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«Transferts de devises des diasporas vers les pays d’origine: Arnaud Montebourg avait raison!»

  • par Fatiha Boudjahlat
  • 13 nov., 2021

«Transferts de devises des diasporas vers les pays d’origine: Arnaud Montebourg avait raison!»

"À la lumière de son expérience personnelle, l’enseignante et essayiste Fatiha Boudjahlat juge que la proposition de l’ancien ministre socialiste, vite reniée par l’intéressé devant le tollé à gauche, avait le grand mérite de dire des réalités passés sous silence."



"Beaucoup sont tombés à bras raccourcis sur Arnaud Montebourg après sa proposition de bloquer ou de taxer les transferts de devises des diasporas vers les pays d’origine afin de créer un rapport de force avec ces États et obtenir qu’ils accueillent leurs ressortissants expulsés. Proposition irréalisable pour les uns, raciste et fasciste pour les autres, même si ces militants se revendiquant de gauche voient le racisme et le fascisme partout, sauf chez les indigénistes et les islamistes. Sous le feu des critiques, le candidat souverainiste de gauche a rétropédalé. C’est une erreur, il avait raison.

Les diasporas ont toujours été des vaches à lait pour les pays dont les immigrés sont originaires, qu’ils en soient ressortissants ou non. L’exemple de l’Algérie est à cet égard archétypal: après deux ans de blocage en raison du Covid, les immigrés et leurs enfants peuvent enfin y retourner… à prix d’or, l’État conservant le quasi-monopole du transport aérien pour la compagnie aérienne algérienne. Les billets d’avion sont à 1000 euros, il est moins cher d’aller en Thaïlande que d’aller en Algérie au départ de la France. Beaucoup d’enfants d’immigrés ont fait le choix de prendre, assez tard, la nationalité algérienne, quand l’État algérien a fait exploser le prix du visa, et sitôt la menace du service militaire expirée. Les rapports des immigrés et de leurs enfants au pays d’origine est complexe: ils savent la corruption, la hagra (abus par la force) des institutions, mais c’est le pays de leurs parents, le leur, ils l’aiment. Rapport complexe tout en étant financièrement très rentable, au point de pouvoir parler d’aide au développement implicite et d’évasion fiscale et sociale assumée.

La pauvreté de ma famille a été accentuée par les arbitrages budgétaires et financiers de mes parents : la majeure partie de l’argent, des salaires mais aussi des aides sociales, partait en Algérie dans la construction d’une grande maison

Je racontais dans mon livre Les Nostalgériades que j’avais réalisé récemment que la pauvreté de ma famille, ayant bénéficié des Restos du cœur et du Secours catholique, avait été accentuée par les arbitrages budgétaires et financiers de mes parents: la majeure partie de l’argent, des salaires mais aussi des aides sociales, partait en Algérie dans la construction d’une grande maison (dans laquelle nous ne vécûmes jamais, mon père ayant «réservé» une autre femme, plus jeune, au pays). Nous n’aurions pas dû vivre aussi mal, pas avec le niveau de prestations sociales que nous touchions. Ma naissance en France est également due à une forme de «benchmarking» assumée de mon père: il fit venir ma mère et ses quatre garçons vivant en Algérie, parce que c’était rentable. Il n’avait jamais été dans ses intentions que nous restions en France. C’est le statut des aides sociales qui est en question: elles ne sont pas conçues pour être un financement à la vie au bled, à la construction de somptueuses maisons dans le pays d’origine, tandis que, pour économiser, ceux qui la perçoivent restent habiter, en France, dans des quartiers dégradés et ghettoïsés.

Cette réalité ne coïncide pas avec la vision misérabiliste de l’immigration et de ses descendants souvent véhiculée: les immigrés gèrent mieux leur budget que le gouvernement ne gère celui de la France. Et ils font des choix. Ils arbitrent entre des législations et choisissent le pays dans lequel celle-ci est la plus favorable. Ils arbitrent encore au moment de choisir leur logement. Ils pourraient vivre dans plus petit et mieux situé, ou ils pourraient accepter de payer plus cher un logement de taille similaire dans un meilleur quartier. Mais, pour le prix d’un petit logement ici, vous pouvez avoir une villa au bled, quel que soit le bled en question. La différence de coût de la vie et de l’immobilier entre la France et les pays africains ou sud-asiatiques est en faveur des diasporas. Un salaire juste suffisant au regard du coût de la vie en France permet l’aisance dans les pays plus pauvres.

Bien sûr que les diasporas font vivre leurs pays d’origine. Cela se vérifie avec l’Arménie, le Liban et les autres pays d’émigration. Cela ne doit pas nous rendre aveugles à l’opportunisme de ces États, surtout quand ils ne cessent de cracher sur la France et d’attiser la haine, et sur celui de ces diasporas. Elles ne font pas que déverser à perte des devises pour aider leurs familles. La structure de l’immigration compte beaucoup. Aujourd’hui, les parents de nos parents étrangers sont morts, il nous reste les oncles, les tantes et les cousins. On n’aide pas un cousin comme on aide une grand-mère ou une tante. Certes, on aide financièrement, et on envoie aussi des médicaments, parce que tout manque. Tout cela est vrai. Mais, en 2021, les diasporas maghrébines ne retournent pas au pays dans les mêmes conditions matérielles: quand elles se rendent dans leur pays d’origine, elles résident désormais dans la maison bâtie là-bas par leurs parents. Elles offrent des vacances somptuaires aux petits-enfants d’immigrés. Comme le dit mon frère à ses enfants, lorsqu’ils passent leurs congés en Algérie: «Venez on va au resto, ça ne coûte rien», provoquant un rapport fantasmé au bled, pays d’un éternel été et de jouissance, alors que la vie en France est celle du travail, de l’école, des obligations administratives, de la vie dans des quartiers difficiles. Cette distorsion a un effet très réel sur le rapport au bled et sur le rapport à la France de ces descendants.

Il faut aussi dire que les diasporas investissent là-bas, créent des entreprises, se forgent aussi un patrimoine immobilier. De manière anecdotique, je laisse à votre appréciation les paroles de ce tube, Dieu Merci, de Dadju, frère de Gims: «J’ai donné mes premiers llets-bi à mes tantines, Western au Congo/ Après, j’ai changé d’habits, Louis Vui’, Gucci, pour me sentir beau / (…) Ma chérie, fais tes valises, on va quitter la street/ J’ai fait du bénéf’ qu’on va investir en Afrique/ J’sais c’que c’est d’avoir la dalle, aujourd’hui, j’dis “Dieu merci”.»

La proposition d’Arnaud Montebourg est retirée, mais elle aurait donné lieu à une réflexion sur les aides sociales : elles doivent servir à permettre de vivre correctement en France, pas à vivre un été magnifique au bled

En plein confinement, au plus fort de la crise sanitaire et économique, j’avais été étonnée par la file d’attente devant une vitrine: il s’avéra que c’était celle d’un Western Union, icône des diasporas au point d’être chantée, et qui communique justement sur ces devises qui aident la famille restée au pays «à réaliser ses rêves».

Le maintien à un niveau élevé de ces transferts de devise (quoique, semble-t-il, en baisse au cours des confinements) s’est fait aux dépens de quelles dépenses? De quelles personnes? Du paiement des loyers? Du confort des enfants? C’est mon hypothèse. En outre, l’État et les collectivités territoriales ont versé quantité d’aides, pour éviter le pire, à des personnes qui ont usé de leur agentivité (faculté, pour un agent, d’agir et d’influencer les événements, NDLR) pour prioriser leur patrimoine au bled aux dépens de leur qualité de vie ici. Perpétuant ce schéma de la bonne vie, de la vraie vie au bled, et du purgatoire ou de l’enfer en France.

Ajoutons que deux députés de la majorité ont fait adopter juste après la première vague du Covid, en juin 2020, une proposition de loi facilitant les transferts d’argent vers l’Afrique. Aide au développement, disent-ils. Dans ce cas, il faudrait peut-être déduire ces milliards de l’aide au développement officielle que nous versons aux pays africains.

La proposition d’Arnaud Montebourg est retirée, mais elle aurait donné lieu à une réflexion sur les aides sociales: elles doivent servir à permettre de vivre correctement en France, pas à vivre un été magnifique au bled, et je pense particulièrement aux enfants qui ne sont pas responsables des arbitrages de leurs parents, qui les pénalisent objectivement. Ils méritent le meilleur, là où ils vivent, en France.

Quant aux transferts issus des salaires, il est évident que ceux qui les perçoivent sont libres d’en user à leur guise, sauf si en envoyer la majeure partie s’accompagne d’une pauvreté en France qui sera compensée par des aides sociales indues, puisque cette insolvabilité est alors choisie, à défaut d’être assumée."



par Bernard Carayon 9 avril 2025
Magnifique tribunedans le JDD de notre ami Bernard Carayon qui souligne parfaitement toutes les incohérences de la Commission Européenne  en matière de défense !

par Pauline Condomines (VA) 8 avril 2025
"Ce mercredi 26 mars, au Palais des Sports, une conférence sur la menace islamiste a rassemblé un large public au Palais des Sports de Paris. Bruno Retailleau, Manuel Valls et de nombreux militants, chercheurs et auteurs ont appelé à la lutte contre un fléau qui “menace la République”."

par Lignes Droites 5 avril 2025

Nouveau grand succès pour la conférence de Lignes Droites du 3 avril !

Tous nos remerciements à Monsieur Patrice Michel pour son exposé très pédagogique sur le système judiciaire français, ses liens avec les instances européennes, son histoire, et son organisation au sein des différentes justices administratives, civiles et pénales.

Tous les participants (environ 75 personnes) ont particulièrement apprécié la clarté de cet exposé et quelques idées pour améliorer son efficacité. Deux rappels essentiels ont été fait :

- notre système judiciaire est là pour faire respecter la loi et bon nombre des reproches qui lui sont fait viennent en fait du politique.

- la neutralité de la justice française a été largement entamée par certains individus, en particulier issus du syndicat de la magistrature. Ce devrait être au Conseil Supérieur de la Magistrature de garantir cette neutralité politique.  Mais sans doute par corporatisme et lâcheté, il n'intervient pas assez, même face à des situations extrêmes comme celle du "mur des cons". Là encore ce devrait être au politique d'avoir le courage de mener à bien les réformes nécessaires pour s'assurer du bon fonctionnement du Conseil de la Magistrature.

par Maxime Duclos 4 avril 2025

Aujourd’hui, la France traverse un moment décisif. Dans une décision qui ne laisse aucun doute, Marine Le Pen se voit infliger une peine d’inéligibilité, à seulement deux ans des présidentielles. Ce verdict dépasse largement le simple domaine juridique pour s’inscrire dans un affrontement politique direct.

La magistrate Bénédicte de Perthuis affirme s’inspirer d’Eva Joly pour son parcours judiciaire et son engagement en tant que magistrate. Elle l’a d’ailleurs déclaré sans ambiguïté : « Eva Joly a changé mon destin. » lors d’un podcast en 2020. Une phrase forte, qui traduit bien plus qu’une simple admiration professionnelle. On y perçoit une affection profonde pour une figure dont les opinions, notamment sur la justice, sont tranchées et assumées.

Mais Eva Joly, au-delà de son parcours de magistrate, reste aussi un personnage politique clivant, dont l’engagement écologiste et les prises de position marquées ne laissent personne indifférent. L’apprécier, c’est souvent adhérer aussi, d’une certaine manière, à une certaine vision du monde et des combats idéologiques. Dès lors, difficile d’ignorer que cette inspiration, aussi sincère soit-elle, puisse laisser planer un doute sur une possible proximité idéologique.

Dans ce contexte, le Syndicat de la magistrature, connu pour ses positions marquées à gauche et ayant publiquement appelé à voter contre l’extrême droite le 12 juin 2024 ajoute une dimension particulière à cette affaire. Cette prise de position contribue à brouiller la frontière entre engagement idéologique et impartialité judiciaire.

Dès lors, difficile de ne pas voir dans cette condamnation un verdict dont l’écho dépasse le cadre strictement juridique pour résonner sur le terrain politique, au moment même où se prépare une échéance électorale majeure.

Encore plus inquiétant, l’identité des deux assesseurs qui ont participé au verdict reste inconnue, un manque de transparence qui renforce le sentiment d’un coup d’État judiciaire. Ce flou soulève des questions cruciales sur l’impartialité et l’indépendance de notre système judiciaire, surtout à l’approche d’un scrutin historique.

Ce moment demeure un symbole fort : la justice, qui devrait être la gardienne impartiale de nos lois, se retrouve aujourd’hui au centre d’interrogations profondes. Si la magistrate ne revendique pas ouvertement d’engagement politique, son admiration pour une figure aussi marquée qu’Eva Joly, ainsi que le contexte entourant cette décision, peuvent laisser penser que son jugement pourrait être influencé par une certaine orientation idéologique. Cela envoie un message clair à l’ensemble du paysage politique français et soulève inévitablement des questions sur la frontière, de plus en plus ténue, entre justice et politique.

Face à cette situation inédite, la nécessité de transparence s’impose, et il est essentiel que les interrogations sur l’indépendance de la justice soient pleinement abordées. Ce moment marque un tournant dans la vie politique française et pose une question fondamentale : la justice peut-elle encore être perçue comme une institution neutre, ou court-elle le risque d’être influencée par des dynamiques idéologiques qui dépassent son cadre strictement juridique ?

Comme l’ont souligné plusieurs responsables politiques, dans un moment aussi décisif, même si une condamnation doit être prononcée, le fait de rendre Marine Le Pen inéligible à seulement deux ans des présidentielles soulève des doutes légitimes sur la volonté politique et idéologique de l’empêcher d’accéder au pouvoir. Selon des estimations récentes de l’IFOP, Marine Le Pen aurait eu la possibilité d’obtenir entre 34 et 38% des voix au premier tour des présidentielles de 2027, selon plusieurs sondages récents. Cette décision semble dépasser le simple cadre juridique. Ce choix, dans un contexte aussi crucial, appartient au peuple et non à une juridiction.

Il en va de la confiance des 11 millions d’électeurs qui, sans pouvoir débattre, parlementer ou exercer leur droit démocratique, se voient privés de la possibilité de voter pour la représentante politique qui, selon les projections, aurait toutes les chances de jouer un rôle clé dans la politique de 2027. Cette décision semble porter une forme de nonchalance envers ces électeurs, en les privant de la possibilité d’exprimer leur voix de manière libre et démocratique. Ce n’est pas simplement une question de légalité, mais une tentative potentielle de déstabiliser le Rassemblement National, d’affaiblir ses capacités à se renforcer et à atteindre, d’ici 2027, une représentativité de 37% des suffrages, au moment où le débat politique pourrait être radicalement transformé par leur ascension.



NDLR : Merci à Maxime Duclos pour ses billets d'humeur toujours très intéressant. On pourrait ajouter queBénédicte de Perthuis n'avait pourtant pas une réputation de sévérité particulière puisque c’est elle qui avait prononcé la relaxe du ministre Olivier Dussopt, jugé pour favoritisme (et finalement condamné en appel !). Deux poids et deux mesures ?


par Pierre Lemaignen 2 avril 2025

Par la voix d'Eric Lombard, le ministre de l’économie, Bpifrance annonçait la semaine dernière vouloir collecter 450 millions d’euros auprès des Français pour les entreprises de défense, et la création à cette fin d’un fonds baptisé « Bpifrance Défense », réservé aux particuliers et destiné à la défense et à la cybersécurité.

Voyons le côté positif des choses : les Français vont peut-être enfin découvrir ce qu'est le private equity et ses bienfaits ! Sur la période 2013/2023, les rendements du private equity français ont été de l'ordre de 13% brut. Quelqu'un qui aurait investi 500 € en France dans cette classe d'actifs aurait aujourd'hui un capital net de frais d'environ 1000 €. Sur le papier, cet investissement a donc tout pour plaire avec des entreprises qui existent déjà et qui sont souvent bien implantées, un marché a priori florissant dans les années à venir et a priori une montagne de commandes à venir. Mais comme cela est répété pour toute publicité pour un placement financier : " Les performances passées ne préjugent pas des performances futures ". Car dans ce cas de figure en particulier, il y a des hics et pas des moindres ... Le problème essentiel n'est pas l'investissement ! Il y a énormément d'épargne et de trésorerie sur le marché actuellement. Le problème essentiel c'est qu'il faut des commandes sur le long terme. Or ces commandes publiques annoncées par les pays européens seront-elles encore là dans cinq ans ?

Il faut souligner plusieurs aspects sur le risque qui porte sur ces commandes publiques en particulier pour la France :

1. Chaque pays européen va investir en fonction de deux logiques :

- diplomatique : certains continueront à acheter du matériel américain quoi qu'il arrive

- industrielle : les commandes seront soumises à des impératifs nationaux pour soutenir l’industrie locale.

On peut donc toujours mettre en avant les investissements prévus pour l'ensemble de l'Europe, l'essentiel des retombées pour l'industrie française seront essentiellement issues de la politique nationale et pas seulement européenne ...

2. Quelle confiance peut-on avoir dans les annonces d'aujourd'hui ? L'Europe a toujours été une vraie girouette sur les sujets relatifs à la défense européenne, à la fois en termes de stratégie et d'investissement.

Encore aujourd'hui, un label ESG dans ce domaine est, de fait, quasi impossible (aux côtés de l’alcool, du tabac et des jeux d’argent ...).

Même la France qui a pourtant fait partie des bons élèves en termes d'investissement dans le domaine de la défense n'a pas toujours fait preuve d'une réelle constance (en particulier sous Hollande).

Au lendemain d'un inéluctable traité de paix signé entre l'Ukraine et la Russie dans l'année à venir, ou après un hypothétique effondrement du régime russe dont ils rêvent tous, l'hystérie collective de nos dirigeants européens sera-t-elle encore d'actualité ?

3. Acheter des chars est un investissement qui trouvera toujours des détracteurs acharnés dans notre société. Bien malin est celui capable aujourd'hui de nous dire qui sera au pouvoir en France en 2030 à l'échéance de ce fond d'investissement.  

4. Comment la France compte tenu de son endettement pourra-t-elle financer ces investissements ? Compte tenu de notre niveau d'endettement, il faudra soit augmenter la fiscalité (mais nous sommes déjà champion du monde ce qui plombe nos entreprises), soit trouver des arbitrages au détriment d'autres dépenses ... Mais quels sont les arbitrages que les français accepteront : la justice ? l'éducation ? La santé ? Je ne vous parle même pas des retraites ! Certains sondages montrent qu'une majorité de Français (et j'en fais partie) est favorable aujourd'hui à cette politique de réarmement ... Mais dès que le même sondage pose des questions sur les moyens de financer cette politique, d'ores et déjà, cette majorité s'effondre. Qu'en sera t'il dans deux ou trois ans ?

La France fait déjà aujourd'hui face à un mur de la dette absolument vertigineux ( la question n'est pas son existence mais la distance à laquelle il se trouve et le temps qu'il nous reste avant qu'on se le prenne en pleine figure) et une incapacité depuis 50 ans à apporter la moindre réforme à son modèle social. Comment peut on considérer sérieusement les annonces d'augmentation du budget français de la défense de plusieurs dizaines de milliards d'euros ?

Bref, ce type de financement peut éventuellement être une poule aux œufs d'or. Il présente aussi des risques intrinsèques majeurs ! Et il faudra regarder en détail l'offre qui sera faite et analyser de manière très prudente les engagements sur les commandes à venir. Mais il est fort à craindre que dans la précipitation, nous soyons en train de mettre la charrue avant les bœufs pour participer au développement de nos entreprises !

par LR31 1 avril 2025
par Lignes Droites 13 mars 2025
Lignes Droites soutiendra toutes les candidatures d’union des droites. Bonne chance à David Gerson et à sa future équipe !

par Emmanuel Chaunu 13 mars 2025
par Maxime Duclos, adhérent Lignes Droites 10 mars 2025
Billet d'humeur d'un de nos adhérents,Maxime Duclos :  


En 1997, l’année de ma naissance, le taux de fécondité était de 1,71 enfant par femme, un chiffre déjà bien inférieur au seuil de remplacement des générations, estimé à environ 2,1 enfants par femme, sans que cela signifie pour autant que la parentalité allait de soi. Mais en 2024, les chiffres sont sans appel : 1,62 enfant par femme, et une chute des naissances qui semble inarrêtable. Comment en est on arrivé là ? Et surtout, pourquoi les jeunes d’aujourd’hui ne veulent-ils plus fonder de famille ?

La natalité française a connu une première chute importante après 1972, Mai 68 a profondément transformé la société française, et même si la chute de la natalité après 1972 n’est pas directement causée par ces événements, ils ont joué un rôle dans l’évolution des mentalités et des comportements qui ont ensuite influencé la fécondité. L’entrée massive des femmes sur le marché du travail, l’accès à la contraception et la légalisation de l’IVG en 1975 ont profondément modifié les comportements familiaux. Cependant, après cette période de déclin, la fécondité s’est stabilisée autour de 1,8-2 enfants par femme pendant plusieurs décennies. Depuis 2010, en revanche, la chute est spectaculaire : entre 2010 et 2024, le nombre de naissances est passé de 832 800 à 663 000, soit une baisse de 21,50 %. Un effondrement historique qui ne cesse de s’accélérer, sans qu’aucun véritable sursaut ne semble pointer à l’horizon.

Les raisons sont multiples, mais elles pointent toutes vers une réalité inquiétante : avoir un enfant en 2024 est devenu un choix difficile, parfois même un luxe. Pourtant, il est essentiel d’être honnête avec nous-mêmes : la précarité économique, bien que réelle, n’explique pas tout. Trop de jeunes se cachent derrière cet argument pour justifier un refus d’engagement bien plus profond. Aujourd’hui, nombreux sont ceux qui préfèrent "profiter" avant d’avoir des enfants, cherchant un confort personnel au détriment de la responsabilité collective. Cette mentalité est en partie héritée d’une éducation plus permissive, où les limites ont été repoussées, où la contrainte est devenue un gros mot. Les méthodes pédagogiques modernes, comme Montessori, sont souvent citées comme un progrès, mais elles traduisent aussi un changement de paradigme issu des transformations post-68 : un enfant doit s’épanouir à son rythme, être libre de ses choix, et ne pas être contraint. Résultat ? Une génération qui repousse l’effort, qui cherche avant tout son propre bien-être, et qui voit la parentalité comme une privation de liberté plutôt que comme un accomplissement.

Au-delà de cette évolution sociétale, l’idée même de nation s’efface. Faire des enfants, c’est assurer le renouvellement des générations, maintenir une dynamique économique, préserver un équilibre social. Or, nous vivons dans une société où l’individualisme prime sur l’intérêt collectif. Nous consommons, nous voyageons, nous vivons pour nous-mêmes sans nous soucier des répercussions à long terme. Cette quête incessante de liberté, ce refus des obligations, nous mènent à une impasse. Car moins de naissances, c’est aussi moins de travailleurs demain, une économie qui s’essouffle, et des systèmes de retraite qui s’effondrent. Nous ne voulons plus d’enfants, mais qui paiera alors pour notre vieillesse ?

Peut-on encore inverser la tendance ? Il ne s’agit pas de forcer les jeunes à avoir des enfants, mais de redonner du sens à la parentalité. Il faut retrouver un intérêt commun, réapprendre à voir l’avenir autrement que par le prisme de la jouissance immédiate. Faire des enfants, ce n’est pas seulement une contrainte, c’est une transmission, une continuité, un acte fondateur pour une société. Il faut redonner envie, réhabiliter la famille comme un pilier essentiel du bien-être personnel et collectif, et non plus comme une entrave. Tant que nous resterons enfermés dans cette quête illusoire de liberté absolue, tant que nous refuserons de voir au-delà de notre propre existence, la chute des naissances n’aura aucune raison de s’arrêter. Et avec elle, c’est tout un modèle de société qui s’effondrera.

Sources :

INSEE “Bilan démographique annuel”

INED “Pratiques parentales et enfance"

par Pierre Lellouche 10 mars 2025

"Sans être entendu, je n’ai cessé de répéter depuis avant même qu’elle n’éclate que la guerre d’Ukraine aurait pu être évitée. Qu’elle aurait pu, même, être stoppée dès avril 2022. Qu’au lieu de préparer la « grande offensive » ratée de juin 2023, l’Ukraine et ses alliés auraient dû négocier, avant de se trouver dans une situation bien pire à l’arrivée, comme l’avait prévu, lui aussi, le chef d’état-major des armées américaines, le général Mark Milley, fin 2022."
Une tribune très instructivesur le conflit ukrainiende Pierre Lellouche,spécialiste reconnu en géopolitique:


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