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Vaccination obligatoire, le gouvernement renonce (provisoirement?) 

  • par Natacha Gray
  • 29 déc., 2020

Vaccination obligatoire, le gouvernement renonce (provisoirement?)

Quelques remarques en vrac, non tant sur le fond (3) mais sur la forme extrêmement révélatrice de l’amateurisme gouvernemental (1) et de l’idéologie dominante (des barrières mentales) qui y règne (2).

1) Encore une preuve de l’amateurisme hallucinant de ce gouvernement Castex, à l’image de ceux d’Edouard Philippe. Un pas en avant, un pas en arrière. On dit tout, et son contraire. Et on recommence. On s’exprime avec certitude et arrogance, puis on on rétropédale piteusement. Comment avoir pensé qu’une telle mesure n’allait pas déclencher un tollé généralisé et multiplier des procès d’intention ravageurs (*voir infra en 3) pour l’image de l’équipe Macron dans un contexte où l’on entend en permanence, parfois à tort, souvent à raison, que les libertés sont menacées et où l’autoritarisme, à défaut d’autorité, du chef de l’Etat, de son premier ministre et du ministre de la santé sont quotidiennement dénoncées? Le proposer semblait une renonciation, faire marche arrière est dévastateur car c’est un mauvais point de plus qui corrobore le procès d’amateurisme qui leur colle à la peau .

Ceci dit pour une fois c’est aussi faire preuve de sagesse. S’entêter aurait été suicidaire. Après tant d’erreurs, les 80 km/heure, la réforme des retraites, la taxe carbone avec les premiers gilets jaunes, la négation des erreurs sur les masques et les tests, le gouvernement aura au moins appris que lorsqu’une mesure déclenche un tel tollé généralisé, il est inutile d’insister et que le pourrissement d’une mesure impopulaire et (car) incomprise sur le long terme est un poison mortel pour l’exécutif, une sorte de sparadrap dont on ne peut plus, à terme, de débarrasser.

Lancer des ballons d’essai dans l’opinion pour voir les réactions, éventuellement reculer ensuite si la réaction d’opposition est trop massive, faire passer ensuite une demi-mesure mieux acceptée en comparaison de ce à quoi on a échappé, est une technique politique vieille comme le monde que nombre de prédécesseurs de ce gouvernement ont pratiquée, parfois avec succès. Mais Il faut choisir son contexte. Le vaccin n’est pas encore là, ni un traitement imparable, ni des tests accessibles à tous (et qui ne valent de toute manière que pour l’instant présent). Il n’y a pas de recul nécessaire pour rassurer l’opinion sur son efficacité et ses effets secondaires. Le seuil de tolérance face à des mesures jugées liberticides et pourtant infiniment moins graves semble être atteint. Psychologiquement la société française est fragilisée, on craint que la cocotte minute n’explose (d’où la tactique de réconciliation du chef de l’Etat avec sa police?). Le complotisme ne s’est jamais aussi bien porté. Entre désespérance et colère, l’opinion est chauffée à blanc. Ce n’était vraiment pas le moment! À moins que Véran n’ait pensé qu’en période de vacances et de préparation d’un Noël au rabais, une telle mesure allait passer comme une lettre à la poste dans l’indifférence générale. Décidément , cet homme , totalement déconnecté du terrain, est incapable de sentir l’opinion et ne lna pas en haute estime.

2) « La vaccination ne sera pas obligatoire. C’est une mauvaise polémique venue du Rassemblement national (…). Dans le contexte que nous connaissons, le gouvernement va proposer de reporter le texte de plusieurs mois ». Cette explication d’Olivier Veran annonçant le retrait provisoire du texte est absolument hallucinante et symptomatique de l’aveuglement idéologique des macronistes issus de la gauche bien-pensante.

Véran est à l’image de son collègue Dupont Moretti, partageant la même obsession face à une extrême droite fantasmée, comme d’ailleurs les maires EELV qui, à la moindre critique face à des prises de position ou décisions loufoques et maladroites qui font rire ou grincer la France entière (le sapin, le Tour de France, les cours d’école « dégenrées ») incriminent aussitôt un mauvais procès fait par les « fachos ». Quoi qu’il se passe, à la moindre critique, c’est évidemment la faute de l’extrême droite, qu’ils pensent incarnée dans le rassemblement national. Fut un temps où c’était les juifs, les francs-maçons et les communistes qui étaient responsables de tous les maux de la République. Ce triple fantasme existe encore de manière résiduelle chez certains individus radicalisés à droite, en particulier dans la véritable extrême-droite que l’on entend peu, minoritaire dans l’opinion, absente du jeu politique républicain. Aujourd’hui, le bouc émissaire et en même temps le deus ex machina a l’origine de toute critique, c’est le RN !

Cette accusation est d’autant plus ridicule cette fois que sur ce projet, résumé sous l’accusation de « vaccination obligatoire », on a vu s’exprimer des gens de tous horizons, peut-être encore davantage à gauche ce qui est notable sur les réseaux (car au rejet d’un procédé jugé liberticide s’ajoute pour certains le militantisme anti-vaccin et le complotisme, nettement plus répandus de ce côté de l’échiquier politique), y compris la commission des lois du Sénat, des journalistes et chroniqueurs sur les plateaux dont certains plutôt indulgents envers la Macronie, sans compter les réticences et la surprise au sein même du gouvernement que relatent les médias.

Ces apprentis sorciers ne se rendent-ils pas compte qu’en attribuant au Rassemblement national des positions plutôt populaires partagées par une majorité de l’opinion (lutte contre l’islamisme, immigration contrôlée, jusqu’à ... l’attachement à la tradition de l’arbre de Noël ou au Tour de France, et aujourd’hui le refus d’une vaccination obligatoire que même des médecins reconnus et des journalistes s’attachent à décrédibiliser sur les plateaux) qu’ils contribuent même à renforcer ce qu’ils prétendent combattre ? Bientôt, grâce ou à cause d’eux , leur insulte favorite, « facho », sera devenu un compliment puisque penser comme une majorité de l’opinion, s’opposer aux décisions d’un gouvernement impopulaire, c’est à leurs yeux mériter ce qualificatif et « tenir le discours du RN ».

3) Sur le fond, je suis éminemment moins choquée que nombre de mes amis par la philosophie implicite de ce projet. D’autant plus que, contrairement à ce qui a été dit, il ne s’agissait pas seulement d’imposer un vaccin pour accéder à certains lieux ou activité mais que le projet prévoyait comme alternative un test négatif ou un traitement curatif en supposant que ce dernier existe. Ceci dit, incomplet, il ne prévoyait pas le cas des personnes ayant une sérologie positive (les gens ayant été touchés et ayant donc des défenses immunitaires naturelles) ni celui des personnes dispensées de vaccin (allergiques à certaines composantes, trop fragiles, c’est-à-dire des personnes pour qui le rapport bénéfice/risque serait négatif). Mais on constate encore une fois ici le défaut de communication, l’incapacité aujourd’hui à s’expliquer ou à être entendu pour les membres d’un gouvernement qui a perdu la confiance sur les questions sanitaires, puisque ce projet mal fignolé mais plus complexe que l’image que les réseaux en ont donné est vite devenu synonyme de vaccination obligatoire.

Mais de toutes manières c’était beaucoup trop tôt et effectivement, aujourd’hui, liberticide . Le projet avait au moins six mois à un an d’avance, et encore sous condition que ce que les médecins espèrent se soit vérifié: que le vaccin fonctionne, soit disponible pour tous (problème du volume des commandes), et que le rapport bénéfice/risque soit de manière écrasante en sa faveur, qu’un traitement à l’efficacité reconnue soit disponible, que des tests facile à pratiquer (voire en auto contrôle), généralisés, moins coûteux, soient également à disposition.

Une telle mesure ne pourra être en effet proposée à la représentation nationale sans attenter aux libertés individuelles :
- Qu’une fois que le vaccin sera là et disponible pour quiconque le souhaite. On voit mal en effet comment le projet initial de ce gouvernement aurait pu simplement être validé par le Parlement car tout le monde en l’état actuel des commandes et des possibilités techniques ne sera pas vacciné dans les mois à venir, même si chacun le désirait.
- Qu’il aura été largement administré;
- Avec un recul temporel suffisant par rapport aux premiers vaccinés en EHPAD ou simplement par rapport aux autres pays vaccinés avant la France pour en mesurer statistiquement les effets;
- Que ce recul aura donc permis d’analyser les éventuels effets secondaires de la vaccination, ou en tout cas leur fréquence et leur gravité par rapport à la masse des vaccinés;
- Et surtout que l’on pourra prouver qu’il existe une nette supériorité des bénéfices par rapport aux risques, par exemple mortalité des personnes vaccinées en EHPAD par rapport à celles qui ne le sont pas , disparition des clusters dans les lieux (villes, entreprises, EHPAD...) où une majorité de personnes l’auront acceptée.

Tout cela prend du temps, Il faut que la vaccination s’installe, convainque, se développe, et ensuite fasse ses preuves. Ou pas.
Ensuite, si et seulement si les résultats sont probants, une mesure imposant la vaccination pour accéder à certains lieux collectifs, que cela vienne de l’Etat ou de certaines entreprises privées (transports, clubs sportifs, lieux d’enseignement) où une personne non vaccinée pourrait répandre la maladie (qui toucherait par ricochet d’autres personnes non vaccinées, non pas par choix mais parce qu’exclues de la vaccination pour incompatibilité avec certaines composantes, comme cela existe déjà pour les vaccins existants) ne me choque nullement et ne me paraîtrait pas discriminatoire.. C’est déjà le cas pour les vaccins obligatoires afin d’accéder à l’école.
À ce moment-là tout est question de responsabilité individuelle, de citoyenneté, on ne peut pas toujours avoir le beurre et l’argent du beurre « , soit on accepte les règles collectives et le principe de la protection mutuelle là où l’espace est partagé et le risque présent, soit on se tourne vers une alternative où le vaccin n’est pas obligatoire, et on en trouvera toujours, dans tous les domaines, certes parfois avec des contraintes en plus. C’est cela aussi la citoyenneté, la prise de responsabilité de chacun en conscience, en pesant les avantages et les inconvénients de la décision que l’on prend et en acceptant les conséquences induites.

Natacha Gray

https://www.lefigaro.fr/politique/covid-19-ce-que-contient-le-controverse-projet-de-loi-instituant-u...

par Vincent Trémolet de Villers 8 janvier 2025
Un edito de Vincent Tremolet de Villers : un bilan peu flatteur des 10 années passées depuis l'attentat de Charlie Hebdo



"Une décennie après les attentats de janvier 2015, la France continue d’être agressée dans sa chair par le terrorisme islamiste et dans son esprit par le travail conjugué des Frères musulmans et de la gauche keffieh.

Ce jour-là, Michel Houellebecq publiait son roman Soumission. Il faisait la une de Charlie Hebdo . Dans les locaux du journal, Philippe Lançon réunissait ses affaires avant de rejoindre l’écrivain. Et puis les hommes en armes sont entrés, ont tiré, ont tué des dessinateurs, Cabu, Charb, Honoré, Wolinski et Tignous, morts le crayon à la main ; des chroniqueurs, Elsa Cayat, Bernard Maris ; le correcteur Mustapha Ourrad ; un invité, Michel Renaud ; et puis ceux qui protégeaient le bâtiment et l’équipe, Fréderic Boisseau, Franck Brinsolaro, Ahmed Merabet. Lançon, gravement blessé, entrait à l’hôpital, et la France dans un cauchemar qui se prolongera les jours suivants à Montrouge avec l’assassinat de la policière Clarissa Jean-Philippe, puis dans l’Hyper Cacher de Vincennes, où Yohan Cohen, Philippe Braham, François-Michel Saada et Yoav Hattab tomberont sous les balles islamistes.

« Je suis Charlie, je suis juif, je suis flic », scanderont quelques jours plus tard des millions de Français, place de la République, avant que la nébuleuse islamo-gauchiste, de Nuit debout en France insoumise, n’efface ces instants tricolores. Une décennie plus tard, la France continue d’être agressée dans sa chair par le terrorisme islamiste (des crimes de Mohammed Merah à aujourd’hui, on dénombre plus de 300 morts) et dans son esprit par le travail conjugué des Frères musulmans et de la gauche keffieh. Les effets dévastateurs d’une politique migratoire insensée apparaissent dans la conquête démographique de l’islam politique comme dans son expression la plus agressive : les fanatiques algériens qui, sur la toile, appellent à l’antisémitisme, au viol, au meurtre et au pillage.

La liberté d’expression se confond sur certains réseaux avec les instincts les plus vils, tandis qu’elle s’atrophie dans les médias, le divertissement, la création, la conversation sous le double impératif de l’« inclusion » et de la « diversité »… Sombre tableau qu’éclaire le courage des enfants de Voltaire ou de Péguy qui perpétuent l’art de vivre, la finesse, l’insolence, la hauteur d’esprit d’un pays où Notre-Dame de Paris sonne le glas pour pleurer les bouffeurs de curés, où les artistes et les écrivains - Boualem Sansal nous le rappelle depuis sa prison algérienne - sont des phares."



par Drieu Godefridi (Gatestone Institute) 7 janvier 2025
A l'heure où certains se félicitent de nos records d'exportation d’électricité, il est utile de comprendre :
1/ pourquoi nous exportons autant d'électricité vers notre voisin allemand ( devenu paradoxalement un des plus gros producteur de CO2 en Europe par kWh )
2/ que ce n'est pas sans effet sur les prix de notre marché intérieur en tirant les prix à la hausse avec un prix du kWh qui était historiquement un élément majeur de notre compétitivité et de notre pouvoir d'achat ... mais qui est aujourd'hui bien supérieur au prix du kWh aux Etats-Unis par exemple !


par Le bureau de Lignes Droites 31 2 janvier 2025

Chers amis,

Nous vous souhaitons, à vous-mêmes ainsi qu' à vos proches, une excellente année 2025.

2025 sera une année-clé pour la préparation du retour de la droite au pouvoir.

Enfin, après bientôt 60 ans de domination de l'idéologie issue de mai 68, nous voyons poindre le jour où la droite reviendra à la direction de notre pays.

Le peuple français a donné en juin 2024 le signal clair qu'il ne veut plus de l'idéologie que lui impose la gauche et ses relais dans les médias, à l'université, au sein de la Justice, dans le monde de la culture ou dans le monde du football. Cette idéologie qui place notre pays sans dessus-dessous, en inversant les valeurs, en renversant le bon sens, et qui mène notre pays à la catastrophe.

A cause des manoeuvres de la gauche emmenée par Emmanuel Macron, ce signal clair donné par notre peuple en juin 2024 ne s'est pas transformé en une direction forte, claire et capable pour la France. Mais ce n'est désormais plus qu'une question de temps avant que notre pays se dote enfin de cette direction forte, claire et capable dont il a tant besoin.

Le président de la République Emmanuel Macron, qui aura réussi à faire pire pour notre pays que son indigent prédécesseur François Hollande, s'est condamné à l'impuissance en dissolvant inconsidérément l'Assemblée Nationale. Son mandat traverse ses derniers soubresauts. Il aura été le dernier avatar d'une gauche française bavarde, imbue d'elle-même et inapte à diriger, dont le seul but était de conserver le pouvoir par tous les moyens et sans aucune considération pour l'intérêt national.

Les gouvernements d'apparence qui se succèdent autour de lui ne sont pas en mesure de masquer la situation terrible dans laquelle se trouve notre pays, et encore moins d'y faire face. Leur paralysie accélèrera le moment où de nouvelles élections seront nécessaires.

Outre les élections municipales en 2026, tout indique que des élections législatives ou présidentielle anticipées pourraient avoir lieu avant 2027. Ces élections seront l'occasion pour le peuple français de mettre fin à la folie collective dans laquelle nous a plongée Emmanuel Macron et d'exiger la clarté et la fermeté que nous devons à notre pays.

L'avènement de la droite n'est plus qu'une question de temps.

Nous Lignes Droites 31 continuerons à oeuvrer à l'union des droites afin de hâter le jour où la droite reviendra enfin au pouvoir et pourra enfin prendre les mesures quipermettront à la France de reprendre en main son destin.

Bien cordialement,

Le bureau de Lignes Droites 31

 

par Bruno Retailleau 28 décembre 2024

Dans une tribune adressée aux militants de son réseau Force Républicaine, même s'il est très isolé dans le nouveau  gouvernement Bayrou, Bruno Retailleau partage sa détermination à poursuivre son action


Chers amis,

Comme vous le savez, j'ai choisi de poursuivre ma mission, à la tête du Ministère de l'Intérieur.

 

Ce choix n'allait pas de soi, et je l'ai mûrement réfléchi.

Disons-les choses clairement : contrairement à Michel BARNIER, le nouveau Premier ministre, François BAYROU, n'appartient pas à notre famille politique, et les choix qu'il a pu faire, par le passé, n'ont pas toujours été les nôtres. Par ailleurs, chacun peut constater l'extrême fragilité d'une situation politique inédite sous la Vème République, marquée par l'incertitude et la confusion.

 

Oui, indiscutablement : prendre des responsabilités gouvernementales aujourd'hui, c'est prendre un risque.

Mais ces risques personnels justifient-ils de risquer le destin de notre pays, pris dans l'étau des crises qui s'accélèrent et se conjuguent dangereusement ? Confrontée à de lourdes menaces, budgétaires, sécuritaires, sociales et mêmes civiques, la France doit désormais faire face aux conséquences dramatiques du cyclone qui a dévasté Mayotte. Cette catastrophe mobilise toute mon énergie, et celles de mon ministère. Face aux urgences qui s'accumulent, l'instabilité serait une folie : l'Etat doit absolument tenir, dans l'intérêt de la France et des Français. Qu'attendent-ils de leurs responsables publics ? Du courage et de l'action. Pas dans trois ans, mais maintenant.

 

Faire de la politique, c'est agir, et non subir. Servir la France, c'est protéger les Français, et non se protéger soi-même.

Si aujourd'hui, au milieu de tous les dangers, la droite cédant aux fausses prudences, nos compatriotes l'interprètent légitimement comme une forme d'indifférence aux maux qu'ils subissent, voire pire : comme un calcul cynique. L’enjeu est trop lourd et le moment trop grave. Il en va de notre pays, que je ne veux pas voir aux mains d'une gauche otage de Jean Luc MELENCHON, mais de notre famille politique également. Soyons assez lucides et honnêtes pour reconnaître que par le passé, elle a pu décevoir.

 

Et c'est pourquoi le seul moyen de prouver que, demain, la droite peut être une solution pour la France, est qu'elle soit, dès aujourd'hui, utile aux Français.

Une droite utile, mais pas docile et encore moins servile. Dès que j'ai été sollicité par le nouveau Premier ministre, je lui ai demandé des garanties, sur la composition du nouveau gouvernement, comme sur la politique qui sera conduite.

Ces garanties, je les ai obtenues.

Aucune personnalité liée, de près ou de loin, au Nouveau Front Populaire, et voulant mettre en œuvre tout ou partie de son programme, ne participera à ce gouvernement. Ceci constituait, pour moi, la ligne rouge absolue.

 

S'agissant des actions que, depuis trois mois, j'ai engagées au Ministère de l'intérieur, elles seront poursuivies. Sur la sécurité, le cap restera inchangé : la fermeté demeurera la règle, et concernant le combat vital contre le narcotrafic, un texte de loi sera bien soumis au Parlement. Sur l'immigration, j'ai clairement indiqué au Premier ministre que je ne renoncerai pas à de nouvelles mesures législatives dont nous avons besoin, qu'il s'agisse du rétablissement du délit de séjour irrégulier, de l'instauration d'un délai de carence sur les aides sociales pour les étrangers qui ne travaillent pas, de la réforme de l'aide médicale de l'Etat, ou de l'extension des délais de rétention pour les étrangers qui présentent une menace pour les Français. Je me batrai pour que ces mesures soient intégrées dans notre droit. Le Premier ministre l'a compris.

 

Plus largement, et concernant la politique qui doit être conduite pour la France et les Français, j'ai été très clair avec le Premier ministre : les vieilles illusions socialistes ne sont pas la solution. L'Etat doit réduire ses dépenses, plutôt que d'augmenter les impôts. L'école doit instruire et non déconstruire. Le travail doit payer, et l'assistanat doit cesser. S'il n'existe pas de majorité au Parlement, il en existe une, dans le pays, qui se retrouve sur ces évidences.

 

C'est donc cette politique de la majorité nationale qui doit être retenue, et que je défendrai au sein du gouvernement, en faisant ce que j'ai toujours fait : secouer les immobilismes, et dénoncer les conformismes.

Car au cours de ces trois derniers mois, j'ai voulu parler vrai. Et je continuerai. Ma liberté de parole, c'est ma force. Pour rien au monde, je n'y renoncerai. Bien entendu, puisqu'aucune majorité large n'est possible au Parlement, le dialogue est nécessaire - et avec toutes les forces politiques, car le sectarisme est un poison. Mais la discussion démocratique n’est pas la dilution des convictions. Je serai fidèle aux nôtres, comme je l'ai toujours été.

 

Voilà ce que je souhaitais vous dire, au moment où je m'apprête à poursuivre ma mission. Désormais, la droite doit être dans l'action, pour tout donner pour la France et les Français, en donnant le meilleur d'elle-même. C'est dans cet esprit qu'avec les ministres de notre famille politique, et avec Laurent WAUQUIEZ et Matthieu DARNAUD, qui président nos groupes à l'Assemblée nationale et au Sénat, nous allons travailler. Ensemble, soyons à la hauteur du moment, pour les Français que nous servons et la France que nous aimons.

 

A tous, je vous souhaite de très belles fêtes de Noël, auprès des vôtres.

 

Fidèlement,

 

Bruno RETAILLEAU


par Franck Boutault 5 décembre 2024

Historiquement, la notion de « gauche » en politique est liée au positionnement des représentants élus du peuple dans leurs assemblées et remonterait à la révolution. Mais c’est surtout avec la 3ème république que la « gauche » commence à s’affirmer comme courant politique majeur. Ses racines se situent au niveau de L’Internationale Socialiste fondée en 1889 par Engels.  Ses représentants en France ont été notamment Jaurès, plutôt classé comme réformiste, et Jules Guesde, plutôt radical.

Ces deux tendances ont engendré la « gauche » moderne, bicéphale, directement issue en 1920 du congrès de Tours qui a vu la séparation entre deux courants qui s’étaient déjà opposés sur l’attitude à adopter vis-à-vis du premier conflit mondial :

-        Le courant révolutionnaire marxiste-léniniste, pacifiste, qui constituera le Parti Communiste,

-        Le courant modéré, ayant soutenu l’effort de guerre, à l’origine de la création de la SFIO.

Aujourd’hui encore ce clivage reste évident. Le Front Populaire de Léon Blum n’a pas résisté au second conflit mondial et le récent NFP n’est qu’un accord électoral de façade incapable de masquer les profondes divergences entre les divers protagonistes. Mais qu’en est-il réellement aujourd’hui des idées fondatrices de ces deux courants ?


1 – Le courant révolutionnaire (extrême gauche)

On peut considérer qu’il se manifeste essentiellement aujourd’hui dans notre pays par « La France Insoumise » (LFI), plus ou moins associée à ce qu’il reste du parti communiste ou de divers groupuscules marxistes et/ou trotskistes. Fondamentalement, il se réfère à Marx, à sa conceptualisation de la lutte des classes et à sa critique du capitalisme. Les ouvriers contre les patrons, les pauvres contre les riches !

Mais la situation de notre société n’est plus celle du début du XXème siècle. Certes il existe toujours une classe « prolétarienne », constituée dorénavant plus d’employés que d’ouvriers, regroupant notamment les smicards et apparentés. Mais est apparue une vaste classe moyenne, véritable continuum entre les plus riches et les plus pauvres, rendant artificiel tout clivage. Et au-dessus de cette masse de travailleurs existe désormais une hyperclasse microscopique de milliardaires transnationaux constituant le véritable capitalisme d’aujourd’hui. Or le courant qui se veut « révolutionnaire » s’attaque en fait en permanence aux « faux riches » de la classe moyenne (3 à 10 fois le SMIC) et épargne systématiquement les milliardaires (10 000 fois le SMIC au minimum). Il faut dire que nombre de ceux-ci financent les partis et associations gauchisantes, que ce soit directement (par le contrôle total des médias) ou indirectement (par les subventions aux associations), ce qui leur confère une forme d’immunité.

L’extrême gauche se présentait jadis comme le porte-parole des travailleurs. En fait elle défend surtout aujourd’hui ceux qui ne travaillent pas (étudiants, chômeurs, immigrés, etc.). Elle a définitivement abandonné le travailleur français pauvre, réduit à se terrer dans des logements sociaux périphériques envahis de populations étrangères au sein de quartiers où l’insécurité règne en maître. Pas étonnant qu’ils se tournent vers le RN lorsqu’il s’agit de voter. Et comment cette gauche peut-elle continuer à prôner l’immigration massive, principale source de paupérisation de notre prolétariat national ? Ont-ils oublié ce que Marx lui-même disait : « l’immigration est l’armée de réserve du capital »? Incroyable que cette pseudo-gauche se positionne aux côtés du MEDEF pour demander encore plus d’immigrés… Et ce n’est pas en soustrayant des pays africains leur jeunesse la plus active que l’on va les aider à se développer. Qu’ils prennent exemple sur l’Allemagne ou un parti d’extrême gauche (un vrai !) demande de stopper l’immigration ! (1)


2 – Le courant social-démocrate

Ayant coupé les ponts avec les marxistes-léninistes et leur admiration pour la sanglante révolution bolchévique, les sociaux-démocrates de la SFIO (qui deviendra le PS en 1971) ont acté en 1920 le respect de la démocratie. Mais ils ont depuis toujours peiné à déterminer une orientation politique précise. Pour simplifier, on pourrait dire qu’ils sont censés respecter les orientations de Jaurès sur la laïcité et la lutte contre les inégalités

Le concept de laïcité a été au départ une machine de guerre anti-chrétienne, visant plus particulièrement les catholiques, accusés entre autres choses de véhiculer une vision rétrograde de la famille et des rapports hommes/femmes. Mais on voit maintenant par contre une ouverture vers la « liberté de vivre selon sa religion » quand on parle des musulmans. Et là, pas un mot sur la façon dont la femme musulmane est traitée, non seulement dans les pays musulmans, mais également dans notre propre pays. Ceux qui ont rigolé pendant des années des dessins obscènes anti-chrétiens quasi quotidiens de Charlie Hebdo s’insurgent maintenant contre l’éventuelle islamophobie attachée à toute critique des comportements liés à cette religion. Même la lutte contre l’antisémitisme, pourtant fondamentalement liée à la gauche depuis l’affaire Dreyfus, se délite face à la montée du communautarisme islamo-gauchiste de Mélenchon et de LFI. Leur regard préfère se porter vers l’Ukraine pour se ranger aux côtés des milliardaires du complexe militaro-industriel nord-américain et des va-t’en guerre de l’Union européenne accrochés à l’OTAN.

Sur la lutte contre les inégalités, le discours s’est modulé. En matière d’éducation il reposait sur le concept « d’égalité des chances » qui remonte à la révolution. L’école du socialiste Jules Ferry appliquait ce dogme, chaque enfant ayant droit à la même éducation, quel que soit son milieu d’origine. Libre à lui d’en profiter… ou non ! Mais la gauche « moderne » n’adhère plus à ce principe, considéré désormais de droite, lui préférant celui « d’égalité des résultats ». Cela implique qu’on truque les résultats des examens (avec notamment la politique des « quotas », issue des milieux gauchistes nord-américains). Mais au final, quand tout le monde aura le même diplôme en peau de lapin, celui qui s’en sortira le mieux sera évidemment celui qui aura le soutien financier et relationnel de sa famille pour trouver le meilleur emploi possible. L’élève travailleur et méritant issu d’un milieu social défavorisé restera forcément exclu du système. Fin de l’ascenseur social.

Et que dire du discours de la gauche sur l’égalité homme/femme qui détourne les yeux de l’islamisme mais se focalise sur la lutte contre l’homophobie et la promotion des LGBT et du transgenrisme. L’égalité absolue est un leurre qui ne peut se concevoir que dans une population de clônes. Et l’état n’a pas à s’immiscer dans l’intimité familiale ni à inciter les enfants à changer de sexe comme cela se passe actuellement dès l’école primaire.

La lutte contre les inégalités a été supplantée par la défense du communautarisme, du sectarisme et du wokisme. La gauche caviar s’est définitivement corrompue au progressisme néo-libertaire.


Alors oui, la gauche est devenue la « gôche », coupée de ses racines, coupée du peuple, et espérons-le, définitivement coupée du pouvoir. Mais la droite est-elle la droite ? C’est à nous de répondre à cette question !


F. BOUTAULT

 

1 - https://www.lesechos.fr/monde/europe/allemagne-un-mouvement-de-gauche-anti-immigration-veut-supplanter-lextreme-droite-1989053



par L'observatoire du wokisme (UNI) 1 décembre 2024
La nouvelle révision du programme d'éducation à la vie relationnelle, effective et sexuelle à l'école a fait réagir bon nombre de nos concitoyens ces derniers jours , parfois même à l’intérieur du gouvernement avec par exemple l'intervention courageuse et pertinente du ministre délégué à la Réussite scolaireAlexandre Portier. Citons aussi les interventions remarquées à ce sujet de 
- Sophie Audugé directrise de SOS Education, 
- de nombreux pédopsychiatre comme Maurice Berger,
- des philosophes comme Jean-Claude Larchet,
- et de nombreux hommes politiques (voire en particulier la tribune collective dans FigaroVox "Éducation à la sexualité : Le militantisme n’a pas sa place à l’école»cosignées par 100 sénateurs LR).

Anne Genetet, ministre de l'éducation a cru pouvoir faire taire la polémique en affirmant: « La théorie du genre n’existe pas
Évidemment, personne n'est dupe, et en particulier pas l'"Observatoire du wokisme" une structure créée par l'UNI qui s'est donné comme vocation de traquer le wokisme au sein de nos instances et en particulier au sein de notre Education Nationale. Non, la sexualité n'est pas une matière à enseigner comme les mathématiques ou la géographie !  

Une tribune de l'Observatoire du Wokisme particulièrement instructive :

par Vincent Trémolet de Villers 30 novembre 2024
Un édito décapant de Vincent Tremolet de Villers dans FigaroVox :


"À quelques jours de la réouverture de Notre-Dame de Paris, le spectacle offert par le monde politique interpelle.

La cathédrale de Paris n’a pas encore ouvert ses portes mais le carnaval a déjà commencé. Depuis une semaine, on assiste à un spectaculaire défilé de mardi gras où, comme dans la fête médiévale, la règle, c’est qu’il n’y a plus aucune règle. En tête de cortège marchent en désordre les députés de la nation. Les Insoumis n’ont pas eu besoin de se déguiser ; pour eux, c’est tous les jours le cirque. Un député MoDem veut en venir aux mains avec un socialiste ; Charles de Courson demande la démission du chef de l’État ; les groupes de gauche et celui du RN veulent abroger non pas une mais deux réformes des retraites ; le « socle commun » fait mine de soutenir le gouvernement tout en rêvant de sa chute ; les chefs à plume complotent et se partagent déjà les ministères.


Viennent ensuite les géants du charivari : Emmanuel Macron qui affole les marchés en prophétisant la chute du gouvernement ; Jean-Luc Mélenchon, plus ambitieux, qui annonce la fin du président de la République ; Marine Le Pen qui lance des ultimatums au premier ministre comme un leader syndical ; Michel Barnier qui a la concession honteuse et refuse de tendre franchement au RN et à ses 11 millions d’électeurs une main qui le sauverait politiquement ; François Hollande qui joue une mi-temps avec LFI, une mi-temps contre ; Jordan Bardella qui crie victoire sur la baisse des prix de l’électricité mais assure juste après qu’il faut censurer le texte qui contient sa victoire ; Élisabeth Borne qui s’apprête à voter un budget dont elle n’approuve ni les recettes ni les dépenses ; la droite LR qui défend un texte à rebours de tout ce qu’elle promeut depuis quinze ans.

Il faudrait un Jérôme Bosch pour faire passer cette semaine du grotesque au sublime

Les magistrats aussi sont de la partie, qui, avec leurs réquisitions contre Marine Le Pen, hystérisent un peu plus encore une situation déjà électrique. Derrière encore, Jean-François Copé, défenseur infatigable de l’alliance avec Emmanuel Macron, annonce sa disparition politique, et puis une foule en transe qui crie « ligne rouge ! ligne rouge ! » en passant devant Matignon. Il faudrait un Jérôme Bosch pour faire passer cette semaine du grotesque au sublime. Mais comme il est introuvable, détournons le regard de la nef des fous pour contempler Notre-Dame retrouvée, sa voûte immaculée et sa flèche en plein ciel."



par Jean-Philippe Feldman (IREF) 24 novembre 2024
Une tribune intéressante de l'IREF (Institut de Recherches Economiques et Fiscales) qui souligne l'inadéquation des réactions de nos hommes politiques à l'annonce des différents plans de fermetures qui va toucher notre industrue française ... à l'exception de David Lisnard, un des rares qui sait mettre en cause un environnement fiscal et réglementaire étouffant, de même qu’une flambée des coûts énergétiques due aux atteintes portées au secteur nucléaire

par William Thay 2 novembre 2024
"L’exemple de la Grèce nous montre ce qui nous attend si rien n’est fait. Elle a sombré dans une crise économique majeure en raison de déficits publics incontrôlés, une dette croissante et des réformes structurelles sans cesse repoussées. Cet exemple montre que lorsqu’un État n’est plus jugé compétent pour s’occuper de prérogatives régaliennes (la protection des frontières pour les Grecs), les peuples refusent les réformes structurelles ou les économies pourtant nécessaires pour se redresser."

Une tribune de William Thay à lire sur le site Valeurs Actuelles : 
par Nicolas Baverez 2 novembre 2024
Une réflexion très intéressante de Nicolas Baverez publiée dans le Figaro le 21 octobre sur les impasses de la stratégie énergétique européenne :

CHRONIQUE - La stratégie de décarbonation de l’UE est une faillite qui contraste avec les succès des États-Unis et de la Chine dans ce domaine.
L’accélération du changement climatique s’est confirmée en 2023. L’année a établi un nouvel et inquiétant record de température de la planète, avec une hausse de 1,45 degré Celsius au-dessus de la période préindustrielle. Les phénomènes climatiques extrêmes se sont multipliés. Ils ont provoqué 74.000 décès et 250 milliards de dollars de dommages. Simultanément s’amplifie l’effondrement de la biodiversité avec une chute de 73 % des populations d’animaux sauvages au cours des cinquante dernières années.
À la veille de la COP 29 qui se réunit en novembre à Bakou - ce qui ne peut manquer de susciter le scepticisme -, l’urgence climatique est avérée. L’Union européenne, qui a réduit ses émissions de gaz à effet de serre de 32 % depuis 1990, a pris une longueur d’avance dans la conduite de sa transition. Mais la brutale embardée déclenchée en décembre 2019 après la poussée des partis écologistes se révèle destructrice pour sa compétitivité, pour sa sécurité et pour sa souveraineté. Le «Green Deal » se transforme en « green death ».
Le «Green Deal » entend instaurer la neutralité carbone dans l’Union en 2050 et obtenir une réduction de 55 % des émissions de gaz à effet de serre en 2030 par rapport à 1990. Au travers d’une soixantaine de textes, il bouleverse le modèle économique de nombreux secteurs - tels l’agriculture (« From farm to fork »), l’énergie, les transports ou la finance -, et soumet l’ensemble des entreprises à de nouvelles contraintes réglementaires très contraignantes et coûteuses via les directives CRDS (comptabilité extra-financière) et CS3D (devoir de vigilance) ou encore la taxonomie qui définit les activités dites « vertes ».
L'Union européenne a décidé de formater a priori l'offre et la demande des secteurs clés à l'horizon de 2050 et d'obliger les entreprises à s'y conformer à travers un carcan de normes, de taxes et de pénalités. Et ce sans aucune évaluation de leur impact économique, social, écologique et stratégique
Au lieu d’élaborer un cadre pour la décarbonation de l’économie en confiant aux acteurs économiques et sociaux le soin de s’y adapter, l’Union européenne a décidé de formater a priori l’offre et la demande des secteurs clés à l’horizon de 2050 et d’obliger les entreprises à s’y conformer à travers un carcan de normes, de taxes et de pénalités. Et ce sans aucune évaluation de leur impact économique, social, écologique et stratégique. Cette planification arbitraire, autoritaire et centralisée conduit l’Europe à la faillite, tout aussi sûrement qu’elle a provoqué l’effondrement de l’Union soviétique.
Faillite énergétique. L’Union, sous la pression de l’Allemagne, n’a pas fait le choix d’une énergie décarbonée associé à une neutralité des technologies, mais d’une priorité absolue en faveur des renouvelables - ce qui implique la sortie du nucléaire civil mais aussi militaire qui en est indissociable. Elle organise ainsi une pénurie structurelle d’énergie, qui a pour corollaire des coûts cinq fois supérieurs à ceux des États-Unis et deux à trois fois à ceux de l’Asie. Elle fragilise les réseaux d’électricité et crée des risques de black-out en éliminant les sources d’énergie pilotables au profit des intermittentes. Enfin, elle bride l’innovation utile pour subventionner des chimères, comme l’avion, le train ou la voiture à hydrogène.
Faillite économique. Le «Green Deal » planifie l’euthanasie des pôles d’excellence européens, dans la continuité de la liquidation du secteur des télécommunications qui dominait le monde en 2000. « Farm to fork », en prévoyant de réduire de 50 % le recours aux pesticides et de 20 % les engrais chimiques d’ici à 2030, en mettant en jachère 10 % des terres, en obligeant à faire progresser la part de la production biologique de 8,5 % à 25 % alors qu’elle n’a pas de marché, détruit l’agriculture européenne et organise la dépendance vis-à-vis d’importations qui n’appliquent aucune des normes européennes. L’interdiction du moteur thermique en 2035 programme la ruine des 17 000 entreprises de l’industrie automobile européenne qui emploient 13,8 millions de personnes, soit 8 % des emplois de l’Union. Elles devront verser 15 milliards de pénalités dès 2025 ou baisser leur production de 25 % pour se conformer à l’obligation de fabriquer 20 % de véhicules électriques - et ce alors qu’ils ne représentent que 12,5 % du marché et que les ventes ont reculé de 11 % sur un an en raison de leur faible autonomie, de leur fiabilité douteuse, de l’absence de réseau de recharge et de leur coût prohibitif.
Faillite stratégique. Le «Green Deal » organise la délocalisation de l’agriculture vers les grands émergents et celle de l’industrie vers les États-Unis, comme on le constate dans la chimie. Il offre les marchés de l’énergie et de l’automobile à la Chine qui, grâce à des aides publiques massives, a construit des positions de quasi-monopole dans le véhicule électrique, les batteries, les renouvelables, les matériaux critiques et leur raffinage.
Faillite politique. Comme on l’a constaté avec l’insurrection des agriculteurs, le «Green Deal » fonctionne comme une machine à détruire l’offre et l’emploi européens ainsi qu’à paupériser la population. Il constitue désormais, après l’immigration, le plus puissant vecteur du vote d’extrême droite sur notre continent.

Cesser de confondre la fin et les moyens

La dérive de la transition écologique en Europe contraste avec les succès des États-Unis et de la Chine. L’IRA, en stimulant l’offre par le bas, conjugue réindustrialisation, soutien de l’innovation, transition climatique et stabilisation de la classe moyenne. La Chine a marié compétitivité et impérialisme en planifiant depuis vingt ans la dépendance du reste du monde à sa production de produits, de matières premières et d’équipements vitaux pour la décarbonation de l’économie.
La transition écologique demeure un impératif et un atout potentiel pour l’Union. Mais à la condition de la repenser, comme le recommande Mario Draghi, du côté de l’offre, de l’investissement et de l’innovation. En la repositionnant dans la compétition des blocs qui structurent le système géopolitique. En réalignant États, entreprises et citoyens. En rompant avec les objectifs et les calendriers irréalistes. En réintroduisant la flexibilité dans les choix technologiques. En libérant les financements grâce à la révision de Bale 3, Solvabilité 2, des directives CSRD et CS3D et de la taxonomie - dont la défense doit être exemptée. En évaluant et compensant ses coûts économiques et sociaux. En la soumettant à l’impératif de la souveraineté de l’Europe et de la défense de la liberté. Bref, en cessant de confondre la fin et les moyens pour réconcilier enfin l’écologie avec la compétitivité, la solidarité et la sécurité.




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