluée dans la médiocrité n’édicte plus aucun choix, ne prend aucune mesure d’exception, ne dessine plus aucune voie et n’assume plus ni ses devoirs, si sa responsabilité.
La France hémiplégique est pétrifiée, égarée, perdue, à l’arrêt et condamnée par la discorde permanente, le désordre, les errements et la faiblesse.
Sa seule porte de sortie, c’est une rupture politique, idéologique et démocratique totale. Oui, cette rupture peut être démocratique. Elle peut venir des urnes, avec le choix de la lucidité, de la déculpabilisation, du courage, de la responsabilité et de la vérité.
« La puissance impose le respect, comme la faiblesse conduit au paillasson » (Pierre Lellouche).
La France impuissante, surendettée, ensauvagée, décivilisée et déclassée a besoin de la démission d’Emmanuel Macron, soumis à la rente mémorielle empoisonnée imposée par l’Algérie et à la voix des banlieues.
La France a besoin d’un retour aux urnes et d’un sursaut.


par Vincent Trémolet de Villers 8 janvier 2025
Un edito de Vincent Tremolet de Villers : un bilan peu flatteur des 10 années passées depuis l'attentat de Charlie Hebdo



"Une décennie après les attentats de janvier 2015, la France continue d’être agressée dans sa chair par le terrorisme islamiste et dans son esprit par le travail conjugué des Frères musulmans et de la gauche keffieh.

Ce jour-là, Michel Houellebecq publiait son roman Soumission. Il faisait la une de Charlie Hebdo . Dans les locaux du journal, Philippe Lançon réunissait ses affaires avant de rejoindre l’écrivain. Et puis les hommes en armes sont entrés, ont tiré, ont tué des dessinateurs, Cabu, Charb, Honoré, Wolinski et Tignous, morts le crayon à la main ; des chroniqueurs, Elsa Cayat, Bernard Maris ; le correcteur Mustapha Ourrad ; un invité, Michel Renaud ; et puis ceux qui protégeaient le bâtiment et l’équipe, Fréderic Boisseau, Franck Brinsolaro, Ahmed Merabet. Lançon, gravement blessé, entrait à l’hôpital, et la France dans un cauchemar qui se prolongera les jours suivants à Montrouge avec l’assassinat de la policière Clarissa Jean-Philippe, puis dans l’Hyper Cacher de Vincennes, où Yohan Cohen, Philippe Braham, François-Michel Saada et Yoav Hattab tomberont sous les balles islamistes.

« Je suis Charlie, je suis juif, je suis flic », scanderont quelques jours plus tard des millions de Français, place de la République, avant que la nébuleuse islamo-gauchiste, de Nuit debout en France insoumise, n’efface ces instants tricolores. Une décennie plus tard, la France continue d’être agressée dans sa chair par le terrorisme islamiste (des crimes de Mohammed Merah à aujourd’hui, on dénombre plus de 300 morts) et dans son esprit par le travail conjugué des Frères musulmans et de la gauche keffieh. Les effets dévastateurs d’une politique migratoire insensée apparaissent dans la conquête démographique de l’islam politique comme dans son expression la plus agressive : les fanatiques algériens qui, sur la toile, appellent à l’antisémitisme, au viol, au meurtre et au pillage.

La liberté d’expression se confond sur certains réseaux avec les instincts les plus vils, tandis qu’elle s’atrophie dans les médias, le divertissement, la création, la conversation sous le double impératif de l’« inclusion » et de la « diversité »… Sombre tableau qu’éclaire le courage des enfants de Voltaire ou de Péguy qui perpétuent l’art de vivre, la finesse, l’insolence, la hauteur d’esprit d’un pays où Notre-Dame de Paris sonne le glas pour pleurer les bouffeurs de curés, où les artistes et les écrivains - Boualem Sansal nous le rappelle depuis sa prison algérienne - sont des phares."



par Drieu Godefridi (Gatestone Institute) 7 janvier 2025
A l'heure où certains se félicitent de nos records d'exportation d’électricité, il est utile de comprendre :
1/ pourquoi nous exportons autant d'électricité vers notre voisin allemand ( devenu paradoxalement un des plus gros producteur de CO2 en Europe par kWh )
2/ que ce n'est pas sans effet sur les prix de notre marché intérieur en tirant les prix à la hausse avec un prix du kWh qui était historiquement un élément majeur de notre compétitivité et de notre pouvoir d'achat ... mais qui est aujourd'hui bien supérieur au prix du kWh aux Etats-Unis par exemple !


par Le bureau de Lignes Droites 31 2 janvier 2025

Chers amis,

Nous vous souhaitons, à vous-mêmes ainsi qu' à vos proches, une excellente année 2025.

2025 sera une année-clé pour la préparation du retour de la droite au pouvoir.

Enfin, après bientôt 60 ans de domination de l'idéologie issue de mai 68, nous voyons poindre le jour où la droite reviendra à la direction de notre pays.

Le peuple français a donné en juin 2024 le signal clair qu'il ne veut plus de l'idéologie que lui impose la gauche et ses relais dans les médias, à l'université, au sein de la Justice, dans le monde de la culture ou dans le monde du football. Cette idéologie qui place notre pays sans dessus-dessous, en inversant les valeurs, en renversant le bon sens, et qui mène notre pays à la catastrophe.

A cause des manoeuvres de la gauche emmenée par Emmanuel Macron, ce signal clair donné par notre peuple en juin 2024 ne s'est pas transformé en une direction forte, claire et capable pour la France. Mais ce n'est désormais plus qu'une question de temps avant que notre pays se dote enfin de cette direction forte, claire et capable dont il a tant besoin.

Le président de la République Emmanuel Macron, qui aura réussi à faire pire pour notre pays que son indigent prédécesseur François Hollande, s'est condamné à l'impuissance en dissolvant inconsidérément l'Assemblée Nationale. Son mandat traverse ses derniers soubresauts. Il aura été le dernier avatar d'une gauche française bavarde, imbue d'elle-même et inapte à diriger, dont le seul but était de conserver le pouvoir par tous les moyens et sans aucune considération pour l'intérêt national.

Les gouvernements d'apparence qui se succèdent autour de lui ne sont pas en mesure de masquer la situation terrible dans laquelle se trouve notre pays, et encore moins d'y faire face. Leur paralysie accélèrera le moment où de nouvelles élections seront nécessaires.

Outre les élections municipales en 2026, tout indique que des élections législatives ou présidentielle anticipées pourraient avoir lieu avant 2027. Ces élections seront l'occasion pour le peuple français de mettre fin à la folie collective dans laquelle nous a plongée Emmanuel Macron et d'exiger la clarté et la fermeté que nous devons à notre pays.

L'avènement de la droite n'est plus qu'une question de temps.

Nous Lignes Droites 31 continuerons à oeuvrer à l'union des droites afin de hâter le jour où la droite reviendra enfin au pouvoir et pourra enfin prendre les mesures quipermettront à la France de reprendre en main son destin.

Bien cordialement,

Le bureau de Lignes Droites 31

 

par Bruno Retailleau 28 décembre 2024

Dans une tribune adressée aux militants de son réseau Force Républicaine, même s'il est très isolé dans le nouveau  gouvernement Bayrou, Bruno Retailleau partage sa détermination à poursuivre son action


Chers amis,

Comme vous le savez, j'ai choisi de poursuivre ma mission, à la tête du Ministère de l'Intérieur.

 

Ce choix n'allait pas de soi, et je l'ai mûrement réfléchi.

Disons-les choses clairement : contrairement à Michel BARNIER, le nouveau Premier ministre, François BAYROU, n'appartient pas à notre famille politique, et les choix qu'il a pu faire, par le passé, n'ont pas toujours été les nôtres. Par ailleurs, chacun peut constater l'extrême fragilité d'une situation politique inédite sous la Vème République, marquée par l'incertitude et la confusion.

 

Oui, indiscutablement : prendre des responsabilités gouvernementales aujourd'hui, c'est prendre un risque.

Mais ces risques personnels justifient-ils de risquer le destin de notre pays, pris dans l'étau des crises qui s'accélèrent et se conjuguent dangereusement ? Confrontée à de lourdes menaces, budgétaires, sécuritaires, sociales et mêmes civiques, la France doit désormais faire face aux conséquences dramatiques du cyclone qui a dévasté Mayotte. Cette catastrophe mobilise toute mon énergie, et celles de mon ministère. Face aux urgences qui s'accumulent, l'instabilité serait une folie : l'Etat doit absolument tenir, dans l'intérêt de la France et des Français. Qu'attendent-ils de leurs responsables publics ? Du courage et de l'action. Pas dans trois ans, mais maintenant.

 

Faire de la politique, c'est agir, et non subir. Servir la France, c'est protéger les Français, et non se protéger soi-même.

Si aujourd'hui, au milieu de tous les dangers, la droite cédant aux fausses prudences, nos compatriotes l'interprètent légitimement comme une forme d'indifférence aux maux qu'ils subissent, voire pire : comme un calcul cynique. L’enjeu est trop lourd et le moment trop grave. Il en va de notre pays, que je ne veux pas voir aux mains d'une gauche otage de Jean Luc MELENCHON, mais de notre famille politique également. Soyons assez lucides et honnêtes pour reconnaître que par le passé, elle a pu décevoir.

 

Et c'est pourquoi le seul moyen de prouver que, demain, la droite peut être une solution pour la France, est qu'elle soit, dès aujourd'hui, utile aux Français.

Une droite utile, mais pas docile et encore moins servile. Dès que j'ai été sollicité par le nouveau Premier ministre, je lui ai demandé des garanties, sur la composition du nouveau gouvernement, comme sur la politique qui sera conduite.

Ces garanties, je les ai obtenues.

Aucune personnalité liée, de près ou de loin, au Nouveau Front Populaire, et voulant mettre en œuvre tout ou partie de son programme, ne participera à ce gouvernement. Ceci constituait, pour moi, la ligne rouge absolue.

 

S'agissant des actions que, depuis trois mois, j'ai engagées au Ministère de l'intérieur, elles seront poursuivies. Sur la sécurité, le cap restera inchangé : la fermeté demeurera la règle, et concernant le combat vital contre le narcotrafic, un texte de loi sera bien soumis au Parlement. Sur l'immigration, j'ai clairement indiqué au Premier ministre que je ne renoncerai pas à de nouvelles mesures législatives dont nous avons besoin, qu'il s'agisse du rétablissement du délit de séjour irrégulier, de l'instauration d'un délai de carence sur les aides sociales pour les étrangers qui ne travaillent pas, de la réforme de l'aide médicale de l'Etat, ou de l'extension des délais de rétention pour les étrangers qui présentent une menace pour les Français. Je me batrai pour que ces mesures soient intégrées dans notre droit. Le Premier ministre l'a compris.

 

Plus largement, et concernant la politique qui doit être conduite pour la France et les Français, j'ai été très clair avec le Premier ministre : les vieilles illusions socialistes ne sont pas la solution. L'Etat doit réduire ses dépenses, plutôt que d'augmenter les impôts. L'école doit instruire et non déconstruire. Le travail doit payer, et l'assistanat doit cesser. S'il n'existe pas de majorité au Parlement, il en existe une, dans le pays, qui se retrouve sur ces évidences.

 

C'est donc cette politique de la majorité nationale qui doit être retenue, et que je défendrai au sein du gouvernement, en faisant ce que j'ai toujours fait : secouer les immobilismes, et dénoncer les conformismes.

Car au cours de ces trois derniers mois, j'ai voulu parler vrai. Et je continuerai. Ma liberté de parole, c'est ma force. Pour rien au monde, je n'y renoncerai. Bien entendu, puisqu'aucune majorité large n'est possible au Parlement, le dialogue est nécessaire - et avec toutes les forces politiques, car le sectarisme est un poison. Mais la discussion démocratique n’est pas la dilution des convictions. Je serai fidèle aux nôtres, comme je l'ai toujours été.

 

Voilà ce que je souhaitais vous dire, au moment où je m'apprête à poursuivre ma mission. Désormais, la droite doit être dans l'action, pour tout donner pour la France et les Français, en donnant le meilleur d'elle-même. C'est dans cet esprit qu'avec les ministres de notre famille politique, et avec Laurent WAUQUIEZ et Matthieu DARNAUD, qui président nos groupes à l'Assemblée nationale et au Sénat, nous allons travailler. Ensemble, soyons à la hauteur du moment, pour les Français que nous servons et la France que nous aimons.

 

A tous, je vous souhaite de très belles fêtes de Noël, auprès des vôtres.

 

Fidèlement,

 

Bruno RETAILLEAU


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