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Les élections municipales à Toulouse : analyse rétrospective

  • par Natacha Gray
  • 14 juil., 2020

Les élections municipales à Toulouse : analyse rétrospective

Dimanche 28 juin, Jean-Luc Moudenc a été réélu maire de Toulouse avec près de 52 % des voix, déjouant les derniers pronostics qui donnaient son adversaire vainqueur. Une fois encore Toulouse s’est distinguée des autres métropoles par son originalité électorale, à l’heure où une vague « verte » (ou du moins conduite par un candidat EELV, ce qui ne préjuge nullement de la couleur dominante de ces listes de rassemblement à gauche) a emporté ses homologues sortants malgré, souvent, un excellent bilan comme ce fut le cas à Bordeaux.

Les raisons de ce succès semblent, a priori, relever de plusieurs facteurs : entre autres l’adhésion au bilan de M. Moudenc, la reconnaissance d’une salutaire clarification de son programme dans les dernières semaines de campagne (droitisation plus nette) mais aussi le rejet du programme et des alliances de son adversaire qui ont fait du maire sortant le bénéficiaire d’un vote par défaut (I).

Mais pour les adversaires du maire de Toulouse, l’explication est simple, binaire, manichéenne : c’est une « campagne de caniveau » qui les a fait perdre. Pour eux, il ne faut pas chercher plus loin. L’excuse est quasiment devenue un slogan, entendu dès dimanche soir sur le plateau de FR3, martelée par le candidat, par ses représentants, et même repris sans précautions oratoires par une journaliste dans une question, comme si cela allait de soi. Il s’agira ici de tordre le cou à cet argument et d’inciter le premier magistrat de Toulouse en faire de même chaque fois que l’occasion s’en présentera (II).

Essayons d’y voir clair et attachons-nous déjà aujourd’hui, dans cette première partie, à tenter d’expliquer la victoire d’un maire donné pourtant battu par les derniers sondages avant l’élection et qui n’a pourtant pas été emporté par la « vague verte » qui a propulsé des écologistes et leurs listes d’union de la gauche à la tête de nombreuses métropoles françaises.

 

 

I.               Les raisons de l’exception toulousaine

 

Un vote par adhésion pour le maire sortant, reconnaissant les qualités personnelles de Jean-Luc Moudenc et un bilan largement positif par rapport aux engagements initiaux et à la situation trouvée en arrivant, notamment sur le plan financier. Mais cette explication ne suffit pas car d’autres maires aux bilans plus qu’honorables (Nicolas Florian à Bordeaux par exemple) ont été balayés par la vague verte.

 

Une bonne campagne, très active, sur le terrain, mais on peut en dire autant de son adversaire dont les soutiens n’ont pas ménagé leur peine non plus dans les rues et sur les marchés ou dans la quête aux procurations.

 

Un vote pragmatique par prudence car la crise s’annonce rude, notamment pour le secteur aéronautique qui est un des principaux poumons économiques de la Ville rose. On le pressentait, Airbus l’a confirmé ces derniers temps avec l’annonce d’un plan très lourd de licenciements. Dans ce genre de situation, le citoyen, s’il n’est ni idéologue à œillères ni militant, choisit généralement de garder celui qu’il connaît et en qui il a confiance, même s’il peut parallèlement se déclarer insatisfait du bilan, plutôt que de partir à l’aventure, surtout quand l’alternative propose un candidat qui n’a eu de cesse de s’en prendre à l’aviation et que sa liste comporte en majorité des militants issus de partis dont les représentants sur les plateaux critiquent de manière simpliste et manichéenne « l’entreprise », les « riches », les commerçants présentés comme « privilégiés » et que la liste inclut des représentants des Gilets jaunes radicaux qui ont mis en grand péril les activités commerçantes au centre-ville pendant plus de dix-huit mois …

 

Un vote par reconnaissance du bilan sur le plan écologique car il est indéniable que ce fut déjà une des lignes directrices de l’équipe actuelle (transports en commun, découragement de la voiture en ville, 20 km/heure dans le périmètre central, valorisation de l’économie locale, pistes cyclables, verdissement de l’espace urbain, aménagement des berges de Garonne, aide au tri sélectif, installation de composteurs…) ce qui a coupé l’herbe sous les pieds de ses adversaires. Puisque l’écologie n’est pas un secteur oublié par l’équipe sortante, et que les deux candidats promettent d’aller plus loin, autant garder celui qui promet de marcher sur ses deux jambes car il n’oublie pas l’aspect économique et la sauvegarde de l’emploi.

 

            Un vote par défiance et par rejet du candidat « vert ». La conscience écologique est partagée par tout l’échiquier politique et n’est pas automatiquement corrélée à une appartenance partisane. Ce n’est que sur le plan politique qu’elle se trouve en France confisquée par un parti, EELV, dont la plupart des leaders et les programmes se situent à la gauche de la gauche (dont beaucoup sont issus, EELV fonctionnant fréquemment comme une solution de recyclage, comme LREM, des déçus des partis traditionnels). C’est ainsi que, sauf rares exceptions (Bordeaux), les listes de coalition dirigées par un Vert, qui jouait le rôle de cache-nez sympathique permettant de récupérer l’engouement sociétal actuel pour les questions environnementales, comportaient davantage de « rouges » que de « verts » : socialistes à la gauche du PS mais surtout militants LFI, indigénistes, décoloniaux et même de partis communautaristes islamistes comme l’UDMF (parti prônant des valeurs contraires à celles de la République au point qu’il fut débattu cette année s’il fallait l’interdire ou pas).

C’est ainsi qu’à Toulouse, l’adversaire de M. Moudenc a été soutenu ouvertement par M. Mélenchon et a reçu la visite ostentatoire de Benoît Hamon (Génération-S), de Clémentine Autain (LFI) de Yann Brossat (PCF). Une colistière a même commis un tweet violent contre la police sans être désavouée. Et l’on apprend que le candidat Vert est allé rencontrer le représentant local des Frères musulmans (au sein de l’UDMF) qui a appelé à faire barrage à M. Moudenc en soutenant son adversaire ! C’est d’ailleurs cette omniprésence de représentants de la mouvance gauchiste derrière le candidat Maurice, particulièrement indulgents (euphémisme !) envers tous ceux qui refusent les lois de la République (islamistes) ou la fragilisent en l’accusant de mille maux importés d’outre-atlantique (indigénistes, décoloniaux, Comité Adama Traoré…), qui a empêché la fusion de leur liste avec la liste socialiste de Nadia Pellefigue (seuls 13 colistiers, qu’elle a laissé libre de leurs choix, l’ont rejointe) et a provoqué des prises de position de leaders socialistes appelant à voter pour le maire sortant, en même temps que la démission de militants du PS local.  Ces derniers protestaient contre la présence de membres de leur parti sur une liste où de trop nombreuses personnes affichaient des engagements contraires aux valeurs républicaines défendues par le parti socialiste. A ceci s’ajoute la mobilisation de nombreux acteurs économiques de la Ville rose mettant en garde contre les dangers économiques du programme d’Antoine Maurice.

C’est ainsi que, bien que peu de gens lisent les programmes et écoutent les candidats, se positionnant souvent par réflexes partisans, certains aspects du programme « vert » ont fini par être connus et relayés lors de la campagne : le soutien explicite aux Gilets jaunes, devenus à Toulouse des ultra-jaunes, ayant paralysé l’activité économique, occasionné de très gros dégâts au mobilier urbain et acculés de nombreux commerçants à d’immenses difficultés financières ; l’humanitaire des postures et du café de commerce (soutien aux migrants etc.) dans une ville envahie comme les grandes métropoles attractives par les squats, les campements dans les rues, où les riverains ne cessent de dénoncer les préjudices croissants, l’insécurité permanente, les agressions commises par ces populations souvent livrées à elles-mêmes, le vacarme jour et nuit de migrants occupant illégalement des bâtiments privés, autant de nuisances et un processus de territorialisation décomplexé que le confinement a encore considérablement augmenté en certains lieux quand ces populations se sont retrouvées seules dehors, les résidents respectant les mesures barrière et les règles édictées. Dans ce contexte douloureux pour nombre de Toulousains révoltés, on imagine aisément l’effet répulsif que constitua l’annonce par le candidat Maurice de la suppression des arrêtés anti-bivouacs pris par son adversaire, son opposition maintes fois réitérée aux caméras de surveillance installées par l’équipe municipale actuelle (et dont on sait qu’elles évitent agressions, vols, viols… en certains lieux quasiment tous les jours et permettent de venir rapidement en aide aux blessés la nuit), la volonté de réquisitionner le patrimoine communal pour y installer les populations sans logement… Sur le papier cela peut sembler une belle idée mais, dans les faits, les Toulousains qui ont eu à subir ce genre d’opérations (y compris du fait de la municipalité précédente sur la suggestion d’associations diverses), installations qui ne se font jamais dans les quartiers de ceux qui décident des joies du vivre-ensemble et d’une intégration qu’ils imaginent spontanée, connaissent, eux, l’enfer au quotidien de se retrouver confrontés à des populations communautaristes, fréquemment racistes ou irrespectueuses de l’environnement, aux codes et au mode de vie différents et souvent incompatibles avec le leur (occupation de l’espace public, nuisances sonores, déchets sur la voie publique, voire comportements misogynes, antisémites ou homophobes liés pour certains à une pratique radicale de la religion), dont le nombre augmente jusqu’à se permettre de territorialiser l’espace environnant, et que les travailleurs sociaux et les beaux esprits à l’origine de l’opération laissent ensuite se débrouiller avec leur voisinage, ne venant que de temps en temps auprès de leurs protégés pour s’entendre dire que tout va bien et que les riverains qui se plaignent sont d’horribles racistes ou « fachos ».

 

 

Une mobilisation grâce aux sondages : les derniers sondages qui montraient, malgré un écart resserré, Monsieur Moudenc perdant, ont réveillé les abstentionnistes. La chance du maire sortant fut sans doute également le faible écart distant entre les deux listes et d’être donné battu. C’est à l’inverse les neuf points d’avance qui ont certainement découragé les électeurs de Nicolas Florian à Bordeaux de se déplacer et ont, en revanche, motivé ses opposants.

 

 

 

En conclusion, le maire avait ainsi un bon bilan à présenter à ses électeurs, notamment sur le plan écologique. Mais il aurait pu, comme dans d’autres métropoles où les équipes n’avaient pas non plus démérité, être emporté comme les autres par la vague « verte ». Mais les membres de la liste Maurice se sont, tout seuls, tiré une balle dans le pied, dans une ville connue pour sa modération, où les maires élus depuis des décennies se caractérisent par une liste d’union large excluant les extrêmes et comportant, au moins pour moitié, des élus venant de la société civile. Cette liste trop rouge a fait peur, à commencer dans le camp de la gauche modérée dans une ville que l’on dit rose à la fois par la couleur de ses briques et de ses tuiles mais qui l’est aussi par une dominante socialiste et radicale-socialiste. Toulouse n’aime se parer ni du rouge vif de l’extrême gauche, ni du noir des casseurs (qui furent leurs alliés objectifs lors des grands mouvements sociaux qui ont paralysé la ville et les activités pendant des mois), sauf lorsque ces deux couleurs se conjuguent dans le milieu rugbystique. Autant dire que certains alliés encombrants de la liste Maurice ont été particulièrement mal perçus dans un contexte d’inquiétude croissante face aux revendications souvent violentes de mouvements animés par la haine anti-police, voire anti-française ressuscitant des luttes raciales et décoloniales (épisode Camelia Jordana, comité Adama Traoré, luttes communautaires à Dijon...).

 

Comme l’ont si bien expliqué un très grand nombre de commentateurs sur le plan national, l’échec des Verts à Toulouse tient précisément au fait qu’à l’exception peut-être de leur tête de liste et de quelques-uns de ses colistiers, ils n’étaient pas vraiment verts. Pas vraiment la tendance Jadot, pragmatique et plus centriste, qui a triomphé dans d’autres métropoles. A Bordeaux, Pierre Hurmic est un Vert indépendant, davantage dans l’écologie profonde que Yannick Jadot, mais sans engagement militant d’extrême-gauche dans ses prises de position. Au point que Philippe Poutou a exclu d’emblée tout alliance avec cette liste pas assez rouge. Et c’est sans doute cette indépendance qui lui a valu, a contrario de la situation toulousaine, un tel succès inattendu.

 

Mais pour les (mauvais) perdants, la seule raison de leur échec, ce serait une « campagne de caniveau ». Culture de l’excuse, vision binaire de tout combat, Bien contre Mal et diabolisation de l’adversaire, bref le réflexe classique de l’extrême gauche mais qui prend, dans le cas présent, une dimension inattendue et totalement étrangère aux mœurs politiques toulousaines. Qu’en est-il exactement ? Que trouve-t-on dans ce fameux caniveau où M. Maurice et ses soutiens croient ramasser l’explication de leur échec ? C’est ce que nous nous attacherons à montrer, et contrer, dans la seconde partie de cette analyse.

 

A suivre : II. Une « campagne de caniveau » ?

par Vincent Trémolet de Villers 8 janvier 2025
Un edito de Vincent Tremolet de Villers : un bilan peu flatteur des 10 années passées depuis l'attentat de Charlie Hebdo



"Une décennie après les attentats de janvier 2015, la France continue d’être agressée dans sa chair par le terrorisme islamiste et dans son esprit par le travail conjugué des Frères musulmans et de la gauche keffieh.

Ce jour-là, Michel Houellebecq publiait son roman Soumission. Il faisait la une de Charlie Hebdo . Dans les locaux du journal, Philippe Lançon réunissait ses affaires avant de rejoindre l’écrivain. Et puis les hommes en armes sont entrés, ont tiré, ont tué des dessinateurs, Cabu, Charb, Honoré, Wolinski et Tignous, morts le crayon à la main ; des chroniqueurs, Elsa Cayat, Bernard Maris ; le correcteur Mustapha Ourrad ; un invité, Michel Renaud ; et puis ceux qui protégeaient le bâtiment et l’équipe, Fréderic Boisseau, Franck Brinsolaro, Ahmed Merabet. Lançon, gravement blessé, entrait à l’hôpital, et la France dans un cauchemar qui se prolongera les jours suivants à Montrouge avec l’assassinat de la policière Clarissa Jean-Philippe, puis dans l’Hyper Cacher de Vincennes, où Yohan Cohen, Philippe Braham, François-Michel Saada et Yoav Hattab tomberont sous les balles islamistes.

« Je suis Charlie, je suis juif, je suis flic », scanderont quelques jours plus tard des millions de Français, place de la République, avant que la nébuleuse islamo-gauchiste, de Nuit debout en France insoumise, n’efface ces instants tricolores. Une décennie plus tard, la France continue d’être agressée dans sa chair par le terrorisme islamiste (des crimes de Mohammed Merah à aujourd’hui, on dénombre plus de 300 morts) et dans son esprit par le travail conjugué des Frères musulmans et de la gauche keffieh. Les effets dévastateurs d’une politique migratoire insensée apparaissent dans la conquête démographique de l’islam politique comme dans son expression la plus agressive : les fanatiques algériens qui, sur la toile, appellent à l’antisémitisme, au viol, au meurtre et au pillage.

La liberté d’expression se confond sur certains réseaux avec les instincts les plus vils, tandis qu’elle s’atrophie dans les médias, le divertissement, la création, la conversation sous le double impératif de l’« inclusion » et de la « diversité »… Sombre tableau qu’éclaire le courage des enfants de Voltaire ou de Péguy qui perpétuent l’art de vivre, la finesse, l’insolence, la hauteur d’esprit d’un pays où Notre-Dame de Paris sonne le glas pour pleurer les bouffeurs de curés, où les artistes et les écrivains - Boualem Sansal nous le rappelle depuis sa prison algérienne - sont des phares."



par Drieu Godefridi (Gatestone Institute) 7 janvier 2025
A l'heure où certains se félicitent de nos records d'exportation d’électricité, il est utile de comprendre :
1/ pourquoi nous exportons autant d'électricité vers notre voisin allemand ( devenu paradoxalement un des plus gros producteur de CO2 en Europe par kWh )
2/ que ce n'est pas sans effet sur les prix de notre marché intérieur en tirant les prix à la hausse avec un prix du kWh qui était historiquement un élément majeur de notre compétitivité et de notre pouvoir d'achat ... mais qui est aujourd'hui bien supérieur au prix du kWh aux Etats-Unis par exemple !


par Le bureau de Lignes Droites 31 2 janvier 2025

Chers amis,

Nous vous souhaitons, à vous-mêmes ainsi qu' à vos proches, une excellente année 2025.

2025 sera une année-clé pour la préparation du retour de la droite au pouvoir.

Enfin, après bientôt 60 ans de domination de l'idéologie issue de mai 68, nous voyons poindre le jour où la droite reviendra à la direction de notre pays.

Le peuple français a donné en juin 2024 le signal clair qu'il ne veut plus de l'idéologie que lui impose la gauche et ses relais dans les médias, à l'université, au sein de la Justice, dans le monde de la culture ou dans le monde du football. Cette idéologie qui place notre pays sans dessus-dessous, en inversant les valeurs, en renversant le bon sens, et qui mène notre pays à la catastrophe.

A cause des manoeuvres de la gauche emmenée par Emmanuel Macron, ce signal clair donné par notre peuple en juin 2024 ne s'est pas transformé en une direction forte, claire et capable pour la France. Mais ce n'est désormais plus qu'une question de temps avant que notre pays se dote enfin de cette direction forte, claire et capable dont il a tant besoin.

Le président de la République Emmanuel Macron, qui aura réussi à faire pire pour notre pays que son indigent prédécesseur François Hollande, s'est condamné à l'impuissance en dissolvant inconsidérément l'Assemblée Nationale. Son mandat traverse ses derniers soubresauts. Il aura été le dernier avatar d'une gauche française bavarde, imbue d'elle-même et inapte à diriger, dont le seul but était de conserver le pouvoir par tous les moyens et sans aucune considération pour l'intérêt national.

Les gouvernements d'apparence qui se succèdent autour de lui ne sont pas en mesure de masquer la situation terrible dans laquelle se trouve notre pays, et encore moins d'y faire face. Leur paralysie accélèrera le moment où de nouvelles élections seront nécessaires.

Outre les élections municipales en 2026, tout indique que des élections législatives ou présidentielle anticipées pourraient avoir lieu avant 2027. Ces élections seront l'occasion pour le peuple français de mettre fin à la folie collective dans laquelle nous a plongée Emmanuel Macron et d'exiger la clarté et la fermeté que nous devons à notre pays.

L'avènement de la droite n'est plus qu'une question de temps.

Nous Lignes Droites 31 continuerons à oeuvrer à l'union des droites afin de hâter le jour où la droite reviendra enfin au pouvoir et pourra enfin prendre les mesures quipermettront à la France de reprendre en main son destin.

Bien cordialement,

Le bureau de Lignes Droites 31

 

par Bruno Retailleau 28 décembre 2024

Dans une tribune adressée aux militants de son réseau Force Républicaine, même s'il est très isolé dans le nouveau  gouvernement Bayrou, Bruno Retailleau partage sa détermination à poursuivre son action


Chers amis,

Comme vous le savez, j'ai choisi de poursuivre ma mission, à la tête du Ministère de l'Intérieur.

 

Ce choix n'allait pas de soi, et je l'ai mûrement réfléchi.

Disons-les choses clairement : contrairement à Michel BARNIER, le nouveau Premier ministre, François BAYROU, n'appartient pas à notre famille politique, et les choix qu'il a pu faire, par le passé, n'ont pas toujours été les nôtres. Par ailleurs, chacun peut constater l'extrême fragilité d'une situation politique inédite sous la Vème République, marquée par l'incertitude et la confusion.

 

Oui, indiscutablement : prendre des responsabilités gouvernementales aujourd'hui, c'est prendre un risque.

Mais ces risques personnels justifient-ils de risquer le destin de notre pays, pris dans l'étau des crises qui s'accélèrent et se conjuguent dangereusement ? Confrontée à de lourdes menaces, budgétaires, sécuritaires, sociales et mêmes civiques, la France doit désormais faire face aux conséquences dramatiques du cyclone qui a dévasté Mayotte. Cette catastrophe mobilise toute mon énergie, et celles de mon ministère. Face aux urgences qui s'accumulent, l'instabilité serait une folie : l'Etat doit absolument tenir, dans l'intérêt de la France et des Français. Qu'attendent-ils de leurs responsables publics ? Du courage et de l'action. Pas dans trois ans, mais maintenant.

 

Faire de la politique, c'est agir, et non subir. Servir la France, c'est protéger les Français, et non se protéger soi-même.

Si aujourd'hui, au milieu de tous les dangers, la droite cédant aux fausses prudences, nos compatriotes l'interprètent légitimement comme une forme d'indifférence aux maux qu'ils subissent, voire pire : comme un calcul cynique. L’enjeu est trop lourd et le moment trop grave. Il en va de notre pays, que je ne veux pas voir aux mains d'une gauche otage de Jean Luc MELENCHON, mais de notre famille politique également. Soyons assez lucides et honnêtes pour reconnaître que par le passé, elle a pu décevoir.

 

Et c'est pourquoi le seul moyen de prouver que, demain, la droite peut être une solution pour la France, est qu'elle soit, dès aujourd'hui, utile aux Français.

Une droite utile, mais pas docile et encore moins servile. Dès que j'ai été sollicité par le nouveau Premier ministre, je lui ai demandé des garanties, sur la composition du nouveau gouvernement, comme sur la politique qui sera conduite.

Ces garanties, je les ai obtenues.

Aucune personnalité liée, de près ou de loin, au Nouveau Front Populaire, et voulant mettre en œuvre tout ou partie de son programme, ne participera à ce gouvernement. Ceci constituait, pour moi, la ligne rouge absolue.

 

S'agissant des actions que, depuis trois mois, j'ai engagées au Ministère de l'intérieur, elles seront poursuivies. Sur la sécurité, le cap restera inchangé : la fermeté demeurera la règle, et concernant le combat vital contre le narcotrafic, un texte de loi sera bien soumis au Parlement. Sur l'immigration, j'ai clairement indiqué au Premier ministre que je ne renoncerai pas à de nouvelles mesures législatives dont nous avons besoin, qu'il s'agisse du rétablissement du délit de séjour irrégulier, de l'instauration d'un délai de carence sur les aides sociales pour les étrangers qui ne travaillent pas, de la réforme de l'aide médicale de l'Etat, ou de l'extension des délais de rétention pour les étrangers qui présentent une menace pour les Français. Je me batrai pour que ces mesures soient intégrées dans notre droit. Le Premier ministre l'a compris.

 

Plus largement, et concernant la politique qui doit être conduite pour la France et les Français, j'ai été très clair avec le Premier ministre : les vieilles illusions socialistes ne sont pas la solution. L'Etat doit réduire ses dépenses, plutôt que d'augmenter les impôts. L'école doit instruire et non déconstruire. Le travail doit payer, et l'assistanat doit cesser. S'il n'existe pas de majorité au Parlement, il en existe une, dans le pays, qui se retrouve sur ces évidences.

 

C'est donc cette politique de la majorité nationale qui doit être retenue, et que je défendrai au sein du gouvernement, en faisant ce que j'ai toujours fait : secouer les immobilismes, et dénoncer les conformismes.

Car au cours de ces trois derniers mois, j'ai voulu parler vrai. Et je continuerai. Ma liberté de parole, c'est ma force. Pour rien au monde, je n'y renoncerai. Bien entendu, puisqu'aucune majorité large n'est possible au Parlement, le dialogue est nécessaire - et avec toutes les forces politiques, car le sectarisme est un poison. Mais la discussion démocratique n’est pas la dilution des convictions. Je serai fidèle aux nôtres, comme je l'ai toujours été.

 

Voilà ce que je souhaitais vous dire, au moment où je m'apprête à poursuivre ma mission. Désormais, la droite doit être dans l'action, pour tout donner pour la France et les Français, en donnant le meilleur d'elle-même. C'est dans cet esprit qu'avec les ministres de notre famille politique, et avec Laurent WAUQUIEZ et Matthieu DARNAUD, qui président nos groupes à l'Assemblée nationale et au Sénat, nous allons travailler. Ensemble, soyons à la hauteur du moment, pour les Français que nous servons et la France que nous aimons.

 

A tous, je vous souhaite de très belles fêtes de Noël, auprès des vôtres.

 

Fidèlement,

 

Bruno RETAILLEAU


par Franck Boutault 5 décembre 2024

Historiquement, la notion de « gauche » en politique est liée au positionnement des représentants élus du peuple dans leurs assemblées et remonterait à la révolution. Mais c’est surtout avec la 3ème république que la « gauche » commence à s’affirmer comme courant politique majeur. Ses racines se situent au niveau de L’Internationale Socialiste fondée en 1889 par Engels.  Ses représentants en France ont été notamment Jaurès, plutôt classé comme réformiste, et Jules Guesde, plutôt radical.

Ces deux tendances ont engendré la « gauche » moderne, bicéphale, directement issue en 1920 du congrès de Tours qui a vu la séparation entre deux courants qui s’étaient déjà opposés sur l’attitude à adopter vis-à-vis du premier conflit mondial :

-        Le courant révolutionnaire marxiste-léniniste, pacifiste, qui constituera le Parti Communiste,

-        Le courant modéré, ayant soutenu l’effort de guerre, à l’origine de la création de la SFIO.

Aujourd’hui encore ce clivage reste évident. Le Front Populaire de Léon Blum n’a pas résisté au second conflit mondial et le récent NFP n’est qu’un accord électoral de façade incapable de masquer les profondes divergences entre les divers protagonistes. Mais qu’en est-il réellement aujourd’hui des idées fondatrices de ces deux courants ?


1 – Le courant révolutionnaire (extrême gauche)

On peut considérer qu’il se manifeste essentiellement aujourd’hui dans notre pays par « La France Insoumise » (LFI), plus ou moins associée à ce qu’il reste du parti communiste ou de divers groupuscules marxistes et/ou trotskistes. Fondamentalement, il se réfère à Marx, à sa conceptualisation de la lutte des classes et à sa critique du capitalisme. Les ouvriers contre les patrons, les pauvres contre les riches !

Mais la situation de notre société n’est plus celle du début du XXème siècle. Certes il existe toujours une classe « prolétarienne », constituée dorénavant plus d’employés que d’ouvriers, regroupant notamment les smicards et apparentés. Mais est apparue une vaste classe moyenne, véritable continuum entre les plus riches et les plus pauvres, rendant artificiel tout clivage. Et au-dessus de cette masse de travailleurs existe désormais une hyperclasse microscopique de milliardaires transnationaux constituant le véritable capitalisme d’aujourd’hui. Or le courant qui se veut « révolutionnaire » s’attaque en fait en permanence aux « faux riches » de la classe moyenne (3 à 10 fois le SMIC) et épargne systématiquement les milliardaires (10 000 fois le SMIC au minimum). Il faut dire que nombre de ceux-ci financent les partis et associations gauchisantes, que ce soit directement (par le contrôle total des médias) ou indirectement (par les subventions aux associations), ce qui leur confère une forme d’immunité.

L’extrême gauche se présentait jadis comme le porte-parole des travailleurs. En fait elle défend surtout aujourd’hui ceux qui ne travaillent pas (étudiants, chômeurs, immigrés, etc.). Elle a définitivement abandonné le travailleur français pauvre, réduit à se terrer dans des logements sociaux périphériques envahis de populations étrangères au sein de quartiers où l’insécurité règne en maître. Pas étonnant qu’ils se tournent vers le RN lorsqu’il s’agit de voter. Et comment cette gauche peut-elle continuer à prôner l’immigration massive, principale source de paupérisation de notre prolétariat national ? Ont-ils oublié ce que Marx lui-même disait : « l’immigration est l’armée de réserve du capital »? Incroyable que cette pseudo-gauche se positionne aux côtés du MEDEF pour demander encore plus d’immigrés… Et ce n’est pas en soustrayant des pays africains leur jeunesse la plus active que l’on va les aider à se développer. Qu’ils prennent exemple sur l’Allemagne ou un parti d’extrême gauche (un vrai !) demande de stopper l’immigration ! (1)


2 – Le courant social-démocrate

Ayant coupé les ponts avec les marxistes-léninistes et leur admiration pour la sanglante révolution bolchévique, les sociaux-démocrates de la SFIO (qui deviendra le PS en 1971) ont acté en 1920 le respect de la démocratie. Mais ils ont depuis toujours peiné à déterminer une orientation politique précise. Pour simplifier, on pourrait dire qu’ils sont censés respecter les orientations de Jaurès sur la laïcité et la lutte contre les inégalités

Le concept de laïcité a été au départ une machine de guerre anti-chrétienne, visant plus particulièrement les catholiques, accusés entre autres choses de véhiculer une vision rétrograde de la famille et des rapports hommes/femmes. Mais on voit maintenant par contre une ouverture vers la « liberté de vivre selon sa religion » quand on parle des musulmans. Et là, pas un mot sur la façon dont la femme musulmane est traitée, non seulement dans les pays musulmans, mais également dans notre propre pays. Ceux qui ont rigolé pendant des années des dessins obscènes anti-chrétiens quasi quotidiens de Charlie Hebdo s’insurgent maintenant contre l’éventuelle islamophobie attachée à toute critique des comportements liés à cette religion. Même la lutte contre l’antisémitisme, pourtant fondamentalement liée à la gauche depuis l’affaire Dreyfus, se délite face à la montée du communautarisme islamo-gauchiste de Mélenchon et de LFI. Leur regard préfère se porter vers l’Ukraine pour se ranger aux côtés des milliardaires du complexe militaro-industriel nord-américain et des va-t’en guerre de l’Union européenne accrochés à l’OTAN.

Sur la lutte contre les inégalités, le discours s’est modulé. En matière d’éducation il reposait sur le concept « d’égalité des chances » qui remonte à la révolution. L’école du socialiste Jules Ferry appliquait ce dogme, chaque enfant ayant droit à la même éducation, quel que soit son milieu d’origine. Libre à lui d’en profiter… ou non ! Mais la gauche « moderne » n’adhère plus à ce principe, considéré désormais de droite, lui préférant celui « d’égalité des résultats ». Cela implique qu’on truque les résultats des examens (avec notamment la politique des « quotas », issue des milieux gauchistes nord-américains). Mais au final, quand tout le monde aura le même diplôme en peau de lapin, celui qui s’en sortira le mieux sera évidemment celui qui aura le soutien financier et relationnel de sa famille pour trouver le meilleur emploi possible. L’élève travailleur et méritant issu d’un milieu social défavorisé restera forcément exclu du système. Fin de l’ascenseur social.

Et que dire du discours de la gauche sur l’égalité homme/femme qui détourne les yeux de l’islamisme mais se focalise sur la lutte contre l’homophobie et la promotion des LGBT et du transgenrisme. L’égalité absolue est un leurre qui ne peut se concevoir que dans une population de clônes. Et l’état n’a pas à s’immiscer dans l’intimité familiale ni à inciter les enfants à changer de sexe comme cela se passe actuellement dès l’école primaire.

La lutte contre les inégalités a été supplantée par la défense du communautarisme, du sectarisme et du wokisme. La gauche caviar s’est définitivement corrompue au progressisme néo-libertaire.


Alors oui, la gauche est devenue la « gôche », coupée de ses racines, coupée du peuple, et espérons-le, définitivement coupée du pouvoir. Mais la droite est-elle la droite ? C’est à nous de répondre à cette question !


F. BOUTAULT

 

1 - https://www.lesechos.fr/monde/europe/allemagne-un-mouvement-de-gauche-anti-immigration-veut-supplanter-lextreme-droite-1989053



par L'observatoire du wokisme (UNI) 1 décembre 2024
La nouvelle révision du programme d'éducation à la vie relationnelle, effective et sexuelle à l'école a fait réagir bon nombre de nos concitoyens ces derniers jours , parfois même à l’intérieur du gouvernement avec par exemple l'intervention courageuse et pertinente du ministre délégué à la Réussite scolaireAlexandre Portier. Citons aussi les interventions remarquées à ce sujet de 
- Sophie Audugé directrise de SOS Education, 
- de nombreux pédopsychiatre comme Maurice Berger,
- des philosophes comme Jean-Claude Larchet,
- et de nombreux hommes politiques (voire en particulier la tribune collective dans FigaroVox "Éducation à la sexualité : Le militantisme n’a pas sa place à l’école»cosignées par 100 sénateurs LR).

Anne Genetet, ministre de l'éducation a cru pouvoir faire taire la polémique en affirmant: « La théorie du genre n’existe pas
Évidemment, personne n'est dupe, et en particulier pas l'"Observatoire du wokisme" une structure créée par l'UNI qui s'est donné comme vocation de traquer le wokisme au sein de nos instances et en particulier au sein de notre Education Nationale. Non, la sexualité n'est pas une matière à enseigner comme les mathématiques ou la géographie !  

Une tribune de l'Observatoire du Wokisme particulièrement instructive :

par Vincent Trémolet de Villers 30 novembre 2024
Un édito décapant de Vincent Tremolet de Villers dans FigaroVox :


"À quelques jours de la réouverture de Notre-Dame de Paris, le spectacle offert par le monde politique interpelle.

La cathédrale de Paris n’a pas encore ouvert ses portes mais le carnaval a déjà commencé. Depuis une semaine, on assiste à un spectaculaire défilé de mardi gras où, comme dans la fête médiévale, la règle, c’est qu’il n’y a plus aucune règle. En tête de cortège marchent en désordre les députés de la nation. Les Insoumis n’ont pas eu besoin de se déguiser ; pour eux, c’est tous les jours le cirque. Un député MoDem veut en venir aux mains avec un socialiste ; Charles de Courson demande la démission du chef de l’État ; les groupes de gauche et celui du RN veulent abroger non pas une mais deux réformes des retraites ; le « socle commun » fait mine de soutenir le gouvernement tout en rêvant de sa chute ; les chefs à plume complotent et se partagent déjà les ministères.


Viennent ensuite les géants du charivari : Emmanuel Macron qui affole les marchés en prophétisant la chute du gouvernement ; Jean-Luc Mélenchon, plus ambitieux, qui annonce la fin du président de la République ; Marine Le Pen qui lance des ultimatums au premier ministre comme un leader syndical ; Michel Barnier qui a la concession honteuse et refuse de tendre franchement au RN et à ses 11 millions d’électeurs une main qui le sauverait politiquement ; François Hollande qui joue une mi-temps avec LFI, une mi-temps contre ; Jordan Bardella qui crie victoire sur la baisse des prix de l’électricité mais assure juste après qu’il faut censurer le texte qui contient sa victoire ; Élisabeth Borne qui s’apprête à voter un budget dont elle n’approuve ni les recettes ni les dépenses ; la droite LR qui défend un texte à rebours de tout ce qu’elle promeut depuis quinze ans.

Il faudrait un Jérôme Bosch pour faire passer cette semaine du grotesque au sublime

Les magistrats aussi sont de la partie, qui, avec leurs réquisitions contre Marine Le Pen, hystérisent un peu plus encore une situation déjà électrique. Derrière encore, Jean-François Copé, défenseur infatigable de l’alliance avec Emmanuel Macron, annonce sa disparition politique, et puis une foule en transe qui crie « ligne rouge ! ligne rouge ! » en passant devant Matignon. Il faudrait un Jérôme Bosch pour faire passer cette semaine du grotesque au sublime. Mais comme il est introuvable, détournons le regard de la nef des fous pour contempler Notre-Dame retrouvée, sa voûte immaculée et sa flèche en plein ciel."



par Jean-Philippe Feldman (IREF) 24 novembre 2024
Une tribune intéressante de l'IREF (Institut de Recherches Economiques et Fiscales) qui souligne l'inadéquation des réactions de nos hommes politiques à l'annonce des différents plans de fermetures qui va toucher notre industrue française ... à l'exception de David Lisnard, un des rares qui sait mettre en cause un environnement fiscal et réglementaire étouffant, de même qu’une flambée des coûts énergétiques due aux atteintes portées au secteur nucléaire

par William Thay 2 novembre 2024
"L’exemple de la Grèce nous montre ce qui nous attend si rien n’est fait. Elle a sombré dans une crise économique majeure en raison de déficits publics incontrôlés, une dette croissante et des réformes structurelles sans cesse repoussées. Cet exemple montre que lorsqu’un État n’est plus jugé compétent pour s’occuper de prérogatives régaliennes (la protection des frontières pour les Grecs), les peuples refusent les réformes structurelles ou les économies pourtant nécessaires pour se redresser."

Une tribune de William Thay à lire sur le site Valeurs Actuelles : 
par Nicolas Baverez 2 novembre 2024
Une réflexion très intéressante de Nicolas Baverez publiée dans le Figaro le 21 octobre sur les impasses de la stratégie énergétique européenne :

CHRONIQUE - La stratégie de décarbonation de l’UE est une faillite qui contraste avec les succès des États-Unis et de la Chine dans ce domaine.
L’accélération du changement climatique s’est confirmée en 2023. L’année a établi un nouvel et inquiétant record de température de la planète, avec une hausse de 1,45 degré Celsius au-dessus de la période préindustrielle. Les phénomènes climatiques extrêmes se sont multipliés. Ils ont provoqué 74.000 décès et 250 milliards de dollars de dommages. Simultanément s’amplifie l’effondrement de la biodiversité avec une chute de 73 % des populations d’animaux sauvages au cours des cinquante dernières années.
À la veille de la COP 29 qui se réunit en novembre à Bakou - ce qui ne peut manquer de susciter le scepticisme -, l’urgence climatique est avérée. L’Union européenne, qui a réduit ses émissions de gaz à effet de serre de 32 % depuis 1990, a pris une longueur d’avance dans la conduite de sa transition. Mais la brutale embardée déclenchée en décembre 2019 après la poussée des partis écologistes se révèle destructrice pour sa compétitivité, pour sa sécurité et pour sa souveraineté. Le «Green Deal » se transforme en « green death ».
Le «Green Deal » entend instaurer la neutralité carbone dans l’Union en 2050 et obtenir une réduction de 55 % des émissions de gaz à effet de serre en 2030 par rapport à 1990. Au travers d’une soixantaine de textes, il bouleverse le modèle économique de nombreux secteurs - tels l’agriculture (« From farm to fork »), l’énergie, les transports ou la finance -, et soumet l’ensemble des entreprises à de nouvelles contraintes réglementaires très contraignantes et coûteuses via les directives CRDS (comptabilité extra-financière) et CS3D (devoir de vigilance) ou encore la taxonomie qui définit les activités dites « vertes ».
L'Union européenne a décidé de formater a priori l'offre et la demande des secteurs clés à l'horizon de 2050 et d'obliger les entreprises à s'y conformer à travers un carcan de normes, de taxes et de pénalités. Et ce sans aucune évaluation de leur impact économique, social, écologique et stratégique
Au lieu d’élaborer un cadre pour la décarbonation de l’économie en confiant aux acteurs économiques et sociaux le soin de s’y adapter, l’Union européenne a décidé de formater a priori l’offre et la demande des secteurs clés à l’horizon de 2050 et d’obliger les entreprises à s’y conformer à travers un carcan de normes, de taxes et de pénalités. Et ce sans aucune évaluation de leur impact économique, social, écologique et stratégique. Cette planification arbitraire, autoritaire et centralisée conduit l’Europe à la faillite, tout aussi sûrement qu’elle a provoqué l’effondrement de l’Union soviétique.
Faillite énergétique. L’Union, sous la pression de l’Allemagne, n’a pas fait le choix d’une énergie décarbonée associé à une neutralité des technologies, mais d’une priorité absolue en faveur des renouvelables - ce qui implique la sortie du nucléaire civil mais aussi militaire qui en est indissociable. Elle organise ainsi une pénurie structurelle d’énergie, qui a pour corollaire des coûts cinq fois supérieurs à ceux des États-Unis et deux à trois fois à ceux de l’Asie. Elle fragilise les réseaux d’électricité et crée des risques de black-out en éliminant les sources d’énergie pilotables au profit des intermittentes. Enfin, elle bride l’innovation utile pour subventionner des chimères, comme l’avion, le train ou la voiture à hydrogène.
Faillite économique. Le «Green Deal » planifie l’euthanasie des pôles d’excellence européens, dans la continuité de la liquidation du secteur des télécommunications qui dominait le monde en 2000. « Farm to fork », en prévoyant de réduire de 50 % le recours aux pesticides et de 20 % les engrais chimiques d’ici à 2030, en mettant en jachère 10 % des terres, en obligeant à faire progresser la part de la production biologique de 8,5 % à 25 % alors qu’elle n’a pas de marché, détruit l’agriculture européenne et organise la dépendance vis-à-vis d’importations qui n’appliquent aucune des normes européennes. L’interdiction du moteur thermique en 2035 programme la ruine des 17 000 entreprises de l’industrie automobile européenne qui emploient 13,8 millions de personnes, soit 8 % des emplois de l’Union. Elles devront verser 15 milliards de pénalités dès 2025 ou baisser leur production de 25 % pour se conformer à l’obligation de fabriquer 20 % de véhicules électriques - et ce alors qu’ils ne représentent que 12,5 % du marché et que les ventes ont reculé de 11 % sur un an en raison de leur faible autonomie, de leur fiabilité douteuse, de l’absence de réseau de recharge et de leur coût prohibitif.
Faillite stratégique. Le «Green Deal » organise la délocalisation de l’agriculture vers les grands émergents et celle de l’industrie vers les États-Unis, comme on le constate dans la chimie. Il offre les marchés de l’énergie et de l’automobile à la Chine qui, grâce à des aides publiques massives, a construit des positions de quasi-monopole dans le véhicule électrique, les batteries, les renouvelables, les matériaux critiques et leur raffinage.
Faillite politique. Comme on l’a constaté avec l’insurrection des agriculteurs, le «Green Deal » fonctionne comme une machine à détruire l’offre et l’emploi européens ainsi qu’à paupériser la population. Il constitue désormais, après l’immigration, le plus puissant vecteur du vote d’extrême droite sur notre continent.

Cesser de confondre la fin et les moyens

La dérive de la transition écologique en Europe contraste avec les succès des États-Unis et de la Chine. L’IRA, en stimulant l’offre par le bas, conjugue réindustrialisation, soutien de l’innovation, transition climatique et stabilisation de la classe moyenne. La Chine a marié compétitivité et impérialisme en planifiant depuis vingt ans la dépendance du reste du monde à sa production de produits, de matières premières et d’équipements vitaux pour la décarbonation de l’économie.
La transition écologique demeure un impératif et un atout potentiel pour l’Union. Mais à la condition de la repenser, comme le recommande Mario Draghi, du côté de l’offre, de l’investissement et de l’innovation. En la repositionnant dans la compétition des blocs qui structurent le système géopolitique. En réalignant États, entreprises et citoyens. En rompant avec les objectifs et les calendriers irréalistes. En réintroduisant la flexibilité dans les choix technologiques. En libérant les financements grâce à la révision de Bale 3, Solvabilité 2, des directives CSRD et CS3D et de la taxonomie - dont la défense doit être exemptée. En évaluant et compensant ses coûts économiques et sociaux. En la soumettant à l’impératif de la souveraineté de l’Europe et de la défense de la liberté. Bref, en cessant de confondre la fin et les moyens pour réconcilier enfin l’écologie avec la compétitivité, la solidarité et la sécurité.




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