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Les péchés capitaux d’Emmanuel Macron

  • par Jean-Marie Belin
  • 09 déc., 2018

L’orgueil est le premier péché capital d’Emmanuel Macron ; il peut devenir péché mortel…

S’arc-bouter sur une réforme alors qu’il ne s’agit pas de cela, mais simplement d’une taxe, feindre de confondre les deux et ne pas chercher à comprendre, montre à quel degré de raideur intellectuelle est arrivé notre Président de la République après seulement 18 mois de pouvoir… Sa solitude, remplie de courtisans pour la plupart trop jeunes et immatures, l’a conduit à cet isolement fautif. Il ne comprend pas ce qui arrive ; il ne voit pas ce qui monte ; il ne sent pas l’inquiétude et le malaise qui grandissent, il n’entend pas la détresse des plus touchés par la crise. En fait, il ne peut pas, il ne sait pas, et c’est ce constat qui est grave…

Le premier défaut de son système tient à la falsification démocratique de sa présidence. Aimé peut-être, mais si mal élu, il croit encore avoir été désiré, choisi, voulu, alors qu’il n’a été que préféré à Marine Le Pen dans la dernière étape. Episode précédé de celui, orchestré, de l’élimination, par tous les moyens, avouables ou non, du seul candidat dangereux pour lui, plébiscité par la primaire. Elle mérite d’ailleurs qu’on s’y attarde un instant. On a beaucoup entendu cette expression à propos des manifestations des Gilets Jaunes : ce sont des gens qu’on n’avait jamais vu auparavant. La petite classe moyenne et les retraités. Cette réflexion, nous sommes nombreux à nous l’être faite au soir de la primaire : tous ces participants, en grande majorité, nul ne les avait vus jusque là. 4 400 000 votants à s’être exprimés et dont une grande majorité considère encore aujourd’hui avoir été laissée pour compte, oubliée, ignorée et en tous cas non entendue. Sans que ce soient les mêmes (et encore…), on a le même phénomène d’exaspération de ceux qui n’ont pas été entendus. Il faudra sans cesse rappeler au chef de l’Etat qu’on ne gouverne pas de façon si autoritaire et “jupitérienne“ quand on a été élu au premier tour par si peu de Français : 18,2% des inscrits, moins d’un Français sur cinq, et 24% des exprimés. C’est une tare durable.

Ce premier défaut est aggravé par l’absence d’une majorité réelle, et non virtuelle. Qui sont ces députés qu’en grande partie personne ou presque ne connaissait un mois avant leur élection ? Leurs votes ne sont que l’expression d’un suivisme placide et non d’avis ou de propositions réfléchies et étayées par le terrain puis argumentées, préparées sous la conduite d’un parti politique responsable. Il n’y a pas en réalité, hors le Sénat, de corps législatif réel. Les députés ne portent pas leurs circonscriptions, leurs départements, leurs régions, ils ne représentent ni les électeurs (pas même les leurs !) ni les forces vives de leurs territoires, ils ne portent pas à Paris la parole de leurs mandants, des pauvres, des riches, des entrepreneurs, des travailleurs, des chômeurs, des retraités. Non, ils sont “à sens unique“, leur action n’est que descendante. Le Président de la République n’a pas en fait de majorité à écouter, c’est lui seul qui dit. Et les électeurs ou les citoyens n’ont pas de députés, ils ont des VRP de Macron.

Le second défaut est celui de la méconnaissance des attentes ou des priorités des Français. Ils sont pourtant responsables, bien informés et avertis ; pour eux, le danger climatique existe, l’écologie n’est pas un gadget, l’environnement, le leur, est une préoccupation importante. Mais ce n’est pas aujourd’hui leur priorité absolue ! Le problème pour eux n’est pas d’abord celui des impôts ou des taxes surnuméraires, mais celui tout simplement de la peur du lendemain, de l’incertitude et de l‘insécurité des revenus. Ce pouvoir a réussi, en associant des mots imprévus, fiscalité écologique, à générer de l’hostilité et du rejet pour la protection de l’environnement. D’une ambition sympathique, le Gouvernement a réussi à installer durablement la notion d’écologie punitive, il faut le faire ! Les Français savent qu’il faut agir, mais ils veulent hiérarchiser les priorités eux-mêmes. Leur priorité, c’est le maintien du niveau de vie ; or ils ont le sentiment, vrai ou faux, qu’il ne cesse de baisser et que leur qualité de vie suit le même chemin. Ce n’est qu’une fois ce souci légitime apaisé ou classé qu’on pourra s’occuper du reste, à savoir le réchauffement climatique. Ne pas connaitre son lendemain interdit de s’occuper du surlendemain.

Pourquoi cette méconnaissance du ressenti des Français ? Parce que le Président est un Parisien, un homme de la métropole, un urbain et un citadin. Ceux qui crient aujourd’hui leur colère le sont peu ; ce sont des habitants des territoires éloignés, des petites ou moyennes villes et de la campagne ; jamais pris en compte et jamais écoutés ! Quel étrange étonnement chez nos ministres de découvrir que parmi les interpellés de dimanche près des Champs Elysées, il y avait des “provinciaux“ ! Justement, monter à Paris, y crier, y manifester, et même y casser, n’est pas un geste innocent, il est plein de symboles ! Le rejet de la capitale absorbe le rejet de l’élite souvent arrogante qui y habite et y décide… Ceux qui président aux destinées de nos grandes villes et métropoles devraient eux aussi apprendre à se méfier de ce sentiment qui ne manquera pas de les toucher par ricochet. La France urbaine n’est pas populaire, et n’est pas prête de l’être…

Le troisième défaut est celui du langage… Il ne peut pas être compris comme étant sincère. On ne peut pas dire qu’on a entendu et ne rien faire ou simplement différer et reporter ; si la première affirmation est juste, la seconde devient incompréhensible pour le peuple. “Soit tu as entendu et tu agis en conséquence, un peu ou beaucoup ; soit tu ne bouges pas d’un iota et dans ce cas, cela montre que tu n’as pas entendu !“ Ce n’est pas l’un sans l’autre, c’est, justement et pour une fois, en même temps ! Le langage trahit l’homme et dessert le Président ; le “qu’ils viennent me chercher !“ n’est pas un langage compréhensible car il ne va pas avec l’habit. Les Français ont besoin de concordance et de cohérence, même sur ce plan, sans quoi, il n’y a plus de crédit et la parole est ipso facto dévaluée.

Le quatrième faute, aussi grave que les autres sans doute, est celle d’une absence totale de gestion réfléchie de l’image. Sans faire appel à l’Ancien régime, et à la théorie des deux corps du roi, avec un corps charnel et un corps symbolique, et qu’incarnait à la perfection le Général de Gaulle, les images les plus marquantes de Macron dégradent non l’homme qu’il a le droit d’être, mais la figure du Président qu’il devrait être ! Les exemples deviennent hélas trop nombreux. Mais le Président devrait savoir qu’il incarne tout le temps la République et qu’il ne peut en galvauder la représentation.

Cet orgueil, celui du succès rapide et de l’intelligence supérieure mal guidés, rend sourd et aveugle. Par chance pour Macron, la Constitution de la Vème République protège le chef de l’Etat. Mais quand à ce péché grave s’ajoutent autant de défauts ou de fautes, pourtant faciles à corriger ou à éliminer, c’est la paralysie qui guette et qui menace. Par sa seule erreur, il perd chaque jour un peu plus de crédibilité. En France, mais aussi à l’extérieur et notamment parmi nos partenaires européens qui ne supportent plus depuis longtemps ses leçons et son arrogance. Or, notre pays ne peut pas se le permettre tant sa situation économique, financière et internationale est mauvaise.

S’il ne faut pas bousculer les échéances, il faut en tirer les leçons et changer de cap ; gérer, dans un premier temps, pour remettre le pays debout, innover et avancer ensuite sans oublier personne sur le bord de la route. Expliquer aux Français les vertus de la liberté et du travail, la nécessaire réforme de l’Etat, le retour aux vraies valeurs, dont l’estime de soi et le partage, avec le souci de rendre l’impôt à nouveau supportable et admis parce que compris. Trop de taxes et d’impôts tuent les taxes et les impôts, d’autant plus radicalement qu’ils ne sont pas clairement délimités et affectés là où ils doivent l’être ; la fiscalité écologique qui sert à combler la dette, les Français n’en ont pas été dupes un seul instant. C’est ce type de tromperie, où on les prend pour des ignorants/payants, qu’ils rejettent. Il faut donc changer de méthode et même les paramètres. Plus que des partis traditionnels et paralysés, qu’il ne faut pas écarter, c’est d’hommes et de femmes neufs, d’entrepreneurs et de créateurs, c’est de la société civile, de mouvements ou de nouveaux partis comme Objectif France, que doit venir la réponse. Le Président de la République s’est de lui-même disqualifié, pendant un moment encore, pour montrer le chemin ; c’est donc à eux de prendre le relais et de le faire ! Que voilà un joli mot, un beau verbe puissant, qu’il convient de remettre en avant après l’avoir mis à neuf, et replacé entre de bonnes mains !

Jean-Marie BELIN

4 décembre 2018.

 

par Bernard Carayon 9 avril 2025
Magnifique tribunedans le JDD de notre ami Bernard Carayon qui souligne parfaitement toutes les incohérences de la Commission Européenne  en matière de défense !

par Pauline Condomines (VA) 8 avril 2025
"Ce mercredi 26 mars, au Palais des Sports, une conférence sur la menace islamiste a rassemblé un large public au Palais des Sports de Paris. Bruno Retailleau, Manuel Valls et de nombreux militants, chercheurs et auteurs ont appelé à la lutte contre un fléau qui “menace la République”."

par Lignes Droites 5 avril 2025

Nouveau grand succès pour la conférence de Lignes Droites du 3 avril !

Tous nos remerciements à Monsieur Patrice Michel pour son exposé très pédagogique sur le système judiciaire français, ses liens avec les instances européennes, son histoire, et son organisation au sein des différentes justices administratives, civiles et pénales.

Tous les participants (environ 75 personnes) ont particulièrement apprécié la clarté de cet exposé et quelques idées pour améliorer son efficacité. Deux rappels essentiels ont été fait :

- notre système judiciaire est là pour faire respecter la loi et bon nombre des reproches qui lui sont fait viennent en fait du politique.

- la neutralité de la justice française a été largement entamée par certains individus, en particulier issus du syndicat de la magistrature. Ce devrait être au Conseil Supérieur de la Magistrature de garantir cette neutralité politique.  Mais sans doute par corporatisme et lâcheté, il n'intervient pas assez, même face à des situations extrêmes comme celle du "mur des cons". Là encore ce devrait être au politique d'avoir le courage de mener à bien les réformes nécessaires pour s'assurer du bon fonctionnement du Conseil de la Magistrature.

par Maxime Duclos 4 avril 2025

Aujourd’hui, la France traverse un moment décisif. Dans une décision qui ne laisse aucun doute, Marine Le Pen se voit infliger une peine d’inéligibilité, à seulement deux ans des présidentielles. Ce verdict dépasse largement le simple domaine juridique pour s’inscrire dans un affrontement politique direct.

La magistrate Bénédicte de Perthuis affirme s’inspirer d’Eva Joly pour son parcours judiciaire et son engagement en tant que magistrate. Elle l’a d’ailleurs déclaré sans ambiguïté : « Eva Joly a changé mon destin. » lors d’un podcast en 2020. Une phrase forte, qui traduit bien plus qu’une simple admiration professionnelle. On y perçoit une affection profonde pour une figure dont les opinions, notamment sur la justice, sont tranchées et assumées.

Mais Eva Joly, au-delà de son parcours de magistrate, reste aussi un personnage politique clivant, dont l’engagement écologiste et les prises de position marquées ne laissent personne indifférent. L’apprécier, c’est souvent adhérer aussi, d’une certaine manière, à une certaine vision du monde et des combats idéologiques. Dès lors, difficile d’ignorer que cette inspiration, aussi sincère soit-elle, puisse laisser planer un doute sur une possible proximité idéologique.

Dans ce contexte, le Syndicat de la magistrature, connu pour ses positions marquées à gauche et ayant publiquement appelé à voter contre l’extrême droite le 12 juin 2024 ajoute une dimension particulière à cette affaire. Cette prise de position contribue à brouiller la frontière entre engagement idéologique et impartialité judiciaire.

Dès lors, difficile de ne pas voir dans cette condamnation un verdict dont l’écho dépasse le cadre strictement juridique pour résonner sur le terrain politique, au moment même où se prépare une échéance électorale majeure.

Encore plus inquiétant, l’identité des deux assesseurs qui ont participé au verdict reste inconnue, un manque de transparence qui renforce le sentiment d’un coup d’État judiciaire. Ce flou soulève des questions cruciales sur l’impartialité et l’indépendance de notre système judiciaire, surtout à l’approche d’un scrutin historique.

Ce moment demeure un symbole fort : la justice, qui devrait être la gardienne impartiale de nos lois, se retrouve aujourd’hui au centre d’interrogations profondes. Si la magistrate ne revendique pas ouvertement d’engagement politique, son admiration pour une figure aussi marquée qu’Eva Joly, ainsi que le contexte entourant cette décision, peuvent laisser penser que son jugement pourrait être influencé par une certaine orientation idéologique. Cela envoie un message clair à l’ensemble du paysage politique français et soulève inévitablement des questions sur la frontière, de plus en plus ténue, entre justice et politique.

Face à cette situation inédite, la nécessité de transparence s’impose, et il est essentiel que les interrogations sur l’indépendance de la justice soient pleinement abordées. Ce moment marque un tournant dans la vie politique française et pose une question fondamentale : la justice peut-elle encore être perçue comme une institution neutre, ou court-elle le risque d’être influencée par des dynamiques idéologiques qui dépassent son cadre strictement juridique ?

Comme l’ont souligné plusieurs responsables politiques, dans un moment aussi décisif, même si une condamnation doit être prononcée, le fait de rendre Marine Le Pen inéligible à seulement deux ans des présidentielles soulève des doutes légitimes sur la volonté politique et idéologique de l’empêcher d’accéder au pouvoir. Selon des estimations récentes de l’IFOP, Marine Le Pen aurait eu la possibilité d’obtenir entre 34 et 38% des voix au premier tour des présidentielles de 2027, selon plusieurs sondages récents. Cette décision semble dépasser le simple cadre juridique. Ce choix, dans un contexte aussi crucial, appartient au peuple et non à une juridiction.

Il en va de la confiance des 11 millions d’électeurs qui, sans pouvoir débattre, parlementer ou exercer leur droit démocratique, se voient privés de la possibilité de voter pour la représentante politique qui, selon les projections, aurait toutes les chances de jouer un rôle clé dans la politique de 2027. Cette décision semble porter une forme de nonchalance envers ces électeurs, en les privant de la possibilité d’exprimer leur voix de manière libre et démocratique. Ce n’est pas simplement une question de légalité, mais une tentative potentielle de déstabiliser le Rassemblement National, d’affaiblir ses capacités à se renforcer et à atteindre, d’ici 2027, une représentativité de 37% des suffrages, au moment où le débat politique pourrait être radicalement transformé par leur ascension.



NDLR : Merci à Maxime Duclos pour ses billets d'humeur toujours très intéressant. On pourrait ajouter queBénédicte de Perthuis n'avait pourtant pas une réputation de sévérité particulière puisque c’est elle qui avait prononcé la relaxe du ministre Olivier Dussopt, jugé pour favoritisme (et finalement condamné en appel !). Deux poids et deux mesures ?


par Pierre Lemaignen 2 avril 2025

Par la voix d'Eric Lombard, le ministre de l’économie, Bpifrance annonçait la semaine dernière vouloir collecter 450 millions d’euros auprès des Français pour les entreprises de défense, et la création à cette fin d’un fonds baptisé « Bpifrance Défense », réservé aux particuliers et destiné à la défense et à la cybersécurité.

Voyons le côté positif des choses : les Français vont peut-être enfin découvrir ce qu'est le private equity et ses bienfaits ! Sur la période 2013/2023, les rendements du private equity français ont été de l'ordre de 13% brut. Quelqu'un qui aurait investi 500 € en France dans cette classe d'actifs aurait aujourd'hui un capital net de frais d'environ 1000 €. Sur le papier, cet investissement a donc tout pour plaire avec des entreprises qui existent déjà et qui sont souvent bien implantées, un marché a priori florissant dans les années à venir et a priori une montagne de commandes à venir. Mais comme cela est répété pour toute publicité pour un placement financier : " Les performances passées ne préjugent pas des performances futures ". Car dans ce cas de figure en particulier, il y a des hics et pas des moindres ... Le problème essentiel n'est pas l'investissement ! Il y a énormément d'épargne et de trésorerie sur le marché actuellement. Le problème essentiel c'est qu'il faut des commandes sur le long terme. Or ces commandes publiques annoncées par les pays européens seront-elles encore là dans cinq ans ?

Il faut souligner plusieurs aspects sur le risque qui porte sur ces commandes publiques en particulier pour la France :

1. Chaque pays européen va investir en fonction de deux logiques :

- diplomatique : certains continueront à acheter du matériel américain quoi qu'il arrive

- industrielle : les commandes seront soumises à des impératifs nationaux pour soutenir l’industrie locale.

On peut donc toujours mettre en avant les investissements prévus pour l'ensemble de l'Europe, l'essentiel des retombées pour l'industrie française seront essentiellement issues de la politique nationale et pas seulement européenne ...

2. Quelle confiance peut-on avoir dans les annonces d'aujourd'hui ? L'Europe a toujours été une vraie girouette sur les sujets relatifs à la défense européenne, à la fois en termes de stratégie et d'investissement.

Encore aujourd'hui, un label ESG dans ce domaine est, de fait, quasi impossible (aux côtés de l’alcool, du tabac et des jeux d’argent ...).

Même la France qui a pourtant fait partie des bons élèves en termes d'investissement dans le domaine de la défense n'a pas toujours fait preuve d'une réelle constance (en particulier sous Hollande).

Au lendemain d'un inéluctable traité de paix signé entre l'Ukraine et la Russie dans l'année à venir, ou après un hypothétique effondrement du régime russe dont ils rêvent tous, l'hystérie collective de nos dirigeants européens sera-t-elle encore d'actualité ?

3. Acheter des chars est un investissement qui trouvera toujours des détracteurs acharnés dans notre société. Bien malin est celui capable aujourd'hui de nous dire qui sera au pouvoir en France en 2030 à l'échéance de ce fond d'investissement.  

4. Comment la France compte tenu de son endettement pourra-t-elle financer ces investissements ? Compte tenu de notre niveau d'endettement, il faudra soit augmenter la fiscalité (mais nous sommes déjà champion du monde ce qui plombe nos entreprises), soit trouver des arbitrages au détriment d'autres dépenses ... Mais quels sont les arbitrages que les français accepteront : la justice ? l'éducation ? La santé ? Je ne vous parle même pas des retraites ! Certains sondages montrent qu'une majorité de Français (et j'en fais partie) est favorable aujourd'hui à cette politique de réarmement ... Mais dès que le même sondage pose des questions sur les moyens de financer cette politique, d'ores et déjà, cette majorité s'effondre. Qu'en sera t'il dans deux ou trois ans ?

La France fait déjà aujourd'hui face à un mur de la dette absolument vertigineux ( la question n'est pas son existence mais la distance à laquelle il se trouve et le temps qu'il nous reste avant qu'on se le prenne en pleine figure) et une incapacité depuis 50 ans à apporter la moindre réforme à son modèle social. Comment peut on considérer sérieusement les annonces d'augmentation du budget français de la défense de plusieurs dizaines de milliards d'euros ?

Bref, ce type de financement peut éventuellement être une poule aux œufs d'or. Il présente aussi des risques intrinsèques majeurs ! Et il faudra regarder en détail l'offre qui sera faite et analyser de manière très prudente les engagements sur les commandes à venir. Mais il est fort à craindre que dans la précipitation, nous soyons en train de mettre la charrue avant les bœufs pour participer au développement de nos entreprises !

par LR31 1 avril 2025
par Lignes Droites 13 mars 2025
Lignes Droites soutiendra toutes les candidatures d’union des droites. Bonne chance à David Gerson et à sa future équipe !

par Emmanuel Chaunu 13 mars 2025
par Maxime Duclos, adhérent Lignes Droites 10 mars 2025
Billet d'humeur d'un de nos adhérents,Maxime Duclos :  


En 1997, l’année de ma naissance, le taux de fécondité était de 1,71 enfant par femme, un chiffre déjà bien inférieur au seuil de remplacement des générations, estimé à environ 2,1 enfants par femme, sans que cela signifie pour autant que la parentalité allait de soi. Mais en 2024, les chiffres sont sans appel : 1,62 enfant par femme, et une chute des naissances qui semble inarrêtable. Comment en est on arrivé là ? Et surtout, pourquoi les jeunes d’aujourd’hui ne veulent-ils plus fonder de famille ?

La natalité française a connu une première chute importante après 1972, Mai 68 a profondément transformé la société française, et même si la chute de la natalité après 1972 n’est pas directement causée par ces événements, ils ont joué un rôle dans l’évolution des mentalités et des comportements qui ont ensuite influencé la fécondité. L’entrée massive des femmes sur le marché du travail, l’accès à la contraception et la légalisation de l’IVG en 1975 ont profondément modifié les comportements familiaux. Cependant, après cette période de déclin, la fécondité s’est stabilisée autour de 1,8-2 enfants par femme pendant plusieurs décennies. Depuis 2010, en revanche, la chute est spectaculaire : entre 2010 et 2024, le nombre de naissances est passé de 832 800 à 663 000, soit une baisse de 21,50 %. Un effondrement historique qui ne cesse de s’accélérer, sans qu’aucun véritable sursaut ne semble pointer à l’horizon.

Les raisons sont multiples, mais elles pointent toutes vers une réalité inquiétante : avoir un enfant en 2024 est devenu un choix difficile, parfois même un luxe. Pourtant, il est essentiel d’être honnête avec nous-mêmes : la précarité économique, bien que réelle, n’explique pas tout. Trop de jeunes se cachent derrière cet argument pour justifier un refus d’engagement bien plus profond. Aujourd’hui, nombreux sont ceux qui préfèrent "profiter" avant d’avoir des enfants, cherchant un confort personnel au détriment de la responsabilité collective. Cette mentalité est en partie héritée d’une éducation plus permissive, où les limites ont été repoussées, où la contrainte est devenue un gros mot. Les méthodes pédagogiques modernes, comme Montessori, sont souvent citées comme un progrès, mais elles traduisent aussi un changement de paradigme issu des transformations post-68 : un enfant doit s’épanouir à son rythme, être libre de ses choix, et ne pas être contraint. Résultat ? Une génération qui repousse l’effort, qui cherche avant tout son propre bien-être, et qui voit la parentalité comme une privation de liberté plutôt que comme un accomplissement.

Au-delà de cette évolution sociétale, l’idée même de nation s’efface. Faire des enfants, c’est assurer le renouvellement des générations, maintenir une dynamique économique, préserver un équilibre social. Or, nous vivons dans une société où l’individualisme prime sur l’intérêt collectif. Nous consommons, nous voyageons, nous vivons pour nous-mêmes sans nous soucier des répercussions à long terme. Cette quête incessante de liberté, ce refus des obligations, nous mènent à une impasse. Car moins de naissances, c’est aussi moins de travailleurs demain, une économie qui s’essouffle, et des systèmes de retraite qui s’effondrent. Nous ne voulons plus d’enfants, mais qui paiera alors pour notre vieillesse ?

Peut-on encore inverser la tendance ? Il ne s’agit pas de forcer les jeunes à avoir des enfants, mais de redonner du sens à la parentalité. Il faut retrouver un intérêt commun, réapprendre à voir l’avenir autrement que par le prisme de la jouissance immédiate. Faire des enfants, ce n’est pas seulement une contrainte, c’est une transmission, une continuité, un acte fondateur pour une société. Il faut redonner envie, réhabiliter la famille comme un pilier essentiel du bien-être personnel et collectif, et non plus comme une entrave. Tant que nous resterons enfermés dans cette quête illusoire de liberté absolue, tant que nous refuserons de voir au-delà de notre propre existence, la chute des naissances n’aura aucune raison de s’arrêter. Et avec elle, c’est tout un modèle de société qui s’effondrera.

Sources :

INSEE “Bilan démographique annuel”

INED “Pratiques parentales et enfance"

par Pierre Lellouche 10 mars 2025

"Sans être entendu, je n’ai cessé de répéter depuis avant même qu’elle n’éclate que la guerre d’Ukraine aurait pu être évitée. Qu’elle aurait pu, même, être stoppée dès avril 2022. Qu’au lieu de préparer la « grande offensive » ratée de juin 2023, l’Ukraine et ses alliés auraient dû négocier, avant de se trouver dans une situation bien pire à l’arrivée, comme l’avait prévu, lui aussi, le chef d’état-major des armées américaines, le général Mark Milley, fin 2022."
Une tribune très instructivesur le conflit ukrainiende Pierre Lellouche,spécialiste reconnu en géopolitique:


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